Pour rappel : l’antisémitisme est un délit comme toutes les autres formes de racisme et d’oppression. À l’inverse, l’antisionisme c’est s’opposer à une idéologie nationaliste, coloniale et raciste née à la fin du 19e, qui considère que les juifs ne doivent pas vivre avec des non-juifs... et qui a déjà tant nuit aux Palestiniens. L’homme considéré comme le fondateur du projet sioniste, Théodore Herzl a écrit : « nous devrons essayer de faire disparaître la population sans le sou de l’autre côté de la frontière en lui procurant de l’emploi dans les pays de transit, tout en lui refusant tout emploi dans notre propre pays », et « nous formerions là -bas un élément d’un mur contre l’Asie, ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie".
Voilà quelques exemples des fondements idéologiques du sionisme que l’on nous somme de ne plus critiquer.
La confusion entretenue entre antisémitisme et antisionisme ainsi que les parallèles rhétoriques inévitables faits avec le nazisme, en plus de son instrumentalisation politique, sont un affront fait aux millions de juifs victimes du nazisme. Du nazisme et de leurs collaborateurs, y compris l’État Français : des noms de Maurras à Pétain, que Macron réhabilitait en demi-teinte il y a moins d’un an. À travers cet amalgame, la stratégie géopolitique du gouvernement est de soutenir un allié colonialiste au Moyen-Orient. Un allié qui est aussi un État d’apartheid, au gouvernement fasciste et raciste : à l’encontre du peuple Palestinien et même à l’encontre de sa propre population falasha ou mizrahi.
Derrière cette instrumentalisation de l’antisémitisme, se profile un risque démocratique grave, celui de rendre illégale la critique du sionisme. Du député LREM Maillard qui propose de pénaliser l’antisionisme, au Président Macron qui, après le dîner annuel du CRIF, entend désormais étendre la définition de l’antisémitisme à celle de l’IHRA, incluant des éléments d’antisionisme. C’est une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion, un projet liberticide de nature totalitaire. Macron en a d’ailleurs profité pour annoncer qu’il n’y aura "aucune complaisance" à l’égard du boycott d’Israël et du mouvement BDS et a lié les actes antisémites à "l’islamisme radical qui gangrène les quartiers". Une véritable leçon de populisme et de démagogie.
Par ailleurs, l’emballement médiatique, et ces coups d’éclats politiques ignorent sciemment les processus de marginalisation entretenus par l’État et les classes dominantes. Ces mêmes méthodes sont toujours utilisées à l’encontre de populations issues de l’immigration, dans un but de division des travailleurs et de création d’un sous-prolétariat ethnique surexploité. Ainsi, les signataires de cet appel se comportent en tartuffes et dénoncent une oppression, l’antisémitisme, sans se soucier le moins du monde des autres formes d’oppressions, et en particulier du racisme d’État.
Nous :
- la campagne BDS France Saint-Étienne,
- la JC de la Loire,
- l’AFPS Saint-Étienne,
- le NPA de Saint-Étienne,
- l’Association Solidarité Forez Palestine,
- les Femmes en Noir de Montbrison,
- les réseaux citoyens de Saint-Étienne
sommes résolument contre l’antisémitisme, contre toutes les formes de racismes et toutes les formes d’oppression. Nous dénonçons cette mascarade, et nous ne marcherons jamais avec ceux dont la loyauté ne repose que sur les intérêts politiques et économiques des puissants. C’est pourquoi nous sommes en accord total avec l’appel de Ménilmontant, contre l’antisémitisme, son instrumentalisation et contre toutes les formes de racisme, qui a notamment été signé par l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) et nous le signons également.
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