Qu’est-ce que l’Anarchisme ?
L’anarchie, étymologiquement « anarkhia » signifiant « absence d’autorité » ou « absence de gouvernement », est une société où il n’existe ni autorité, ni coercition, ni domination, ni hiérarchie quelconque entre individus.
La philosophie anarchiste, aussi appelée anarchisme, découle directement de l’anarchie, et tend à exclure toutes les formes de domination.
Les anarchistes, assurément contre l’autorité et pour la liberté, aspirent à démanteler tous les systèmes de domination et toutes autorités constituées. Ils et elles sont donc révolté·es contre l’État, synonyme d’un autoritarisme exacerbé, mais aussi contre toute hiérarchie et institutionnalisation du pouvoir, qui même en cas d’abdication de sa propre liberté, reste un obstacle à l’émancipation de toutes et tous.
Historiquement, les points de convergence centraux entre anarchistes sont de considérer que la domination sur le peuple se fait à travers ; L’ÉTAT, LE CAPITAL et LA RELIGION.
Au fil du temps, la critique de la domination masculine a aussi pris une importance dans les milieux anarchistes.
Liberté & Solidarité : conditions sine qua non de l’anarchisme
L’émancipation, donc la liberté sans domination, est au fondement de la philosophie anarchiste, c’est pour cela que le mot libertaire (à ne pas confondre avec « libéral ») est un synonyme de l’anarchisme.
Pour les anarchistes, la notion de liberté (le fait de pouvoir faire ses propres choix) doit être remise en question, en fonction des dominations existantes. La soi-disant liberté des dominants et dominé·es n’est qu’une illusion et ne peut être possible dans une société libertaire, qui conçoit la liberté sans autorité, sans pouvoir coercitif, sans domination et sans hiérarchie quelconque entre individus.
Pour s’acheminer vers une société anarchiste, il faut que nous soyons toutes et tous libres, pour cela, un principe sine qua non : LA SOLIDARITÉ
Les anarchistes et la morale
Il est important dans une société qui tend à s’acheminer vers l’anarchie, d’avoir des principes moraux, essentiels pour pouvoir rechercher la liberté la plus poussée et garantir la sécurité des individus au sein de la société. Les principes moraux permettent aussi de savoir là où le démantèlement d’une domination est urgent, et quels moyens seraient légitimes pour y arriver. Il faut tout de même faire attention à ne pas admettre une morale absolue, éternelle et immuable, cela empêchera toute future remise en question de celle-ci.
En réaction à la morale religieuse et bourgeoise, certaines personnes anarchistes nient la morale et veulent s’abstenir de tout critère pour juger de ce qui est bien et de ce qui est mal pour soi-même et les autres.
Errico Malatesta en parle très bien dans « Les anarchistes et le sentiment moral » ;
La morale est la règle de conduite que chaque homme considère comme bonne. On peut trouver mauvaise la morale dominante de telle époque, tel pays ou telle société, et nous trouvons en effet la morale bourgeoise plus que mauvaise. Mais on ne saurait concevoir une société sans une morale quelconque ni un homme conscient qui n’ait aucun critère pour juger de ce qui est bien et de ce qui est mal pour soi-même et les autres.
[…] S’il en était autrement, pourquoi ne trouverions-nous pas juste que les bourgeois exploitent le peuple ? »
Combat anarchiste et perspectives pour un horizon anarchiste
Pour s’acheminer vers l’anarchie, il s’agit de démanteler les systèmes de domination avec une lutte radicale, réfléchie et déterminée, qui attaque notamment les structures matérielles qui permettent la perpétuation et/ou l’expansion de ces systèmes de domination. Il est également primordial de créer et multiplier les initiatives émancipatrices et solidaires.
Mais si un mouvement efficace commençait à exproprier la bourgeoisie ou menacer gravement les intérêts d’une classe dominante, les gouvernements useront de la force policière et militaire pour perpétrer les massacres les plus sanglants. L’abolition de l’État doit donc être l’une de nos priorités car il est et restera toujours l’obstacle principal aux luttes anti-autoritaires.
La lutte contre l’État et toutes les formes de domination, nécessite abnégation et détermination, mais ne pourra qu’être bénéfique pour un horizon anarchiste.
Et si aujourd’hui nous tombions sans renier notre drapeau, nous pouvons être certains de la victoire pour demain. »
En définitif, notre combat n’est pas de faire l’anarchie, car elle ne peut exister contre la volonté des gens, il s’agit de tout mettre en œuvre pour la préparer.
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