Près de Saint-Étienne, dimanche 26 juillet vers 19h, dans la rue, une dizaine de policiers armés de la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) et de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) surgissent de tous les côtés, arrêtent Carla et braquent les autres personnes présentes avec des fusils d’assauts. Menottée au sol, elle est ensuite embarquée dans une des voitures pour être emmenée au commissariat de Saint-Étienne où arrivera la SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) de Paris quelques heures plus tard. Le reste des personnes n’a pas été contrôlé.
Carla était à priori repérée et surveillée depuis plusieurs jours.
Après une première nuit en garde à vue, elle est transférée dans les locaux de la SDAT à Paris, où elle dormira jusqu’à l’audience de ce mardi 28 juillet à la cour d’appel de Paris. Après un passage devant l’avocat général (procureur) et suite à son refus de fournir des informations sur sa cavale, elle est incarcérée à Fresnes le temps de la procédure d’extradition en Italie.
Quelques proches ont réussi à la voir et à la saluer alors qu’elle attendait l’audience, menottée dans une voiture de la SDAT garée dans l’enceinte du tribunal.
Une seconde audience publique aura lieu le lendemain après-midi devant la Chambre d’Instruction, au cours de laquelle elle confirmera son accord pour un transfert vers Italie. Cela devra se faire dans les dix jours suivants la décision, date possiblement prolongée à cause des mesures sanitaires en vigueur. Selon cette estimation, elle arriverait dans les geôles italiennes à la mi-août.
Elle est actuellement dans le quartier des arrivantes, forcée à un isolement sanitaire de deux semaines dû au coronavirus. Peu après son arrivée, elle a pu appeler des proches, raconter sa garde à vue et informer qu’elle tenait bon et gardait le moral.
Pour rappel, six personnes ont déjà été incarcérées dans cette enquête, qui débute à la publication et à la diffusion de la brochure « I cieli bruciano » recensant les collabos de la machine à expulser italienne. D’après la presse, 21 attaques incendiaires et explosives sont recensées entre 2015 et 2018. L’accusation principale est association de malfaiteurs, mais des appels successifs font tomber cette accusation et la plupart des inculpé·e·s sortent de prison dans les mois qui suivent.
Jusqu’ici, seule Silvia se trouvait encore sous mesure préventive, avec une interdiction de se rendre à Turin, après huit mois entre prison de haute sécurité et isolement, une grève de la faim d’un mois, et 4 mois aux arrestations domiciliaires. Comme Carla, elle est accusée de transport et dépôt de matériel incendiaire devant des distributeurs de La Poste (italienne), sur la base de reconnaissance anthropométrique.
Que ce soit elle ou d’autres qui se soient attaqué-e-s directement à cette machine à enfermer et à expulser importe peu, continuons à y mettre des bâtons dans les roues et soyons solidaires de celleux accusé-es.
Liberté pour tou.te.s ! A bas toutes les prisons !
Compléments d'info à l'article