Depuis le début de la lutte des étudiant-s-es contre le CPE, de nombreuses AG ont eu lieu dans les facs de France. A Lyon 2, la première AG a réunie moins de 50 personnes, mais très vite le nombre d’étudiant-s-es ce sentants concerné-s-es et désireu-x-ses d’agir a augmenté. Un comité d’action a donc été élu. Suite à de nombreuses discussions, échanges de réflexions et de confrontations verbales, il avait été décidé d’occuper les locaux du MEDEF, mais le comité d’action a jugé qu’il était plus judicieux de cibler ceux de l’UMP.
Le rendez vous de l’occupation était donc fixé pour le lundi 13 mars a 10h30 devant un restaurant de la place Bellecour. En l’espace d’un quart d’heure, c’est pas moins de 60 personnes (pour la grande majorité des étudiant-s-es, accompagné de quelques chômeurs et salariés), qui se sont rassemblés.
Arrivée dans la rue Edouard Herriot, le mini cortège ce scinde en deux. Une moitié reste dans la rue et distribue des tracts expliquant le pourquoi de l’action [1], l’autre moitié monte au 3e étage de l’immeuble et pénètre dans les locaux. Très vite, tout le matériel de propagande de l’ump (affiche portrait de Sarkozy et Dominique Perben, bulletins d’adhésion, etc.) est jeté par la fenêtre et brûlé dans la rue. Les 3 militants ump présents sont restés impuissants. Après environ une demi heure d’occupation, sans qu’aucuns affrontements de quelques ordres que ce soit n’ai eu lieu et sans qu’aucun dégât matériel n’ai été commis (hors mis le matériel de propagande), tout le monde redescend dans la rue pour rejoindre le reste des participant-s-es. Il est à précisé qu’un policier en civile à filmé la totalité de l’action avec une camera numérique et qu’un agent des renseignements généraux était présent à nos coté. Une fois dans la rue, a notre grand étonnement, aucune présence policière n’est à signaler.
Nous sommes désormais une centaine et nous décidons de nous rendre place de l’Opéra. Arrivé sur les lieux, beaucoup sont encore dans l’euphorie de l’action et propose d’enchaîner avec une occupation de l’ANPE. Mais après une concertation collective rapide, nous décidons de nous séparer en petit groupes. Nous n’aurons pas le temps. Un groupe d’une bonne quinzaine de CRS est accompagné d’un commissaire. Ce dernier lance des ordres : « interpellation », « ne les laisser pas partir dans le métro », « attrapez en deux ou trois pour l’exemple », « vous m’les bloquez rapidos et faut les contrôler ».
Au total, huit personnes sont interpellées et emmenées au commissariat du 1er arrondissement de Lyon. Le reste des manifestants retournent à la fac de Lyon 2 de Bron ou doit avoir lieu une AG à 13h. En début d’AG, une personne du comité d’action fait un compte rendu de l’action et insiste sur le fait qu’il est impératif qu’un maximum de personnes se mobilise devant le commissariat place Sathonay, pour exiger la libération des inculpés, sur lesquel-s-les pèsent trois chefs d’inculpations : outrage et rébellion sur agent, violences en réunions et dégradations de biens.
Plus de 200 personnes ce sont mobilisées devant le commissariat. Environ quarante agents de police (CRS, bakeux, RG) faisaient barrage devant les portes du bâtiment. Au passage, la venue de madame le maire (PS) du 1er arrondissement, qui est entrée dans le commissariat et nous a dit en sortant que : « les inculpé-s-es devraient être relaché-s-es sans aucune poursuite, mais je ne peut rien garantir ». Ce fut effectivement le cas après quatre heures trente d’attente place Sathonay. Les huit arrêtés ont été relâché-es au compte-gouttes jusqu’en fin d’après-midi. Mais L’UMP ayant porté plainte pour « dégradation de biens », ils risquent d’être inculpés puisque selon un responsable de la police cité par Le Monde « l’enquête se poursuit » et certains « vont être de nouveau entendus ». Un manifestant serait par ailleurs inculpé pour outrages et rébellion. Si c’est le cas, en connaissant l’état de la justice à Lyon, il faut demander impérativement l’arrêt des poursuites.
Sur le déroulement de l’action, nous pouvons nous poser plusieurs questions. La venu du maire a-t-elle oui ou non jouée en faveur des inculpés ? Si oui, sa venu était-elle de bonne foi ou dans un but plus calculé en vu des futurs élections ? Pourquoi la police n’est-elle pas intervenue pendant l’occupation des locaux UMP, alors que le policier des RG présent sur place, faisait remonter les infos ?
Aux dernières nouvelles, l’assemblée générale de la fac de Bron de Lyon, ayant réunie plus de 1000 personnes, a votée pour le blocage total de la fac depuis le mercredi 15 mars au matin. Une fac de plus en grève qui vient s’ajouter au 59 autres répertoriées depuis le début du mouvement. Durant toute la journée, des projections et débats auront lieu. Quelque soit votre statut, n’hésitez pas à vous y rendre.
plus d’infos sur l’article 49.3 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Articl...
Reportage Fr3 :
http://jt.france3.fr/ Sur « éditions régionales », sur éditions locales, cliquez sur grand Lyon, puis sur lundi 13 mars.
Compléments d'info à l'article