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SAINT-ÉTIENNE   MOUVEMENT GILETS JAUNES
Publié le 13 septembre 2020 | Maj le 22 octobre 2020

12 septembre à Saint-Etienne : la répression s’amplifie


Retour sur la manifestation du 12 septembre.

A Saint-Étienne, une centaine de personnes ont répondu présentes à 14h sur la place du peule suite à l’appel national de manifestations contre le gouvernement.
Très vite, vers 14h20, la police nationale et la BAC étaient présentes en nombre et ont pris les identités des premier·es venu·es et des nouveaux arrivants, jusqu’à deux fois pour certain.es. Un policier a affirmé que ce n’était que des contrôles et non des verbalisations mais une personne, au moins, a été verbalisée au motif d’attroupement de plus de 10 personnes sur l’espace public.

Si cela a pu en décourager certain·es, beaucoup sont restés jusqu’à ce qu’une centaine de personnes soient présentes au rassemblement. Chose nouvelle, trois voitures de flics étaient directement sur la place, entourant un des cotés du rassemblement, plusieurs autres voitures étaient toutes proches, du côté des rails de tram. En nombre aussi, à quelques mètres à peine, une quinzaine de flics - LBD en main pour certains - surveillaient de près les personnes sur place, un des policiers n’a pas cessé de filmer. On n’a jamais vu des flics aussi présents dès le début d’une manif. Quelques slogans et chansons ont lieu, mais le rassemblement reste très calme dans l’ensemble. Après un temps de flottement, un mouvement se lance pour rejoindre l’hôtel de ville et le collectif féministe Nous Toutes - qui organise une action contre le viol. Derrière, encore sur la place du peuple, un gilet jaune est pris à parti par quelques flics. Lorsqu’ils lui ont demandé où partait la foule, celui-ci ne leur a pas donné la réponse attendue – en toute politesse soit-dit en passant. C’est à ce moment que les flics ont choisi d’arrêter ce gilet jaune au motif qu’il serait organisateur d’une manifestation non-déclarée. Voyant un problème, les personnes parties à l’Hôtel de Ville reviennent sur leurs pas. La personne est menottée et embarquée dans une voiture de la BAC garée devant le petit Casino. Plusieurs manifestant·es s’amassent autour de la voiture mais les flics se mettent en rang, attrapent, poussent et utilisent la gazeuse pour que la voiture puisse sortir.

Une cinquantaine de personnes s’en va illico au comico pour exiger la libération du camarade. Sur place les flics sont en nombre, LBD sortis. Une rubalise a été posée pour délimiter une zone interdite, les grilles sont baissées, le commissariat est fermé au public. Tout le monde se presse autour, scande les slogans habituels « police partout, justice nulle-part » « libérez notre camarde » « tout le monde déteste la police » « police nationale, milice du capital ». Les flics se positionnent, prennent à nouveau des identités, menacent de coller de nouvelles amendes à qui reste, se mettent en rang et ordonnent la dispersion. La foule reflue de l’autre coté du cours Fauriel et continuera un moment à scander slogans et chants. Une dizaine de personnes restent jusqu’à la libération du camarade après plus de 5h de garde à vue. Celui-ci ressort sans aucune poursuite (le contraire aurait été très étonnant) et sans autre forme de maltraitance que l’enfermement et les railleries de certains flics.

Extrait vidéo ici :

Une touche originale sur la fin : juste après la joie de voir le copain libéré, un œuf explose aux pieds du petit groupe. Lancé depuis la fenêtres ouverte du 1er ou 2e étage du commissariat, le tireur n’a pas daigné se montrer.

Comme ailleurs en France, la répression monte d’un cran. Ceci n’éteindra pas nos colères. Nous serons d’autant plus vigilant·es pour empêcher l’arrestation de camarade présent·e quel qu’en soit le motif. Les amendes risquent de pleuvoir, les contestations d’amende aussi. La stratégie collective de refuser de donner son identité apparaît comme d’autant plus pertinente. Ils ne pourront pas embarquer toutes les personnes qui refusent le contrôle d’identité, surtout si les personnes contrôlées sont défendues. Ici comme ailleurs, le simple droit à manifester est un vrai combat en lui-même...


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