Le contexte
Une perÂsonne trans’ est à l’heure actuelle en danger. Son hisÂtoire perÂsonÂnelle la conduit à consiÂdéÂrer les menaÂces dont elle est vicÂtime comme un risque réel et imméÂdiat, dont les conséÂquenÂces seraient irréÂméÂdiaÂbles.
Cette perÂsonne, ainsi que les proÂches qui l’accomÂpaÂgnent aujourd’hui, sont dépourÂvues des resÂsourÂces matéÂrielÂles nécesÂsaiÂres pour réagir effiÂcaÂceÂment dans le temps dont elles disÂpoÂsent face à l’urgence de la situaÂtion.
Le besoin de finanÂceÂment est de même à consiÂdéÂrer sur le long terme, et c’est pourÂquoi nous en appeÂlons à la soliÂdaÂrité de toutes les perÂsonÂnes engaÂgées dans les luttes fémiÂnisÂtes, queer, antiÂfasÂcisÂtes, anti-autoÂriÂtaiÂres.
Nous insisÂtons sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un souÂtien convenÂtionÂnel aux frais liés à un parÂcours trans’ (opéÂraÂtion) ou à des actions d’inforÂmaÂtion et visiÂbiÂlité, mais d’une situaÂtion de crise qui appelle une réacÂtion très rapide.
Etre trans’ en France
Au quoÂtiÂdien, c’est entre autre à traÂvers les papiers d’idenÂtité que les proÂblèÂmes se posent. C’est galéÂrer à retiÂrer un colis à la poste, c’est se faire contrôÂler, susÂpecÂter et embarÂquer au moinÂdre contrôle, pour usurÂpaÂtion posÂsiÂble d’idenÂtité... c’est faire la queue à l’aéroÂport, après une fouille gênante au corps... c’est ne pas trouÂver de traÂvail, ou s’y faire stigÂmaÂtiÂser... c’est se confronÂter aux quesÂtions indisÂcrèÂtes, à l’exoÂtiÂsaÂtion telle une bête de foire, dans le meilleur des cas... ou alors finir la gueule par terre, envoyé à l’hosto par une bande de faf... ...en somme, c’est avoir des papiers, mais qui ne valent rien.
Dès lors, la soluÂtion touÂjours donnée en réponse serait le chanÂgeÂment d’état civil. Certes... Mais dans ce pays, cela impliÂque de se faire stéÂriÂliÂser de force et être opéré des signes genrés. Eh oui, c’est qu’être trans’ est encore aujourd’hui consiÂdéré comme étant une malaÂdie menÂtale, classé dans le regisÂtre DSM 4 [1]. Pour finir, il est vériÂfié que la perÂsonne est hétéro dans son genre de tranÂsiÂtion, hisÂtoire d’éviter une déviance de plus. Pourtant, être trans’ est une quesÂtion d’idenÂtité de genre, et non de praÂtiÂques sexuelÂles.
D’ailleurs, les perÂsonÂnes trans’ peuÂvent aussi bien être hétéÂroÂsexuelÂles qu’homoÂsexuelÂles, avant comme après leur tranÂsiÂtion.
C’est la merde, mais on résiste
Et pour contiÂnuer, il est imporÂtant de pouÂvoir compÂter sur du souÂtien lorsÂque celui-ci est nécesÂsaire. Le souÂtien des perÂsonÂnes trans’ confronÂtées aux mêmes proÂbléÂmaÂtiÂques- mais aussi le souÂtien de toute autre perÂsonne en rébelÂlion, à qui ces cris de rage font écho. C’est une lutte contre ce monde et ses normes, ses barÂrièÂres impoÂsées pour nous sépaÂrer. Contre l’Etat, qui s’immisce, jusque dans nos corps. Cet état qui nous empêÂche de dériÂver hors des cheÂmins tracés ; un Etat maitre dans la gesÂtion de la guerre, traÂvaillant à éviter tout déborÂdeÂment. Prenant forme dans les moinÂdres détails du quotidien. Et c’est pour réponÂdre à ces nomÂbreuÂses attaÂques que nous avons besoin de nous retrouÂver. Besoin d’argent, besoin de préÂsence.
Parce que nous, on n’aime pas les cheÂmins baliÂsés, et gouÂdronÂnés. On préfère les pavés, les cailloux et les mauÂvaiÂses herbes... comme nous !
Trans, fier-è-s et en colère !
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