Aujourd’hui, deux ans et demi après, l’Etat français a décidé de ressortir cette affaire en entamant de nouvelles poursuites contre les personnes ayant participé à cette action : deux participants (dont celui déjà condamné il y a deux ans) sont convoqués devant le tribunal et accusés cette fois-ci de « s’être introduit dans les lieux » (SIC) !!!
Quelle déception ! Le procureur n’a rien trouvé d’autre à inventer !
Nous aurions tant aimé que Mr le Procureur nous accuse d’association de malfaiteurs, de prise d’otages, de trafic de drogue, de terrorisme, de conduite en état d’ivresse ou on ne sait quelle accusation farfelue.
Quelle manque d’imagination !
Plus sérieusement, le ridicule de cette accusation (concernant un lieu ouvert au public) illustre bien l’offensive répressive en cours et la volonté de criminaliser toute forme de mobilisation sociale en tentant d’entamer des poursuites judiciaires systématiques. Le ministère de la justice voudrait ici introduire une nouvelle jurisprudence pour pouvoir mieux réprimer le fait d’occuper un bâtiment public. On comprend alors un peu mieux l’enjeu de cette affaire : pouvoir sanctionner systématiquement tous ceux qui auraient la mauvaise idée de faire des actions de ce type. Si une nouvelle jurisprudence venait à sanctionner
le fait, pour des manifestants, de s’introduire dans un bâtiment public, cela constituerait évidemment entre les mains de l’Etat une arme judiciaire supplémentaire pour combattre toute contestation sociale. De quoi dissuader beaucoup de gens d’aller envahir un quelconque bâtiment la prochaine fois qu’ils seront lassés des manifs traîne-savates. La nouvelle loi réprimant l’occupation de halls d’immeubles pourrait d’ailleurs servir au même usage.
Ce rebondissement judiciaire nous donne aussi l’occasion de revenir sur la situation de Werner Braeuner. Un mois après l’occupation du centre de documentation de l’ambassade d’Allemagne, Werner Braeuner a été condamné
en août 2001 à douze ans de prison pour le meurtre du directeur d’ANPE qui lui avait supprimé ses allocations chômage (son seul revenu).
Aujourd’hui, Werner Braeuner est incarcéré à la prison de Meppen (près de la frontière hollandaise). Après trois ans de prison, il est temps de le libérer !
LIBERATION IMMEDIATE DE WERNER BRAEUNER !
Défendons nos pratiques de lutte : défendons notre droit d’occuper les bâtiments publics pour nous les réapproprier !
RENDEZ-VOUS MARDI 20 JANVIER A 13H30 A LA 14e CHAMBRE CORRECTIONNELLE
(PALAIS DE JUSTICE DE PARIS, METRO CITE)
http://werner.braeuner.freeservers.com
xalinorias chez hotmail.com
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