Face à l’offensive de la grande distribution il est possible de se demander où va le commerce équitable. Certains demandent que les désaccords entre « acteurs du commerce équitable » soient laissés sous le tapis pour éviter de perdre la confiance du consommateur au moment où le commerce équitable commence à atteindre des sommets de notoriété. D’autres estiment que la bataille est perdue d’avance et qu’il vaut mieux laisser tomber le terme commerce équitable et faire autre chose. Mais pourquoi laisser tomber ce terme plutôt que d’essayer d’utiliser la force marketing contre elle-même, à l’exemple des arts martiaux ? A partir du moment où on ne fait plus « du » commerce équitable un objectif mais un simple moyen, n’est-il pas possible de profiter de cette notoriété pour révéler les conflits d’intérêts et les contradictions qu’il faut pouvoir dépasser pour s’attaquer sérieusement aux défis du 21e siècle ? C’est de leur examen que des transformations de nos modes de production, distribution et consommation peuvent surgir. Pour les examiner, il faut pouvoir braquer le projecteur dessus et les verser au débat démocratique. Utiliser les termes « commerce équitable », aujourd’hui en pleine lumière, peut permettre d’y arriver.
Faut-il forcément être prédateur pour réussir sa vie professionnelle ?
Pour changer de perspective, poser une question simple peut suffire : par exemple, faut-il faire du commerce équitable ou rendre le commerce équitable ? L’idée de proposer des produits issus du commerce équitable disparaît alors au profit de démarches professionnelles pour aller vers un commerce équitable. Ces démarches se multiplient. Leur caractéristique commune est de refuser la définition au rabais du commerce équitable inscrite dans la loi depuis août 2005 : elle ne doit pas être réduite à une aide apportée aux seuls producteurs les plus pauvres des pays en voie de développement ! Les termes « commerce équitable » renvoient alors vers une notion universelle au sens où elle doit peu à peu concerner toutes les transactions commerciales sans exception, à chaque étape des filières, quelque soit la zone géographique de l’activité. Le consommateur ne doit plus être une cible qu’il faut culpabiliser pour lui vendre des produits plus chers mais devenir partie prenante de la démarche. Les personnes engagées sans tambour ni trompette dans cette approche globale à travers un engagement professionnel, proposent de rompre avec « l’idéal consumériste ».
Formation « Entreprendre un commerce équitable » Du 6 novembre 2006 au 7 février 2007
Parce que ce n’est pas simple d’y arriver seul ou isolé dans le contexte actuel ; parce qu’il est en outre nécessaire de mettre en question « l’évidence économique » dont nous sommes imprégnés, Quatre Mâts Développement propose pour la première fois en région Rhône-Alpes une formation au métier d’entrepreneur pour celles et ceux qui veulent vivre de leur travail sans être ni exploités, ni exploiteurs. Elle est accessible à tous les publics, y compris aux demandeurs d’emplois. Elle débute le 6 novembre. Il reste quelques places... et quelques jours seulement pour proposer sa candidature ! Pour tout savoir sur cette formation, rendez-vous sur www.quatre-mats.org. Un formulaire d’inscription est en ligne.
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