Le 15 mars 2005, se tiendra le premier des trois procès intentés contre Gwénola Ricordeau, soupçonnée de participer à ce site. Elle est notamment inculpée d’avoir « porté des allégations ou imputations de faits portant atteinte à l’honneur et à la considération de l’Administration pénitentiaire » et d’avoir « provoqué à la commission de dégradations volontaires dangereuses pour les personnes ».
On lui reproche :
la diffusion d’un texte évoquant les « tabassages » des ERIS (équipes de surveillants cagoulés, institués par Perben en janvier 2003 pour les opérations de maintien de l’ordre en détention) et critiquant les quartiers d’isolement (« où l’on meurt doucement, mais sûrement ») ;
la diffusion d’un texte écrit, en juin 2003, par un groupe de détenus (Il n’y a pas d’arrangement) du quartier d’isolement de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy, suite à plusieurs tabassages dans ce quartier ;
la diffusion de deux affiches de soutien avec les inculpés de la mutinerie de Clairvaux et appelant à un rassemblement de solidarité lors de leur procès, à Troyes (Aube).
On reproche donc à Gwénola Ricordeau la diffusion d’écrits : elle comparaîtra donc devant la 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, celle qui juge les délits de presse et les délits d’opinion. Gwénola Ricordeau est sociologue, spécialiste du monde carcéral. Lors de ses procès, elle défendra l’absence de diffamation envers l’Administration Pénitentiaire, puisque de nombreux cas de tabassages par les ERIS ont été évoqués par la presse (Libération, 28.05.2004, CQFD, 07.2004), confirmés par le Comité de Prévention de la Torture (CPT, juin 2003) ou la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (rapport Truche, Le Nouvel Observateur, 05.01.2005) et dénoncés par des syndicats ou des associations (SNEPAP-FSU, Act Up, Observatoire International des Prisons, Ban Public, etc.).
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