Les arguments avancés par le gouvernement sont budgétaires : on ne pourrait pas se permettre de garder un tel système de retraites par répartition [1]. Car oui, comme il y a des centaines de milliards d’euros d’aide aux entreprises chaque année, comme il y a de moins en moins de cotisations patronales (et donc moins de revenus) pour diminuer le « coût du travail », ça commence à faire un sacré trou dans la caisse [2]. Alors il faut que quelqu’un.e paye : les plus précaires !
Pour le gouvernement, l’intérêt de cette réforme est triple :
- elle se situe dans la lignée des précédentes (réforme de l’assurance chômage, le RSA sous condition), l’idée est de nous faire travailler quoi qu’il en coûte.
- L’objectif n’est pas de nous faire travailler jusqu’à une hypothétique retraite à taux plein à 64, 67 ou 70 ans : le but est qu’on travaille jusqu’à ne plus en pouvoir, partir avec des décotes et avoir une pension minable.
- Enfin, un autre but est de privatiser un secteur public. En effet, les retraites constituent un marché de plusieurs centaines de milliards d’euros par an, et les fonds de pension attendent avec impatience de pouvoir mettre la main dessus. Cette stratégie de privatisation de secteurs publics est un marqueur du capitalisme et de Macron en particulier : il s’agit de transformer en marché et en marchandise un secteur qui ne l’était pas. Il l’a déjà mis en œuvre avec l’université par la réforme Parcoursup, mais aussi avec l’hôpital public via les fermetures de lits et la dégradation des conditions de travail des soignant.es (les usager.es et les soignant.es sont poussé.es à aller vers des cliniques privées).
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