Malheureusement le Maire de Nice a pu convaincre un préfet complaisant que non seulement on ne pouvait attendre jusque là , mais qu’en plus il était impératif d’intervenir avant que des délais ne puissent être accordés par la justice. C’est pour cela que le lundi 1er décembre au petit matin, une colonne de plus de 150 mètres de véhicules composé des polices les plus diverses (150 C.R.S., la B.A.C., le G.I.P.N., d’autres groupements anti-terroristes, 6 commissaires de police, dotés d’équipements spéciaux,snipers ont investi la friche artistique Saint Jean d’Angély que les Diables Bleus animaient depuis plus de cinq ans. Quelle image loufoque ! La violence n’ayant jamais fait partie de nos modes d’action. Pour éviter cette situation absurde nous avions réaffirmé à la presse et aux commissaires de police être non-violents et ne pas préparer de baroud d’honneur. La machine à réprimer disproportionnée a donc assistée a un long déménagement dans le calme, rien à voir avec les quasi-terroristes décrits par la mairie !
La démolition des Diables Bleus a eu lieu le jour même de l’expulsion, la mairie espérant ainsi éteindre toutes éventualité pour le Collectif d’être réintégré dans son bâtiment, par le Juge de l’exécution jusqu’à ce que la cour d’Aix en Provence se prononce, il n’était pourtant situé ni sur le passage des travaux du tramway, ni sur l’extension de l’université, ni même sur le projet de réalisation de parkings de surface. Et ce bien que, depuis plus de 10 jours le Collectif ait remis les clefs des deux bâtiments situés sur le passage du tramway. Quel dérision de les voir encore debout au soir du 3 décembre, alors que les Diables Bleus n’étaient plus que ruines.
Après ce gâchis effectué à la hussarde,sans DESAMIANTAGE (attesté sur rapport) recouvrant ainsi le quartier d’un nuage de poussière pendant plusieurs jours, les demandes de délai qu’avait formulé le Collectif n’avaient plus aucun sens, c’était d’ailleurs le but de l’opération municipale. Lundi dernier (6 décembre) le Collectif et la quasi-totalité des associations et artistes, ainsi que les deux personnes qui habitaient sur place, se sont donc désistés de leur demande de délai. Toutefois l’association Monta Cala Vaï a fait valoir qu’elle n’était pas expulsée des jardins partagés qui ont été défrichés devant le bâtiment des Diables Bleus.
Monta Cala Vaï est une des associations membres du Collectif. Elle monte et gère des réseaux de distribution directe avec des agriculteurs bio locaux et a d’autre part créé et dynamisé ces jardins partagés afin de sensibiliser la population du quartier à l’environnement et au monde agricole. Pour se faire elle salarie un « jardinier-animateur », et fait surtout appel aux bonnes volontés de ses adhérents. Deux fois par semaine, différents agriculteurs, membres de l’association, distribuent leur production à plus de cent abonnés sur le site des Diables Bleus. Cet espace vert, ouvert au public sert à la diffusion de spectacles (concerts, cirques, ...), à la présentation d’œuvres d’art (sculptures, performances plastiques, ...) et à de nombreuses fêtes allant du simple casse-croûte au grand festin. Il est un lieu de rencontres et d’échanges avec en son centre un jardin d’enfants. Ce jardin couvre aujourd’hui environ 1000m² et contient de multiples essences méditerranéennes dont certaines rares et protégées offertes par des sympathisants. Un puits a aussi été creusé permettant encore aujourd’hui l’arrosage de la totalité des surfaces. Ces activités correspondent strictement aux « jardins partagés » définis par une nouvelle loi, émanant du Sénat. Monta Cala Vaï a donc demandé au tribunal de constater que l’ordonnance d’expulsion prononcée contre elle et le Collectif concernait uniquement les bâtiments et en aucun cas les jardins.
M de Surville, chargé de mission du Maire, était passé à plusieurs reprises sur le site de Saint Jean d’Angély durant le week-end, affirmant que dès ce lundi « il ferait tout dégager » car depuis leur expulsion, les Diables Bleus, continuent d’occuper les jardins.A partir du jeudi 9 décembre, au moins un véhicule de la police municipale surveillait les membres du Collectif jour et nuit sur le site. Ce lundi en fin d’audience M. De Surville a été contraint d’acquiescer à l’ordre du juge de ne RIEN entreprendre avant le prononcé du jugement, jeudi 16 décembre a 14h. Juste après l’audience la voiture de la police municipale s’éclipsait et depuis la surveillance rapprochée n’a pas reprise. Le Collectif, prouve ainsi la volonté de ses membres de rester ensemble et de poursuivre ses activités et a, recréé dans ces jardins un espace convivial.
SIAM TOJOURN AQUI
Viva
site du collectif : http://www.dangely.org
Compléments d'info à l'article