Un autre article complet relate les circonstances de cette grève, et surtout pourquoi il y a eu volonté de la briser de la part du maire G.Perdriau pour des impératifs de foot, de fric et d’image... Plus d’explications à retrouver ici.
À la rencontre des grévistes
Sur place, à notre rencontre, des grévistes reviennent sur les événements et sur la lutte globale contre la Loi Travail. C, agent territorial de la Ville de Saint Étienne, nous rappelle que la priorité des revendications était « sur la Loi El Khomri ». Dans la négociation avec le maire, ont été aussi inclues des revendications sur les emplois, « autant chez les éboueurs qui sont en galère, à chaque fois qu’il y a des départs en retraite ils ne sont pas remplacés, mais aussi dans les crèches, les maisons de retraite, les écoles municipales... ». Il dénonce que la mairie soit « à l’économie sur tout, que cela créé des tensions [au travail] qui n’existaient pas auparavant ». Est déploré aussi un manque global de dialogue de la part de la municipalité : « On dépose des préavis de grève, on est même plus reçus... »
Il y a une lutte locale, mais on s’inscrit dans les appels nationaux à lutter contre cette Loi Travail.
La grève avait commencé « depuis mardi dernier » (31/05 ndlr), un piquet mis en place depuis ce jour. Cela n’est pas à proprement parler un blocage contrairement au discours de Perdriau, resservi à l’envi dans les médias dominants, car « l’accès restait ouvert aux travailleurs, il y avait un autre portail où pouvaient passer les engins, sans aucun cadenas ni obstacle ». La réalité, face aux mensonges officiels et aux discours parlant d’une minorité de gêneurs, c’est durant cette mobilisation « 90% de grévistes chez les éboueurs ». « C’est énorme », nous racontent-ils, « ça n’était en plus jamais arrivé auparavant sur d’autres centres de l’Ondaine par exemple » eux aussi en grève. « Une étincelle a pris à cause d’un ras-le-bol global. »
Sont dénoncées d’autre part les inégalités indécentes dans les services publics locaux, à mettre en regard avec les économies faites sur le dos de « la base » : « le directeur de Saint Étienne Métropole touche 58 000 € en primes par an en plus de son salaire ». Les grévistes ont bien conscience que la décision d’(in)justice de faire lever le piquet de grève a été prise « juste pour l’Euro de foot ». Mais reste que ces jours de grève ont permis de « consolider les liens » dans la lutte, de démontrer à la mairie « qu’ensemble on est costauds ».
Le mot d’ordre reste le retrait de la Loi Travail, un moyen : tous dans la rue le 14 juin et au-delà ...
Un matraquage médiatique assez intense (le pRegret, fRance bleu) et la pression du maire Gaël Perdriau dans un chantage au foot, au fric et à une pseudo « urgence insalubrité » auront donné à la justice du grain à moudre, pour rendre la décision qui a brisé cette lutte. On n’avait pas vu ça depuis longtemps... Interviewé par fRance bleu, le maire « se félicite », « a le sourire » et assure que les agents « vont travailler toute la journée, toute la nuit » pour remettre la ville en état de propreté. Allez, fini les conneries, au boulot les gars ! Il conclut joyeusement « place au sport, place à la fête ».
La lutte contre une loi de régression sociale sans précédent, est passée apparemment bien derrière le pain et les jeux aussi pour une partie des gens de cette bonne ville de Sainté, n’hésitant pas à insulter les grévistes, protégés derrière leurs écrans... (Voir les commentaires des articles du pRegret par exemple). Que les puissants se rassurent, ce sont les dominés qui huilent eux-mêmes leurs chaînes !
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