À la prison pour femmes de Roanne, il y a très peu de visites, remarque une mère de détenue. Samedi et dimanche matin par exemple, il y avait deux familles au parloir, pour près d’une centaine de femmes incarcérées...
Même situation à Réau, en région parisienne :
En général, les parloirs sont vides, observe l’une des salariés chargés de l’accueil des familles. La plupart des hommes n’ont pas ce problème. On dirait que dès qu’elles entrent en prison, les femmes sont abandonnées par leur famille.
Un constat unanimement partagé mais jamais objectivé, faute d’étude sur le sujet. [1]
C’est toute la question de l’extrême invisibilité des femmes en milieu carcéral. Les hommes représentant la grande majorité des détenus, très souvent, les femmes sont oubliées des enquêtes, déplore la sociologue Corinne Rostaing.
Si les données font défaut, plusieurs facteurs viennent expliquer cet isolement patent. D’abord en cause, l’inégale répartition des places de prison pour femmes sur le territoire. « Parmi les 188 établissements pénitentiaires, seuls 56 accueillent des femmes détenues », relevait le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un avis de 2016, de sorte que de nombreux départements en sont dépourvus. La situation est d’autant plus préoccupante pour les femmes condamnées à de longues peines : seulement huit établissements pour peine peuvent recevoir des femmes [2], la plupart étant concentrés dans la moitié nord de la France. Conséquence :
Ces dernières sont souvent incarcérées dans des établissements éloignés de leurs proches », constate le CGLPL, si bien qu’elles « souffrent davantage de la rupture du lien familial.
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