Aux alentours de 9h30 le matin Mercredi 7 Septembre, environ 200 policiers portant des matraques ont fait irruption dans l’état libre de Christiania à Copenhague, au Danemark. Ils ont vite mis la main sur ’Fredens Eng’ - le champ de la paix - une partie du territoire où les gens vivaient dans des campements. Chaque personne présente dans le champ - certaines en habit de clown - a été arretée.
L’annonce de l’operation policière a circulé rapidement permettant à de nombreuses personnes de se déplacer sur les lieux par solidarité. S’en est suivi un état d’agitation et de malaise. Certaines personnes ont jeté de l’eau sur la police, mais rien de plus sérieux. Néanmoins, la police s’est montrée très brutale. Ce fut certainement l’une des plus grandes opérations d’arrestations du Danemark - un officier de police a estimé le nombre d’arrêtés à 111. La situation s’est calmée lorsque la police a quitté Christiania. Il y a de nombreux témoignages unanimes de violences policières.
Le porte parole de la police Danoise , Flemming Steen Munck, a declaré que les arrestations furent pacifiques. Or, d’autres personnes ont un autre point de vue. Un manifestant de 17 ans dit : « La police nous a placés dans un coin très violemment. J’ai reçu un coup de poing à l’estomac sans l’avoir provoqué. Malgré avoir toussé et saigné de la lèvre, on ne m’a pas laissé partir. Au contraire on m’a arrêté. »
Le gouvernment danois actuel semble hostile à Christiania. Jusqu’à récemment, Christiania était autogéré donc aucun permis n’était nécessaire pour s’installer sur ses terres et y construire un baraquement. Une nouvelle loi demandait aux nouveaux arrivants de partir pour la réalisation d’un projet immobilier. Les habitants de Christiania militaient contre cette loi depuis plusieurs années. Leur souhait est de conserver leur autonomie et leurs institutions de décision en place depuis plus de vingt ans.
Les habitants des baraquements avaient reçu un ultimatum des autorités locales leur ordonnant de quitter les mobilhomes avant le Mardi 6 septembre. Il y eut un ultimatum plus tôt dans la semaine mais les baraquements furent déplacés pendant ce temps. Hier certains policiers entrèrent dans le champ mais firent demi tour. Un trépied fut placé sur les mobilhomes afin d’empêcher la police de les déplacer. Il parait qu’une personne sur le trépied a uriné sur des officiers de police après les avoir prévenus de ce besoin très urgent (mais ces derniers n’ont pas bougé :-)
Les manifestants ont été accusés de non-obéissance aux ordres de la police. Cela fait partie de la loi danoise §119, section 3. Comme ce délit sera inscrit sur le casier judiciaire des personnes arretées, environ 50 d’entre elles - principalement des jeunes étudiants - ne peuvent plus accéder à certains emplois suite à leur arrestation. 10-20 personnes ont été condamnées pour violence envers la police. Tous les manifestants ont été relachés après 7 à 8 heures de garde-à-vue.
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