Nous avons été expulsé.es de la ZAD du Carnet, 400 hectares de zone humide et sauvage [1], mardi 23 mars dès 5h00 du matin avec une débauche de moyens : 800 gendarmes sur zone et aux alentours, 3 zodiacs 2 hélicos, 2 blindés…. le tout après un mois de pression psychologique exercée par la menace d’expulsion et la présence accrue de gendarmes.
A la suite de l’évacuation des humain.es, des gendarmes mobiles restent sur zone ainsi qu’une entreprise de sécurité privée pour empêcher une réoccupation. Un tel déploiement de forces policières nous semble être une grotesque mise en scène de la toute puissance de l’état autoritaire, qui vise à décourager par avance la moindre contestation.
Dans ce communiqué nous souhaitons partager notre analyse de la situation entre colère, optimisme et détermination car la lutte pour un Carnet libre et sauvage continue !
Cette expulsion s’inscrit dans un contexte autoritaire
L’État réprime et fiche des militant.es, surveille et contrôle les citoyen.nes aux dépens des libertés individuelles et collectives, qu’il s’agisse d’une menace d’attentat ou d’une crise sanitaire. La législation [2] suit le même mouvement, et donne sur le terrain un pouvoir démesuré aux forces de l’ordre, amoindrissant de plus en plus les différentes formes de mouvements populaires possibles (manifestations, grèves, associations d’aide en tout genre ... et ZAD, évidemment).
Pour rappel, voici un petit inventaire des (ré)pressions subies au Carnet depuis notre arrivée :
les amendes, les caméras posées illégalement destinées au fichage massif des opposant.es politiques, les hélicos qui survolent quotidiennement la zone pour nous observer, les zodiacs, la tentative d’homicide (en mettant le feu à un camion avec une personne à l’intérieur) et le tabassage de trois camarades à la barre de fer par des fachos du coin, les interdictions de circuler librement aux alentours et harcèlement policier (notamment pour les riverain.nes), les drônes, les appels à la haine et au meurtre sur les réseaux sociaux, l’acharnement (larmoyant) des maires réactionnaires de la communauté de commune, et une expulsion dans le plus grand des calmes ... apparemment ?
La Préfecture revendique une expulsion pacifique, vraiment ?
Non, la préfecture n’est pas subitement devenue magnanime et compréhensive, elle fait simplement de la communication.
Ils finissent par comprendre que la stratégie de « désescalade de la violence », toute relative, et du fichage massif leur permet de médiatiser l’image de la maîtrise extrême du contexte. Et si il n’y a pas de spectacle, il n’y a pas d’images, pas d’indignation, pas de soutien.
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