Les procès contre les journalistes reprennent de plus belle. Prévus pour hier, deux procès, intentés par le ministère de la Défense nationale (MDN) contre Liberté et El Watan, ont été reportés au 4 octobre prochain. Le premier, celui de Liberté, porte sur une caricature réalisée par Dilem en 2002 à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf. Elle représentait un général en lunettes noires s’appuyant sur une canne et lisant le programme du défunt président. Le second procès, celui d’El Watan, a pour objet un article publié en page 24 et portant sur les agissements du gendre d’un général.
En outre, trois journalistes du Soir d’Algérie se présenteront aujourd’hui devant le juge au tribunal de Sidi M’hamed, accusés de diffamation. Deux autres affaires de ce même journal ont été reportées. L’objet de ces deux affaires ? Deux articles signés par le chroniqueur attitré du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam et le journaliste Kamel Amarni poursuivis pour offense au chef de l’État. Le directeur du groupe de presse, Er-rai El Aam, Ahmed Benaoum, a été de son côté arrêté hier à Oran et conduit à la prison de la ville alors qu’il s’apprêtait à comparaître devant le juge près la cour d’Oran pour une accusation de diffamation intentée par le directeur de la santé. M. Benaoum a été arrêté dans les couloirs de la cour d’Oran, est-il expliqué dans un communiqué rendu public hier par ce journal.
Pendant ce temps, l’élan de solidarité, tant au niveau national qu’international, en faveur du directeur du Matin, Mohamed Benchicou, condamné pour deux années de prison ferme et du correspondant de Djelfa condamné pour sa part à deux mois de prison, exigeant leur libération, s’élargit de plus plus. Même le célèbre dessinateur français Poclain a tenu à ne pas être en marge de ce large mouvement de solidarité en adressant, hier, à la presse indépendante, un dessin allant dans ce sens.
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