Dans la Loire, en décembre 2023, 300 personnes sont sans solution d’hébergement et appellent le 115 régulièrement. Parmi ces personnes sans solution d’hébergement, plus de 80 enfants, des nourrissons sortant de la maternité avec leur mère, des personnes et des enfants en situation de handicap, des hommes et des femmes atteint·es de pathologies lourdes, des mineur·es isolé·es…
Nous, écoutant·es 115, devons leur répéter, inlassablement, chaque jour, qu’il n’y aura pas de solution pour la nuit.
A partir d’aujourd’hui, lundi 11 décembre 2023, seules 12 places d’hébergement d’urgence hivernales vont ouvrir dans la Loire. Un jour pour les femmes et les familles, un jour pour les hommes. Tous les matins à 9h, les lieux devront être vides. Personne n’aura le droit d’y passer plus d’une nuit consécutive.
La trêve hivernale n’existe plus. Pour le moment, il n’y a dans la Loire aucune perspective certaine d’ouverture de places de mise à l’abri hivernale en cas d’aléas climatiques. La préfecture est décisionnaire du déblocage de ces solutions, et reste pour le moment très floue sur les conditions qui conduiraient à une ouverture de ces places, dans des gymnases en périphérie de Saint-Étienne.
Nous sommes depuis des semaines impuissant·es face aux cris d’alerte des professionnel·les hospitalière·es qui voient dormir des dizaines de personnes en salle d’attente des urgences. Démuni·es face aux soignant·es des maternités qui désespèrent de trouver des hébergements pour des nouveau-nés. Nous ne pouvons que comprendre la colère et la détresse des enseignant·es qui hébergent solidairement, dans leur classe ou dans les réseaux de parents d’élèves, les familles d’enfants à la rue.
Nous ne sommes plus depuis longtemps en mesure d’apporter des réponses satisfaisantes aux demandes qui nous sont faites, mais cet hiver, un nouveau cap risque d’être franchi. En ne pouvant plus honorer notre mission de mise à l’abri pour les personnes les plus vulnérables, nous faisons courir un risque vital aux plus fragiles.
Nous demandons de pouvoir exercer notre fonction dans un cadre respectant le code de l’action sociale et des familles, notamment l’Article L345-2-2.
Nous demandons une ouverture de nouvelles places d’hébergement d’urgence pour répondre aux besoins des personnes sans domicile qui nous appellent à l’aide.
Nous appelons donc, à la suite du collectif lyonnais Hébergement En Danger, à une mobilisation des travailleur·euses de la veille sociale, de l’hébergement d’urgence, et tous les soignant·es, les enseignant·es, tou·tes les travailleur·euses impacté·es dans leur quotidien professionnel par le manque criant de places d’hébergement d’urgence en France cet hiver et en particulier dans la Loire.
GRÈVE DU 115, TRAVAILLEUR·EUSES DU SOCIAL EN COLÈRE
Dans la Loire, le Rhône, en AURA et en France
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
Piquet de Grève place Jean-Jaures face à la Prefecture à partir de 14h
Appel à rassemblement à 17h Place Jean-Jaurès à Saint-Étienne
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