Aujourd’hui et ici on parle d’une révolte de gamins aux Vermiraux. Là-bas, aux Vermiraux, il y avait une colonie, un lieu d’enfermement. On y trouvait des orphelins, mais surtout des mineurs placés par un juge suite à des petits délits et ce jusqu’à leur majorité. Ainsi pour des petites rapines, des filouteries de survie, l’État envoyait dans les campagnes les gamins des faubourgs. Ces mêmes quartiers qui durant ce XIXe siècle se soulevèrent si souvent. L’État désirait mater, enfermer, redresser cette masse d’enfants des classes « dangereuses ». Les colonies sont construites pour ça, la plupart sont la propriété de riches propriétaires terriens ou d’institutions religieuses. Aux Vermiraux, ils se sont soulevés, comme dans d’autres colonies. Les adultes ont récupéré cette colère, s’en sont servi dans leurs petites guerres de pouvoir, mais les colonies ont continué d’exister.
Il y avait également une colonie à Saint Genest Lerpt. « Le chemin des bleus » à Saint-Genest-Lerpt prend son nom de la couleur des uniformes des enfants et ados placés dans ces lieux. Alors, ici, souvenons-nous qu’à quelques centaines de mètres, à partir de 1865, le paysage des 80 hectares de cette colonie agricole et industrielle fut façonné par le labeur de ces gamins que la justice essayait d’encadrer et de soumettre.
N’oublions pas ces histoires et luttons... Car aujourd’hui les EPM, CEF, CER [1] … et les autres établissements de « redressement » tournent à plein et des luttes (mutineries, évasions) s’y déroulent la plupart du temps en silence. Le contrôle sur les plus jeunes prend également d’autres formes, comme l’administration de plus en plus massive de ritaline et autres solutions médicamenteuses pour « traiter » cette jeunesse.
Pour finir voici un poème retrouvé sur les murs d’une cellule d’une autre colonie :
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