Cet atelier propose d’explorer la très simple hypothèse suivante : que les dispositifs de surveillance actuels opèrent des tissages. Et son corollaire : que ces tissages invitent à penser différemment les modalités de la résistance. L’idée de base serait de dire que les technologies de surveillance tendent à changer de matérialité, et ne résident plus tant dans le dispositif de « bout de chaîne » (la caméra) que dans tous les dispositifs qui précèdent ce dernier (le serveur, l’écran, le logiciel) et surtout qui agencent différentes technologies entre elles (les algorithmes).
Tous ces éléments, dont aucun n’est ni plus ni moins matériels que les autres, forment entre eux un enchevêtrement. Tant et si bien que chacune des mailles prises dans ce tissage dispose de formes d’agentivité spécifiques et, pourrait-on dire, « augmentées » par les algorithmes qui font écosystème. Ce modèle fonctionnerait davantage par expansion et par immersion, plutôt que par délimitation. À partir de là , explorer les modalités de résistance devient une activité très rigolote, car ces systèmes sont lourds, coûteux à maintenir, et par définition très localisés. Alors que nous sommes rapides, hors-marché, et que nos localités peuvent très bien diverger des leurs.
François Thoreau est chercheur à l’Université de Namur où il baigne dans un boui-boui disciplinaire ; il s’intéresse à la fois aux enjeux politiques des nouvelles technologies et à la pratique de l’enquête.
Conférence/atelier proposé dans le cadre du festival Avatarium
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Légende de l’image : prototype of a tower for a virtual fence along the U.S.-Mexico border in Playas, N.M. AP / U.S
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