éditorial du num 1 : mois de janvier 2005
« COLÈRE », c’est le mot qui exprime le mieux notre ressentiment envers un système de société dans lequel nous n’avons pas de place. C’est aussi l’expression la plus courante dans la bouche de ceux qui subissent, impuissants, la fermeture de leurs boites, la disparition de leurs emplois ainsi que de leurs illusions. C’est la colère que l’on ressent face à ces écoles que l’on ampute de classes, de profs, de moyens et qui, plutôt que d’instruire, formatent de jeunes cerveaux à l’acceptation d’une vie de travailleurs précarisés et de consommateurs abrutis. C’est de la colère qui brille dans les yeux de ceux qui, naïfs, croyaient encore vivre dans une « république » démocratique alors que l’égalité, la liberté, la fraternité sont perçues dans ce pays comme les privilèges de certains, de la colère quand nous sommes victimes de discriminations que ce soit racistes, sexistes ou simplement dues à notre classe sociale.
« COLÈRE », c’est aussi le nom d’un journal mural qui pendant trois ans, à raison d’un numéro par mois, s’est installé sur les murs de Saint-Étienne. Trois ans aux cours desquels un groupe de personnes a tenté de « réactiver » l’esprit libertaire qui, il n’y a pas si longtemps, animait les luttes sociales de la région. Si l’anarchisme a un encrage historique dans notre ville, cette parcelle de notre patrimoine collectif nous est soigneusement cachée. La cause en est qu’il n’est jamais prudent de rappeler à une population soumise et docile son passé combattant. Oui, trois ans d’ « anti-propagande officielle ». Car l’information que nous concoctent nos médias nationaux n’est, après tout, que la propagande du pouvoir. Et puis les forces de l’ordre se sont intéressées à notre activité nous obligeant plus ou moins à nous taire, juste le temps nécessaire de regrouper de nouveaux volontaires et nous revoilà !
« COLÈRE » est donc de retour. Afin de faciliter sa lecture (ce n’est pas toujours évident de lire sur un mur quand c’est écrit petit), nous n’afficherons que le sommaire (approfondi) du journal, la version complète sera soit envoyée aux abonnés (abonnement de 5 € pour un an), soit distribuée dans les rues de notre ville (prix libre). Parce que le but de ce journal est le regroupement des forces de résistance, nous vous invitons à participer à « Colère ». Écrivez-nous vos légitimes « colères », faites-nous part de vos analyses ainsi que de vos idées.
Ce n’est pas un jeu, ni un loisir, mais une lutte, certes inégale, entre un pouvoir autoritaire (une imposture pour une démocratie) et des êtres humains lucides et volontaires. La lutte n’est pas finie, elle ne fait que commencer et pour plagier une série T.V. nous dirons pour finir : ni gauche, ni droite, la vérité est ailleurs !
Salutations @narchistes.
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