Bonjour à toutes et à tous,
Après un long silence depuis la dernière newsletter, voici quelques nouvelles de Cabiria pour les mois passés. L’année 2015 a notamment été celle du vingtième anniversaire de l’association qui poursuit au quotidien, depuis sa création en 1995, ses actions avec les prostitué-e-s et travailleur-se-s du sexe de la région de Lyon pour améliorer leur accès aux soins et aux droits. En collaboration avec le CeGIDD de l’Hôpital de la Croix-Rousse, un dépistage IST/VIH est par exemple proposé une fois par mois au local de l’association. Vous trouverez une présentation détaillée de ces actions et de la situation de l’association dans son dernier rapport d’activité.
Durant l’année qui se termine, nous avons aussi créé plusieurs outils de prévention avec les travailleuses et travailleurs du sexe. Deux nouvelles brochures ont ainsi été diffusées, Comment laver son minou à moindre risque et Comment laver son anus à moindre risque, disponibles en français et anglais, ainsi qu’en espagnol, roumain et bulgare pour la première. Un nouveau clip a aussi été réalisé en roumain sur le dépistage. Enfin, le site de Prostboyz, l’action de santé pour les travailleurs du sexe sur internet, a été entièrement renouvelé.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des outils de prévention produits par Cabiria sur le site de l’association.
Enfin, l’année passée a également été marquée par la mobilisation, avec notamment le collectif Droits et Prostitution, Aides, le Planning Familial et Médecins du Monde, contre la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées. Adoptée en avril dernier, elle prévoit l’abrogation du délit de racolage mais aussi la pénalisation des clients. Prétendant soutenir les personnes souhaitant arrêter la prostitution, elle comporte aussi un volet social, avec en particulier un « parcours de sortie de la prostitution ». Comme nous le disions dans un communiqué publié peu avant son adoption, nous déplorons les conditions imposées aux prostitué-e-s et travailleur-se-s du sexe pour bénéficier des mesures sociales, notamment l’obligation de cesser la prostitution : cette conditionnalité pose un vrai problème au regard de l’égal accès aux droits pour tous. De plus, les aides proposées sont confuses, insuffisantes et précaires : comment cesser l’activité prostitutionnelle sans titre de séjour, hébergement pérenne ni allocation suffisante ? Enfin, la « crise migratoire » et les politiques iniques qui l’encadrent, le basculement sécuritaire et les mesures législatives actuelles qui favorisent la précarité sont autant de leviers pour mettre en place un véritable parcours non pas de sortie mais bien d’entrée dans la prostitution.
Nous resterons vigilanTEs dans les prochains mois aux conséquences directes et indirectes de cette loi, et continuerons à soutenir les travailleurs et travailleuses du sexe, prostituées, escortEs pour minimiser celles-ci, continuez à nous suivre via Facebook ou la newsletter.
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