9 septembre : début de la plus importante grève des prisonniers-travailleurs aux États-Unis
À quelques centimes de l’heure, la mise au travail des 2,4 millions de prisonnier-e-s des États-Unis est rentable. Après plusieurs mois d’agitation (grèves de la faim, refus de réintégrer les cellules, révoltes), des groupes de prisonniers (comme le Free Alabama Movement) se sont organisés au niveau local et national à travers une coordination et un syndicat anarchiste (IWW). Le 9 septembre est le début d’une grève des prisonniers, dans toutes les prisons du pays, pour la fin de l’esclavage carcéral, 45 ans après la puissante révolte de la prison d’Attica.
Pour plus d’info, lire ce récit sur Paris-lutte.info
Hier : mutinerie à la prison de Vivonne, près de Poitiers
Hier, mardi 13 septembre 2016, l’information a tourné en boucle dans les grands médias :
« Le calme est revenu ce lundi soir vers 23 heures, après l’intervention de forces spécialisées à la prison de Vivonne, près de Poitiers. La mutinerie a débuté lundi à 17 heures. Une cinquantaine de détenus ont mis le feu à un bâtiment de ce centre pénitentiaire. Une dizaine (ou une soixantaine) de cellules ont été détruites. Ce mardi matin, deux détenus sont placés en garde à vue. La mutinerie serait partie d’une permission de sortie refusée à un détenu. Le détenu se serait rebellé, entraînant d’autres personnes dans son mouvement... »
Traitée comme un simple fait divers, cette information sera oubliée demain et aucun journaliste n’aura donné la parole aux premiers concernés : les prisonniers et leurs proches. Comme toujours, ils ont relayé en chœur la voix du ministère de la justice et d’un syndicat de surveillants. Mais quand les prisonniers et prisonnières se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de détention ou simplement pour réclamer un peu d’air, rien qu’en faisant une pétition ils prennent de gros risques. Alors quand ils font brûler la prison... !
A Poitiers comme ailleurs, les prisonniers et prisonnières ont de nombreuses raisons de se révolter.
Ce que nous connaissons de la prison de Poitiers-Vivonne depuis son ouverture, c’est entre autres :
la pratique de fouilles à nu systématiques (pourtant illégales),
le harcèlement nocturne des détenus particulièrement signalés (DPS),
le passage à tabac de prisonniers, dont les plaintes ne sont ensuite pas prises en compte,
la répression des moindres revendications,
le passage au tribunal de prisonniers accusés abusivement par des surveillants de violences ou d’outrage (treizième mois garantis pour les matons).1
Nous savons que, suite à ce genre d’événements, la répression est très dure. Pour effrayer la population carcérale et lui faire passer l’envie de broncher, il faut désigner des « meneurs », les isoler et les condamner à de lourdes peines. Comme d’habitude, cette sanction judiciaire sera précédée "en interne" de tabassages, de chantages à la délation, de mise au mitard et/ou de transferts, loin des proches.
Pour détruire le vieux monde, ses murs et ses prisons des appels sont lancés
Voici quelques idées d’actions :
1) Organiser une manif devant une ambassade des États-Unis, une base militaire, ou avant-poste gouvernemental américain. Laissez leur savoir que les gens à travers le monde sont en solidarité avec cette grève.
2) Organiser une manif bruyante devant une prison locale, centre de détention ou prison pour mineur-e-s.
3) Organiser une action qui établit une connexion avec les entreprises qui se font de l’argent sur le travail en prison aux États-Unis. Parmi quelques cibles mondiales se trouvent les chaînes de fast food McDonald’s et Wendy’s, la chaîne de café Starbucks, BP (British Petroleum), les magasins de lingerie Victoria’s Secret, American Airlines (qui a des vols vers de nombreux aéroports internationaux), et beaucoup d’autres.
[Bien que presque tous les commerces aux États-Unis fassent usage d’une certaine façon du travail en prison, voici quelques compagnies supplémentaires : Avis, Walmart, Microsoft, Nike, Nintendo, Honda, Pfizer, Whole Foods, Aramark, AT&T, Sprint, Verizon, Fidelity Investments, Saks Fifth Avenue, JCPenney, Kmart, Macy’s, et bien sur UNICOR, l’entreprise crée et possédé par le gouvernent fédéral pour superviser le travail pénal]
4) Déployer des banderoles, taguer, coller des affiches, et diffuser des nouvelles de la grève dans ta ville.
Pierre par pierre, murs par murs, nous détruirons toute les prisons !
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