A la suite du festival « Révolte&Vous », à l’initiative de citoyens et de citoyennes, une veille a été mise en place sur la campagne de destruction des murets et des Chibottes qui a lieu en ce moment même tout au long du tracé.
Ces petites cabanes de pierre sont l’héritage de nos anciens et anciennes et le témoignage de la vie paysanne que nous souhaitons préserver sur notre territoire altiligérien. Ces chibottes sont classées propriété du patrimoine culturel et rural, elles servent également d’habitat à de nombreuses espèces qui ont plus que besoin aujourd’hui d’être protégées à la veille de leur hibernation.
Ces derniers jours, nous avons relevé de nombreuses irrégularités sur l’ensemble des communes du tracé. Hier nous avons constaté que des murets avaient été détruits sans phase de débroussaillage préliminaire ! Comment les écologues peuvent-ils déplacer les espèces sans voir les pierres ! Or, l’arrêté préfectoral N° BCTE/2020-141 en date du 28 octobre 2020 stipule que le débroussaillage doit impérativement être fait avant la phase de démolition des murets.
Ces travaux de destructions des murets et chibottes semblaient sortir de la légalité.
C’est pourquoi, ce matin à 7h, un groupe de citoyens et citoyennes accompagnées du troupeau de brebis de la Lutte des Sucs, au vu des manquements constatés, a décidé de prendre les devants et de restreindre l’accès à une zone « bleue », zone naturelle sensible présente sur la voie d’accès au chantier prévue ce matin-là. Ces zones sont classées sensibles et la circulation même des machines y est strictement réglementée.
Le collectif a essayé d’ouvrir un premier dialogue avec les ouvriers et le chef d’Ingerop (maître d’ouvrage du projet RN 88) qui n’a pas abouti. Les Forces de l’Ordre ont été appelées et ont procédé à des contrôle d’identité.
Il a alors été décidé de mettre en place un blocage pacifique sous forme de sitting au milieu des brebis.
Après plus d’une heure de pression des Forces de l’Ordre à l’encontre d’une détermination citoyenne à faire respecter les mesures de réduction sur le milieu naturel stipulées dans l’arrêté, le dialogue a pu enfin être engagé avec le représentant de la Région présent en la personne du chef de l’ingerop.
Un accord a été trouvé : la Région nous a garanti que l’intégrité des chibottes et de ses murets sur la Pénide, sera assurée jusqu’à la prochaine période propice à ces travaux, c’est à dire en septembre 2024. Sous la condition que les fouilles archéologiques prévues sur le Mont-Chiroux ne soient pas empêchées tant qu’elle restent dans le respect de la mise en place de l’arrêté. Notre collectif a été invité à veiller, en bonne entente avec les services de la Région, à ce que ces travaux se passent dans les bonnes conditions.
La Lutte des Sucs est heureuse d’annoncer que cet ajournement des travaux offre une trêve hivernale à la flore et la faune et un répit au patrimoine culturel.
Mais nous appelons les citoyens et les citoyennes à rejoindre cette veille entamée et que nous continuerons car aujourd’hui cette surveillance accrue a prouvé sa pertinence !
Nous invitons également des naturalistes à venir nous aider dans ce travail de longue haleine, il y a un très fort enjeu environnemental sur l’ensemble du tracé.
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