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Publié le 9 avril 2007 | Maj le 14 janvier 2019 | 1 complément

Traitement médiatique des évènements de la Gare du Nord. Quelques infos et quelques réflections sur le sujet


Il est toujours difficile de savoir comment ce son déroulé les faits, alors que l’ont n’était pas présent sur les lieux. Les médias en place s’en sont encore une fois tenus à la version policière des faits et les reportages des journaux télévisés se sont contredits dans leurs versions des faits, d’une chaîne télé à une autre et d’un jour à l’autre.

Ce que l’ont peut retenir, c’est qu’aux alentours des 17h30 les contrôleurs procèdent à l’interpellation et à « un barrage au corps » d’un voyageur de 33 ans sans titre de transport, qui venait de sauter les portiques du métro. A partir de là , plusieurs versions plus ou moins fiables ont étés retransmises par la presse (voir liens en fin d’article).
Plutôt que de nous perdre dans des interprétations d’interprétations des faits difficilement vérifiables, il serai plutôt utile de se concentrer sur quelques faits qui ont eus un rôle important dans la tournure des évènements de la gare du Nord.

Premièrement, les contrôleurs n’ont pas légalement le droit de procéder à un barrage au corps sur un voyageur, c’est pourtant ce à quoi ils semblent avoir procédés cette après midi là .
Pour info, tiré de la brochure du Réseau d’Abolition des Transports Payants (collectif RATP dans lequel sont investi entre autres, des salariés de la RATP) :

p42 : « contrôle et fuite », à la rencontre des contrôleurs, puis-je partir en courant ? :
les contrôleurs et les agents de sécurité de la SNCF (SUGE) ou de la RATP (GPSR) disposent de pouvoirs propres mais non coercitifs. Cela signifie qu’ils ne disposent pas du pouvoir de contrainte par corps qui est l’exclusivité des seules forces de polices. Mais les contrôleurs ou agents de sécurité peuvent faire barrages de telle sorte que le voyageur devra un minimum les bousculer pour passer, ce qui sera alors vite qualifié d’agression, autorisant de fait les contrôleurs à interpeller l’agresseur pour le remettre aux forces de l’ordre".

Si les contrôleurs n’avaient pas enfreint leur règlement et laissés le voyageur sans ticket passer, l’incident de la gare du Nord aurait-il prit de telles proportions ? Apparemment, leurs consignes sont telles que 1,40€ (prix du ticket) ou 45€ (prix de l’amende) [1] de manque à gagner pour la RATP est un prétexte suffisant pour légitimer une émeute en fin d’après midi.

La façon dont ont été relayés les faits par certaines chaînes télé, en disant que le voyageur sans ticket avait « giflé le contrôleur » était riches en sous entendus. Encore une fois, les termes son bien choisit. Ici, on nous laisse entendre que le voyageur a eu le rapport de force en sa faveur face aux agents de la RATP.
Un peu plus tard, sur ces mêmes chaînes, ont apprendra que, selon la police, le voyageur a « molesté » deux contrôleurs (un à l’épaule et l’autre au visage), alors que le point de départ était un attroupement de voyageurs indignés face aux méthodes brutales d’une patrouille de gendarmerie à l’encontre d’un voyageur (certaines personnes témoins interviewées parlaient d’un bras cassé). Ici, en débutant le reportage de la sorte, on cherche à renverser l’indignation du téléspectateur à l’avantage des contrôleurs. Tout en prenant soin de ne pas préciser le degré de violence employé par le voyageur à leur encontre, ni même de préciser pourquoi il a eu à se débattre et s’il s’agissait d’aggression ou d’auto-défense (?).
Aucune images non plus, alors que les portiques sont vidéo-surveillés, sur ce contrôle qui à « mal tourné ». Aucun témoignage non plus des deux contrôleurs et du voyageur en question. Il aurait pourtant été fort intéressant de les interviewer en les mettant face à face, tout les trois, autour d’une table. Au contraire, tout se fera en catimini dans un tribunal de Paris. Finalement, pour les médias officiels, l’exploration de l’information importe peut.

C’est donc l’utilisation d’un haut degré de violence par la patrouille de gendarmerie qui a attiré l’attention et susciter l’indignation des voyageurs présents sur les lieux. Fait qui a été interprété par les médias comme « un attroupement de jeunes voulant se rebeller contre l’interpellation du voyageur ». D’où la mobilisation d’un nombre impressionnant (entre 150 et 300 selon les diverses sources) de policiers dans la gare.

A ce sujet, Luc Poignant, le responsable du Syndicat général de la police (FO) dira : « il y a un fossé qui c’est crée entre la police et la jeunesse, la police et la population et désormais, dès qu’il y a une action de police, systématiquement, la population prend fait et cause contre nous, c’est quelque chose que l’ont signale depuis plusieurs mois, mais qui là maintenant se matérialise ».

Il aurait été fort intérréssant qu’on interroge Luc Poignant sur le pourquoi de ce fossé entre la police et la population.

http://www.dailymotion.com/related/...
Sur cette vidéo on peut entre autre s’apercevoir que les policiers, sont loin d’être « surprit par la violence des émeutiers à leurs égards », comme aiment à le rappeler les divers portes paroles des syndicats de police. Ils donnent plutôt l’impression, notamment avant la charge, d’être excités, motivés et prêt à en découdre.

Deuxièmement, est-il utile d’entamer un débat sur la pertinence ou la non pertinence, la légitimité ou l’illégitimité du braquage d’un magasin de basket ? Il s’agit là d’une aubaine dont certains auraient tord de se priver. Non, ceux qui se sont servis dans le magasin en question n’avaient pas la prétention d’accomplir un acte révolutionnaire et non, ils n’étaient pas non plus des consommateurs aliénés ou des victimes du consumérisme. Peut etre que tout simplement, ils on eu l’envie de se servir sans avoir à raquer 100€ (c’est un prix moyen pour une paiirs de basket dans se genre de magasin).
Bien sur il y aura toujours la tendance citoyenniste et/ou arriviste pour nous rappeler qu’il y a des moyens, les urnes par exemple, « plus démocratique » et « plus crédibles » pour se révolter et exprimer sa colère. On peut aussi compter sur la tendance révolutionnaire pas trop dans l’urgence du quotidien, pour nous rappeler qu’ils ne s’en prennent pas « aux bonnes cibles » et qu’ils « ne sont pas assez organisés ». Evidement, pour certains, il sera toujours plus crédible, plus révolutionnaire, plus productif, de parader dans la rue le drapeau à la main avec des autocollants sur soi, plutôt que de se mettre à la place de ceux qui n’ont finalement fait qu’exprimer leur rage et leur colère face aux flics dans cette gare du Nord. Facile de s’en prendre aux vraies cibles dans un tract.

A un autre niveau, dans les hautes sphères, il sera toujours plus confortable pour les représentants d’une autorité de laisser entendre qu’ils ne répriment - bien qu’ils ne fassent que donner l’ordre de réprimer- que les « casseurs » et qu’ils font le tri entre « les bons » et « les mauvais ». Mais à y regarder de plus prêt, on a l’impression que le simple fait de s’opposer au fait qu’un « fraudeur » soit tabasser par des gendarmes pour le seul fait de ne pas avoir payé son ticket est suffisant pour etre catalogué comme casseur.

Dernièrement, des infos nous apprenaient qu’un policier « déguisé » en « jeune casseur », aurait été repéré durant les incidents http://info.rsr.ch/xobix_media/imag.... Même si l’info reste à vérifier, on peut se dire qu’une infiltration durant se type d’évènement était facile à réaliser.
La rage, la colère, la révolte, son des états d’esprits qui ne se simulent pas, ainsi, prit dans « l’euphorie » d’un incident de type gare du Nord, faire la différence entre une personne réellement révoltée qui va s’en prendre aux forces de police et/ou au matériel et un policier provocateur qui va lui aussi s’en prendre aux forces de police et/ou au matériel, demande toujours un minimum de recul et d’observation. Mais le fait est là , il y a bel et bien, lors de certains évènements (lors du mouvement contre le CPE par exemple), des policiers infiltrés dans le but de faire monter la sauce.

Il serait bien que :
1 : les contrôleurs qui ont fait un barrage au corps au voyageur sans ticket reconnaissaient qu’ils accomplissaient là un acte illégale.
2 : la patrouille de gendarmerie qui a interpellée le voyageur sans ticket soit reconnue comme responsable des faits qui ont découlés suite à leur brutalité.
3 : les médias reconnaissent et précisent que depuis le début ils ont privilégié la version policière et sécuritaire des faits.
4 : le préfet ayant donner l’ordre aux compagnies de crs de créer une situation d’émeutes très dangereuse pour la sécurité des voyageurs soit reconnu coupable et reconnaisse qu’il est un des responsables de ce qu’on vécus les parisiens présents à la gare du nord.
5 : nous acceptions tous-tes de reconnaître que le point de départ de cet évènement, est un acte de solidarité, ou du moins d’indignation de citoyens face aux agissements brutaux de la gendarmerie française et des agents de la RATP sur un voyageur pour le seule fait de ne pas avoir en sa possession un titre de transport.

Dores et déjà , des comparution immédiates on eus lieu, voir un compte rendu sur le site indymedimedia Paris [->http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=786

Gare du Nord

quelques extraits vidéo :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/emeutes%2Bgare%2Bdu%2Bnord/video/x1kozg_emeutes-gare-du-nord

TF1 :

https://www.dailymotion.com/related/2632628/video/x1k91a_emeutes-gare-du-nord-270307/1

BFM télé :

Compilation BFM télé, I Télé, télé matin :

https://www.dailymotion.com/related/2632628/video/x1k91a_emeutes-gare-du-nord-270307/1

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Proposé par mario
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  • Votre article est outrageant. En effet, je trouve inadmissible votre argumentation : « Si les contrôleurs n’avaient pas enfreint leur règlement et laissés le voyageur sans ticket passer, l’incident de la gare du Nord aurait-il prit de telles proportions ? Apparemment, leurs consignes sont telles que 1,40€ (prix du ticket) ou 45€ (prix de l’amende) [1] de manque à gagner pour la RATP est un prétexte suffisant pour légitimer une émeute en fin d’après midi. »

    Ce ne sont effectivement pas les contrôleurs qui ont enfreint leur réglement, mais bel et bien le voyageur, qui voyageait sans titre de transport et cela en pleine connaissance de cause.

    Le reglement des transports en commun s’impose à tous ses usagers, et celui qui ne le repecte pas s’expose à une contravention. Ceci est de notoriété publique.

    Certes, la situation aurait pu être gérée autrement, je vous rejoins sur ce point. Mais cessons de repousser sans cesse la responsabilité sur l’Etat et les forces de l’ordre et sur ceux, qui tout simplement font leur travail, quand d’autres s’arrogent des droits qu’ils n’ont pas et violent délibérement des obligations qui leur incombent. Car au départ des faits, qui sont justement, contrairement à ce que vous prétendez, d’une importance capitale et ne doivent pas être laissés de coté, nous avons bien des contrôleurs qui font leur travail et un usager qui est en faute.

    Je vous renvoie à la théorie économique du passager clandestin et au droit pénal, qui sauront peut être vous montrer que des mesures doivent être prises pour réprimer un tel comportement.

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