En Avril dernier, un jeune paysan récemment installé dans les Combrailles (63) était victime du massacre de son troupeau de chèvres. Ca continue ! Des articles étaient déjà parus en avril dans la Montagne, le Paysan d’Auvergne et Auvergne indymedia.
Ci après l’article de la Montagne paru le 27/08/08
Combrailles : Intimidations et menaces contre une jeune chevrier.
Pour une poignée d’hectares, comme au temps du Far West, un jeune éleveur bio ovin et caprin, originaire des Hautes Alpes, doit lutter pour s’installer à Teilhet dans les Combrailles. « La boge aux paysans, va t’en ! ».
Depuis l’abattage sauvage de ses dix chèvres dans la nuit du 31 mars au 1 avril, et l’explicite tag sur les murs, Jean Hugues Bourgeois gère une véritable guerre des nerfs. Rat mort dans sa boite à gants, fers à béton plantés dans ses prairies pour crever les roues du tracteur, saccage de ses clôtures électriques...
je ne cède pas, je reste !
Mais l’exploitant agricole de 26 ans qui tente de s’installer en élevage bio à Teilhetr, entre Menat et Saint Gervais d’Auvergne, se dit « usé ».
Début Août, sa grange à foin a été détruite par un incendie, le feu a également été mis à sa voiture. Ce WE, c’est une lettre anonyme qui est glissée dans sa boite aux lettres : « tu pars ou ils crèvent ». Depuis sa première plainte en avril, l’enquête des gendarmes de Saint Gervais progresse. « L’etau se resserre » prévient même l’adjudant Don Carli, commandant de la brigade. De leur minutieuse enquête de voisinage et des constatations du vétérinaire, il ressort que les auteurs seraient issus du monde agricole.
Mes chèvres ont été abattues alors que j’allais juste après un an d’élevage, pouvoir faire mes premiers fromages. Le carnage a été réalisé à coups de pistolet d’abattage, comme il se doit, par dérrière, à cause des cornes.
décrit l’eleveur.
Soutenu par quelques voisins, par la confédération paysanne, par le propriétaire des terres, mais aussi par la mairie de Saint Gervais où il possède 8 hectares et par la SPA, qui se portent tous les 2 parties civiles, Jean Hugues Bourgeois se sent pourtant impuissant.
Par devant, toute le monde est charmant. Je ne peux pas faire taire les rumeurs.
Quelle faute doit il expier ?
Je suis l’ étranger.
Même si il est dans la région depuis 4 ans, même si les gendarmes confirment qu’il n’a rien à se reprocher, même si son diplôme de l’école de Marmilhat atteste de ses compétences, même si son dossier d’installation a bénéficié des aides de l’Europe, son mode de vie, ses tatouages dérangent. Sans compter qu’il joue les troubles fêtes. C’est à lui que Georges Message, à l’heure de la retraite a préféré louer ses 50ha de terre.
Il m’avait prévenu que cela allait grincer des dents mais je ne m’attendais pas à cela !
D’une voix blanche, il lit la feuille découpée en forme de cercueil :
si l’exploitation n’est pas confié en totalité à la SAFER avant le 1/12, le traitre sera exécuté. On jettera ta fille dans un fossé après avoir fait d’elle une femme (ils parlent de ma fille, elle a 8 ans). Mais ne t’inquiète pas pour ta pute (j’imagine qu’ils parlent de ma compagne), elle va aimer ce qu’on va lui faire. Pas de menaces, des promesses. Pas un mot aux flics ou ta mère y passera.
Silencieux, il replie le bout de papier sans signature.
Cela va loin. Je ne sais plus quoi faire.
Compléments d'info à l'article
5 compléments