Rencontre littéraire et politique avec Houria Bouteldja et Louisa Yousfi autour de leurs livres Beaufs et barbares et Rester barbare aux éditions La Fabrique.
Organisée par La revue De(s)générations et le collectif contre l’islamophobie et pour l’égalité.
Samedi 3 juin 19h.
Les Limbes, 7 rue Henri Barbusse, 42000 Saint-Étienne
En amont de la rencontre, Projection du documentaire “Chkoun Les sauvages ?” de Raphaëlle Bruyas le vendredi 2 juin 21h au Méliès St François-Sainté.
Prix libre en soutien au collectif contre l’islamophobie et pour l’égalité.
« Je l’avoue, c’est un bien curieux mot que ce “nous”. Et si j’ai grand-peine à me convaincre qu’une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l’idée que tout n’aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l’empêche. »
C’est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l’esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l’internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l’impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits-Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques manifestations de « l’État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l’a vu encore récemment, l’État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d’avoir été consciemment élargies. C’est là qu’il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l’intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l’extrême droite, défendre l’autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, contre le bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu’il a lui-même provoquées, pourra se nouer l’alliance inédite des beaufs et des barbares. (https://lafabrique.fr/beaufs-et-barbares/)
« Je sens que j’ai tellement de choses à dire qu’il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie, il faut que je reste barbare. »
Cet énoncé de Kateb Yacine, Louisa Yousfi l’entend comme une formule magique : à la fois mot d’ordre esthétique et fable politique, elle permet de convoquer ensemble Chester Himes, Toni Morrison, Booba, PNL et toute une cohorte ensauvagée à l’assaut de l’Empire. (https://lafabrique.fr/rester-barbare/)
Compléments d'info à l'article