Des haies et des arbres sont abattus, notamment sur un terrain privé non encore vendu, la propriétaire refusant de le laisser partir à un tel projet. Celle-ci a immédiatement porté plainte pour vol d’arbres et violation de propriété privée. Des personnes se rendent sur place et tentent de ralentir la manoeuvre, des cables de machines ont été sectionnés dernièrement…
Toutes les conduites de gaz actuellement sur le futur tracé sont détournées, pour un coût de 500 000 euros, à la charge de la communauté de communes (coût qui n’est donc pas inclus dans le budget des travaux). Du fait de l’augmentation d’environ 40% du prix des matériaux ces deux dernières années, le coût total des travaux (presque entièrement assumé par la Région) pourrait quant à lui s’élever jusqu’à 600 millions d’euros (contre 226 millions annoncés à l’origine) ! Rappelons que ce budget prévisionnel avait été effectué sans inclure les études pédologiques nécessaires…
À l’heure où l’on choisit d’engloutir des millions d’euros dans un projet routier obsolète et mal conçu, des établissements publics comme les lycées sont obligés de demander des aides pour chauffer leurs classes cet hiver, les soignant·es travaillent dans des conditions difficiles, la ressource en eau potable devient un véritable problème, etc. : la région ne ferait-elle pas mieux d’investir dans les infrastructures éducatives et de santé, dans une agriculture durable, dans les transports en commun, plutôt que dans l’artificialisation et la bétonisation irréversible des terres agricoles ?
D’après les employés du bureau d’étude travaillant sur le terrain, les travaux prévus actuellement sont tellement colossaux qu’ils pourraient durer 10 ans. Ce sont 10 ans de nuisances, de bruits, d’allées et venues incessantes des machines pour les habitant·es !
Nous le répétons : des alternatives sont possibles pour le Pertuis et Saint-Hostien. Un projet plus modeste de déviation de Saint-Hostien en une voie et une tranchée couverte sous le Pertuis sont à étudier sérieusement.
Nous avons vécu partout en France, même en Haute-Loire, un été caniculaire, un été terriblement sec et angoissant pour tous les agriculteurs et agricultrices ainsi que pour les habitant·es voyant leurs sources se tarir. Selon le conservatoire des espaces naturels (CEN), qui est en charge de la compensation écologique de ces travaux,
les 140 hectares impactés par le projet de déviation comptent de nombreuses sources et 20 hectares de zones humides, dont la destruction ne sera pas « compensée ». La protection de nos zones humides garantirait au contraire un approvisionnement continu en eau potable une rétention des eaux lors des épisodes de fortes pluies, et permettrait de lutter efficacement contre une sécheresse toujours plus intense. Qui aurait idée d’aller déverser du béton sur une source d’eau ?
France Nature Environnement (FNE) a attaqué le projet en justice pour son illégalité, or le dossier traine étonnamment à passer devant les tribunaux : comment les travaux peuvent-ils commencer sans ce préalable ?
Non respect de la compensation, non respect des mesures environnementales de l’arrêté préfectorale sur la première phase de travaux, et non respect de la propriété privée : le démarrage des travaux est en tous points illégal et illégitime.
En effet, tous les terrains nécessaires au projet ne sont pas encore acquis par l’Etat. La SYSTRA (l’un des premiers groupes mondiaux d’ingénierie et de conseil spécialisés dans les transports publics) met pourtant la pression sur les propriétaires non désireux de céder leurs terres : elle passe par des manœuvres proches de la manipulation en transmettant des informations peu claires sur les droits des propriétaires. La maîtrise foncière est en effet une véritable épine dans le pied des porteurs de projet et de M. Laurent Wauquiez. La déclaration d’utilité publique (DUP) du projet étant caduque (depuis 2007), l’expropriation n’est légalement plus possible et les terres nécessaires doivent être achetées à l’amiable. Une opération rendue très
compliquée dès lors que des propriétaires refusent de les vendre. La meilleure manière de lutter contre cette route est donc le refus de céder ces terres : nous appelons donc tous les propriétaires récalcitrants à se rallier à l’opposition au projet et à nous contacter.
Nous réalisons un travail cartographique de fourmis pour recenser toutes les parcelles non vendues et faire du porte à porte ou des appels téléphoniques pour informer les propriétaires. Nous ne manquerons pas de cibler SYSTRA ces prochaines mois.
La rentrée démarre avec l’inflation et les prix des denrées énergétiques et alimentaires montent en flèche, annonçant une crise alimentaire. Est-ce le moment opportun pour détruire 80 hectares de terres agricoles en moyenne montagne, au moment où se pose le problème de l’autonomie alimentaire ? Allons-nous à l’avenir devoir importer nos patates ?
Ce dimanche 2 octobre 2022, nous avons récolté ensemble plusieurs tonnes de patates plantées collectivement au printemps sur l’emprise du tracé, sur des terres encore et toujours pleinement fertiles et productives. Elles seront vendues au marché du Puy-en-Velay tous les samedis au stand de la lutte des sucs. C’est une manière de dire que l’avenir est dans l’installation agricole et la transmission des terres à celles et ceux qui auront le courage de les reprendre, et non à leur artificialisation qui assèche et détruit nos territoires. Nous sèmerons du blé sur cette parcelle dans quelques semaines.
Mercredi 5 octobre, le chantier a été bloqué par une trentaine de personnes qui se sont approchées des abatteuses. France 3 était là pour faire un reportage. Trois personnes ont été emmenées en garde à vue et y ont passé la nuit. Des rassemblements auront lieu pour les soutenir, le premier au Puy-en-Velay jeudi 6 octobre à 10h devant la préfecture.
Nous vous donnons rendez-vous le 23 octobre pour une action de reconstruction de
murets en pierres sèches.
Les travaux de décaissement n’ont pas commencé, rien n’est perdu.
A très vite
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