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ANALYSES ET RÉFLEXIONS RÉPRESSION - PRISON
SAINT-ÉTIENNE  
Publié le 24 octobre 2021 | Maj le 13 septembre 2022

Des 37 années de débâcle judiciaire subies par Georges Ibrahim Abdallah à l’emprisonnement abusif et massif des Palestiniens : une politique de la peur au service de la continuation des crimes impérialistes


Georges Ibrahim Abdallah entame sa 38ème année en détention dans les prisons françaises, il symbolise une justice française, politique, qui a été défaillante de bout en bout. L’emprisonnement de Georges Ibrahim Abdallah fait écho à l’emprisonnement massif des Palestiniens, résultat d’une politique qui vise à réduire au silence les opposants politiques afin de permettre la continuation des crimes impérialistes qui se déroulent au Moyen-Orient. Communiqué commun de BDS42, JC42, UPP42 lu lors du rassemblement samedi 23 octobre, place Jean Jaurès.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour deux raisons : d’abord pour apporter notre soutien et réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah incarcéré en France depuis 37 ans ; et ensuite pour dénoncer et réclamer la fin de l’emprisonnement de masse des Palestiniens en Israël.

De l’incarcération abusive de l’un aux incarcérations massives et abusives des autres, on trouve une volonté de nuire aux résistances les plus fondamentales : la résistance à l’invasion de son pays, la résistance à l’occupation, la résistance à la colonisation, la résistance au remplacement ethnique, la résistance à l’apartheid, la résistance au racisme et la résistance à l’impérialisme et aux néo-colonialismes occidentaux.

Georges Ibrahim Abdallah

L’histoire de Georges Ibrahim Abdallah est indissociable de l’histoire Palestinienne. Il est un militant communiste libanais qui, au sein de son organisation, les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL), a lutté contre les criminels impérialistes. Combattant révolutionnaire, il s’engage dès la fin des années soixante dans la résistance palestinienne et libanaise contre l’occupation et la colonisation sionistes.

Il est arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, pour possession de faux-papiers. Deux ans plus tard, il est condamné à perpétuité pour complicité dans l’assassinat d’agents du Mossad et de la CIA. Une accusation qu’il a toujours niée :

Si le peuple ne m’a pas confié l’honneur de participer à ces actions anti-impérialistes que vous m’attribuez, au moins j’ai l’honneur d’en être accusé par votre cour et de défendre leur légitimité face à la criminelle légitimité des bourreaux.

Pour comprendre ses déclarations, il faut les resituer dans leur contexte : à l’époque le Sud Liban est envahi par Israël avec la bénédiction de l’administration Reagan, ce qui conduira au massacre de 3500 Palestiniens réfugiés à Sabra et Chatila.

La condamnation de Georges Ibrahim Abdallah et son maintien en détention sont des faillites totales de la justice française. Accusation à charge, ingérence du politique et du médiatique, trahison de son avocat agissant pour le compte des services secrets français, perméabilité de la justice aux ingérences étrangères israéliennes et états-uniennes, refus de libération sous prétexte d’opinions politiques. Dans la décision de refus de sa liberté il est écrit : « ses convictions anti-israélienne et anti-impérialiste sont restées intactes ». 37 années de désastre judiciaire dans le monde libre et en démocratie occidentale.

L’emprisonnement des Palestiniens

D’un autre coté, l’emprisonnement massif des Palestiniens touche aussi bien les hommes que les femmes et les enfants. Actuellement, on dénombre 140 enfants détenus dans les prisons israéliennes, 37 femmes, 440 personnes en détention administrative, 4450 prisonniers politiques. 850 000 Palestiniens sont passés par la prison israélienne depuis 1967, soit presque un quart de la population palestinienne.

Cet emprisonnement s’accompagne de brutalités et de tortures. Elles commencent par des arrestations brutales, continuent par des pressions et tortures exercées lors des interrogatoires et finissent par des mauvais traitements pendant toute la durée de la détention. L’emprisonnement des Palestiniens bafoue aussi de façon chronique et systématique les traités internationaux qui protègent les droits humains : détention sans procès, emprisonnements politiques, protection de l’enfance, insalubrité...

Cet emprisonnement sert des objectifs politiques. Les séquelles psychologiques sur les enfants et les adultes entravent leur développement et leurs perspectives personnelles et professionnelles. Elles sont à la base d’une volonté de déstructurer la société palestinienne. Mais il s’agit aussi de faire taire toutes les critiques politiques, de mater dans l’œuf toutes les résistances, de briser les velléités d’organisation, et ainsi de permettre à la colonisation israélienne de se poursuivre sans contestation notable.

La continuation des crimes impérialistes

Cela fait désormais plus d’un siècle que la Palestine subit un nationalisme exogène, né en Europe, et qui se matérialisme par un colonialisme de peuplement et de remplacement ethnique des Palestiniens visant à la domination ethnique des juifs sur les non-juifs. Une politique qui conduit aujourd’hui à l’apartheid des Palestiniens : un véritable crime contre l’humanité.

Ce nationalisme, a jalonné et continue à jalonner l’histoire de la Palestine d’une longue succession de crimes à l’encontre de la population autochtone palestinienne. Cette dernière est sommée d’accepter l’inacceptable : la colonisation de ses terres, sa dépossession, sa sous-prolétarisation, les remplacements ethniques de 1948 et de 1967, son statut d’éternel réfugié, les mépris raciaux inhérents à ce type de politiques, son enfermement dans des territoires morcelés, contrôlés, censés former un ersatz d’État palestinien, les bombardements, les emprisonnements, les tortures...

Une telle succession de crimes à l’encontre d’un peuple n’aurait jamais pu avoir lieu sans le soutien passif ou actif des puissances impérialistes occidentales, États-Unis en tête. En usant de l’emprisonnement comme moyen de faire taire les résistances légitimes, elles dissimulent leurs collaborationnismes divers à cette entreprise nationaliste et permettent la continuation des crimes.

Aussi, en attendant la fin de ces politiques criminelles et contraires au droit international, nous appelons à la libération du camarade Georges Ibrahim Abdallah, à la libération de tous les prisonniers palestiniens, à la fin de la colonisation et de l’apartheid contre ces derniers, à l’application du droit au retour des Palestiniens sur les terres dont ils ont été chassés. Et nous appelons toutes et tous à rejoindre le combat pour une Palestine libre, avant-garde de toutes les luttes anti-impérialistes. Dans ce combat, le soutien au mouvement de BDS de Boycott de l’apartheid israélien est un impératif qui doit se diffuser dans tous les partis, groupes politiques et syndicats.

Libération pour Georges Ibrahim Abdallah !
Libération des prisonniers palestiniens !
Fin du régime colonial, raciste et d’apartheid israélien !
Boycott, Désinvestissement et Sanctions d’Israël jusqu’au respect du droit international !

Communiqué commun :

  • du Collectif Stéphanois de Soutien au Peuple Palestinien / BDS42
  • des Jeunes Communistes de la Loire
  • de l’Union 42 Pour la Palestine

Proposé par bds42
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