M. Michel Guérin est aujourd’hui attaqué en justice par Christian Decharrière, ancien préfet de la Loire, et par Laurent Buchaillat, ancien sous-préfet car ces derniers estiment qu’un mail de protestation que leur a envoyé M. Guérin était outrageant.
Dans ce mail, M. Guérin intervenait pour que soient respectés les droits des militants des Droits de l’Homme You Zhung CHEN et Ming Fu YANG, suite à un appel lancé par la LDH et Resf 74.
Voici le texte incriminé :
ce que vous faites n’est pas conforme à nos valeurs, ni à nos engagements. Cela rappelle ce qui se passait sous Vichy. Mes ancêtres sont entrés dans la Résistance dès 1940 pour que certaines choses ne se reproduisent plus. L’école de la République m’a enseigné que les qualités de nos élus et fonctionnaires nous en mettraient à l’abri. J’en doute maintenant que je vois ce que vous faites et cherche à imaginer ce que vous auriez fait sous Vichy.
Apparemment le simple fait d’évoquer certaines ressemblances avec la période de Vichy et de se demander ce que ces mêmes fonctionnaires auraient fait à cette époque constituent pour messieurs Decharrière et Buchaillat, un outrage.
Rappelons qu’un outrage est une injure non publique dont la particularité réside dans le fait qu’elle est adressée à une personne dépositaire de l’autorité publique. S’il paraît logique que l’État protège ses fonctionnaires, il y a une incroyable disproportion entre la répression de l’injure faite à la personne dépositaire de l’autorité publique (passible de 7.500€ d’amende et de 6 mois de prison, art. 433-5 du CP) et la répression de l’injure adressée à n’importe quel citoyen (passible d’une simple amende prévue pour les contraventions de 1re classe de 38€, art. 621-2 du CP), ceci en totale contradiction avec l’article 1 de la Constitution, stipulant que « La République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine. »
Ce délit, qui a des allures de crime de lèse-majesté, a déjà été dépénalisé dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Italie, États-Unis, Argentine, Pérou, Paraguay …) et nos dirigeants montrent assez fréquemment qu’eux aussi ont du vocabulaire et ne se gênent pas pour nous en faire profiter.
Des exemples ? « Casse-toi pauvre con » par un certain Nicolas Sarkozy… mais non, il s’agirait là « d’échanges virils entre deux hommes » (dixit M. Raffarin) , « Salope » en parlant de Mme Comparini par M. Patrick Devedjian [1], ou encore Brice Hortefeux qui fait, lui, un « parallèle » entre « des citoyens honnêtes, propres » et « en ce qui concerne l’immigration », « des immigrés légaux avec des papiers » [2] , ou encore Sylvie Noachovitch (UMP) qui déclara « mon mari peut dormir tranquille. Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’entre eux me répugne » [3]. Sans commentaires...
Non au crime de lèse-majesté, arrêt immédiat des poursuites !!
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