Dimanche dernier, quelques membres de la Conf étaient présents, invités par la CNT de Saint-Étienne. La discussion était l’occasion d’aborder de nombreux sujets : de l’A45 à Jérôme Laronze, en passant par Macron et le bio. C’était aussi la rencontre des urbains et des paysans, des consommateurs et des producteurs.
Plusieurs questions font surface : pourquoi reste-t-on vivre en ville ? Qu’est ce que l’agriculture industrielle ? sur ces points, la confédération paysanne est frontalement opposée à la FNSEA, dans son organisation (non pyramidale, plus de syndicats locaux) ; comme dans ses actions (rassemblements, soutien à la Zad de NDDL, ...). Mais elle n’est pas non plus très radicale. Prenons pour exemple les « normes » administratives en matière sanitaire et environnementale : en mai dernier, Jerôme Laronze, un agriculteur de Saône et Loire, s’est fait tué par la police alors qu’il devait se faire arrêter et avait pris la fuite, refusant de se soumettre aux contrôles administratifs. L’histoire étouffée médiatiquement, J.Laronze passe pour un dégénéré, et la police pour une victime. Pourtant, il n’est pas le seul à ne pas vouloir se soumettre à ces contrôles.. Notamment, le Collectif Hors-Normes rassemble des paysans qui contestent ce système : si on a besoin de normes aujourd’hui, c’est parce qu’on a éloigné le consommateur du producteur donc on ne sait pas d’où ça vient ni comment s’est fait.
Ce collectif remet en cause la logique du système d’agriculture par filière et de la vocation exportatrice de la France (poussée par l’UE et la PAC) : les bovins élevés par 1000 ou 40 000 et envoyés en Italie, le maïs exporté en Afrique et subventionné par l’UE, typiquement. Or la confiance pourrait venir remplacer la norme. D’où la critique sur le label bio : ce label s’est tellement élargit et a pris des proportions industrielles, et il s’est fait bouffé par le capitalisme.
Mais, mieux encore que de faire sauter les normes et de chercher la confiance, on peut remettre en cause le mode de vie hors-sol : actuellement, on vit loin de ses besoins. Par exemple, le fait de vivre en ville.. reste que, parole de paysan, « un citadin qui n’a jamais conduit un tracteur mais qui lit Giono est quelque part plus paysan qu’un agriculteur qui fait du poulet industriel ». D’ailleurs, même les paysans ne maîtrisent pas tout : l’augmentation prix du beurre par exemple est du à l’augmentation du prix de la kazeïne, qui, tenez-vous bien, sert aussi à l’industrie automobile... Or le beurre industriel est fabriqué en chaîne, et du coup le producteur de matière première subi le prix final. Les zapatistes l’ont d’ailleurs bien senti. Dans un texte, ils expliquent que l’individualisme nous mène à une impasse.
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