Quand la spéculation est un fait, l’occupation est un droit - Semaine d’actions et d’ouvertures de squats à Bruxelles du 15 au 25 octobre 2003

Nous trouvons l’espace dans les lieux que la rationalité marchande laisse à l’abandon.

Cela suffit maintenant au « Meilleur des Mondes » à nous intégrer à la liste noire du terrorisme. Nous nous sentons donc obligéEs de nous organiser, de nous entraider, de mettre en place des stratégies pour ne plus se retrouver expulséEs, tabasséEs, emprisonnéEs (cf : prison pour les squatteureuses en Espagne, loi anti-squat en France et en Belgique, prisonnierEs politiques en Italie, etc).

Une semaine d’ouverture de squats est, au-delà du côté pratique, une volonté de montrer que s’intégrer au système absurde, destructeur et neurasthénique est pour nous caduque, illogique, irréel. Nous nous inscrivons dans une volonté éparpillée dans le monde entier, d’expérimenter et de construire de nouveaux modèles sociaux, prenant en compte l’émancipation individuelle et la survie de la planète (c’est un peu pompeux, mais bon !).

Depuis quelques mois, à Bruxelles, la police met vraiment la pression en ce qui concerne les squats organisés, les fêtes non-commerciales sans autorisation, ou tout ce qui, à leurs yeux, représente une menace de construction de désordre social. Les flics nous photographient, nous fichent, écoutent nos téléphones,
épient nos e-mails, infiltrent les milieux vivants. La grande machine a besoin d’esclaves et ne supporte plus les comportements non-prévus par leurs logiciels de données, considérés comme déviants, remis au pas par le
travail obligatoire, ou aux médocs lobotomisants reformant le moule qui avait craqué sous la pression. Et maintenant que Bruxelles est le coeur de la bête, que l’Europe concurrence les USA dans le rôle de maître du monde, le délire immobilier est à la démesure du monumentalisme stalinien (ou mussolinien, ou du Berlin actuel), détruisant les quartiers, augmentant les loyers (doublé en 5 ans) histoire de refouler les populations aux confins de la forteresse-centre d’affaire insipide et aseptisée qu’ils nous préparent.

Nous refusons au mieux de nos possibilités de participer à ce monde de crétins. Nous construisons et défendons nos vies, nos réalités, nos espaces, nos jardins secrets.

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