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ACTUALITÉS FLICAGE - SURVEILLANCE
Publié le 18 janvier 2006 | Maj le 19 décembre 2018

Procès contre la biométrie


Ne sentons-nous pas autour de nous l’étau qui se resserre, le bocal qui rétrécit ? Ne voyons-nous pas venir ce moment où l’on saura dans tous les détails ce que nous faisons, où nous sommes, ce que nous consommons ?
Il y a quelque chose de ça avec les systèmes de biométrie dont l’utilisation se généralise. Pas un contrôle fort, d’accord. Juste l’un de ces trucs qui nous apprennent à toujours être identifiés, triés, séparés. Qui nous conditionnent, nous habituent à ressembler aux moutons et aux veaux dans nos assiettes, pucés pour que les administrations sachent parfaitement d’où ils viennent, quand ils naissent, quand ils meurent.

Jeudi 17 novembre, une vingtaine de personnes s’est introduite pacifiquement dans le lycée de la Vallée de Chevreuse (91). Certains ont distribué des tracts, d’autres ont improvisé une saynète qui fut interrompue par le bris de deux machines visant à contrôler l’entrée des lycéens dans le réfectoire. Depuis septembre 2005, le lycée de la Vallée de Chevreuse avait mis en place les outils biométriques qui reconnaissent les contours de la main des élèves, préalablement enregistrés dans des bases de données informatiques. L’usage de la biométrie dans les cantines scolaires, dont l’efficacité est par ailleurs contestée, a pour objectif d’habituer les enfants à ces technologies carcérales afin qu’ils se soumettent sans résistance aux contrôles dans les aéroports, les bibliothèques et les gares, dont la mise en place est imminente.

Le 17 novembre, les perturbateurs du repas de midi voulaient dénoncer cette « éducation à la biométrie » qui sert à légitimer une présence de plus en plus quotidienne d’outils de contrôle en tous genres, fleurons de l’effort de guerre de la Science à l’encontre de la liberté humaine.
Tout s’est passé dans une ambiance bon enfant jusqu’au moment où les participants à l’action, affublés de masques de clowns, quittaient le réfectoire en marchant. Certains, pris au hasard, ont alors été violemment molestés par un surveillant, puis par des élèves et d’autres membres du personnel, furieux que d’aussi belles machines aient été mises hors d’usage. Le départ des clowns a été entravé à coups de pied et de poing alors qu’aucun d’eux n’avait fait preuve de quelque agressivité que ce soit envers les personnes physiques.

Trois d’entre eux ont été finalement remis à la gendarmerie. A l’issue de 24 heures de garde à vue et deux perquisitions, après avoir refusé la comparution immédiate, ils sont sortis libres du Tribunal de Grande Instance d’Evry.
Initialement prévu le vendredi 16 décembre à 13h30, le procès pour « dégradation de bien en réunion » aura lieu le 20 janvier.

Soulignons qu’alors que les lycéens n’étaient nullement mis en danger par cet assaut festif de leur cantine, l’un des surveillants les a exposés de son propre chef en les incitant à frapper les perturbateurs. Il porte l’entière responsabilité de l’échauffourée à la sortie du lycée, qui aurait pu bien mal se finir. Tout ça pour un peu de ferraille et d’électronique endommagés : triste époque...
En plus d’être un irresponsable, ce surveillant est un fieffé menteur, puisqu’il prétend avoir capturé un des briseurs de machine. Nous sommes au regret de faire savoir publiquement qu’il se vante mal à propos, puisque aucun des trois inculpés n’a tenu de marteau ce jeudi midi. Raison de plus pour faire de leur procès le procès de la biométrie plutôt que celui des opposants au fichage généralisé.

P.-S.


Proposé par dial
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