La vidéosurveillance et les techniques de pistage automatisées (permanentes, mettant en lien la reconnaissance faciale avec des fichiers de profilage des individus) ne concernent pas que la Chine du crédit social et des Ouïghours du Xinjiang (bien présentée dans ce documentaire Tous surveillés, 7 milliards de suspects, elles s’installent chez nous !
Déjà, nombre de caméras sont déployées dans nos villes : 255 dans l’agglomération roannaise (100 000 hab), 394 à Saint-Étienne intra-muros (pour 171 000 hab) [1], 150 à Saint Chamond (35 000 hab), 140 à Firminy et alentours (17 000 hab), pour ne citer que les plus grandes.
Partout dans nos campagnes
Car, même dans la campagne, on s’équipe en masse, comme l’expliquait fort bien le documentaire Fliquez-vous les uns les autres (extrait, la vidéo totale n’est plus visible !) ou cet article du site Sciences critiques.
La loi Sécurité globale a d’ailleurs permis d’étendre la possibilité de systèmes de vidéosurveillance à l’échelle des départements, ce qui peut se voir dans le Val d’Oise et s’amorce dans la Loire avec le réseau ROC42 (créé par le conseil départemental et le SIEL : il y aurait déjà 93 communes connectées, ce réseau n’est cependant pas limité à la vidéosurveillance).
Les budgets consacrés à ces dispositifs sont démentiels, en matériels comme en servants dans les centres de supervision (mur d’écran, qui permet de suivre automatiquement un individu à travers la ville, de le signaler comme suspect, de faire de la vidéoverbalisation…). Ainsi, à Saint Etienne, ce sont 14 personnes qui, à temps plein, sont affectées à ces tâches.
Reconnaissance faciale algorithmique...
La loi limite actuellement l’usage de ces caméras qui ne peuvent pas faire de reconnaissance faciale en lien avec un fichier de police (type TAJ, qui fichait en 2018 19 millions de Français, et TES, qui stocke le visage de toute personne demandant un passeport ou une carte d’identité).
Moirans, petite commune de l’Isère (8 000 hab), a cependant déjà déployé un dispositif qui en relève, et est à ce titre poursuivie par La Quadrature du Net.
Ne restait donc qu’à mettre en place un dispositif légal pour contourner cette interdiction, ce que s’est empressé de proposer le député LREM de la Loire, Jean-Michel Mis [2]. Il a commis un rapport au 1er ministre en septembre dernier, intitulé Pour un usage responsable et ACCEPTABLE des technologies de sécurité, en vue des JO de 2024, où il préconise l’imposition de cette technologie par des expérimentations, donc sans aucun contrôle. Idée reprise par des sénateurs, qui proposent des expérimentations locales de 3 ans…
La suite sur notre site Halte au contrôle numérique.
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