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Publié le 11 octobre 2010 | Maj le 26 décembre 2018

Pays-Bas : interdiction et prohibition des squats


Des activistes du Pays-Bas lancent un appel à soutien à leur lutte contre l’interdiction des squats aux pays bas, votée au parlement néerlandais. Il y a dix jours le maire d’Amsterdam a déclaré que dans les prochains mois 200 squats seront expulsés dans ville !
Retour sur les réactions qui ont suivi dans la ville...

Après deux manifestations le 1er Octobre à Amsterdam et le 2 Octobre à Nimègue, la lutte continue contre l’interdiction et la prohibition des squats, votées récemment par le parlement néerlandais. A partir du 1er Octobre 2010 squatter sera illégal aux Pays-Bas. Cela signifie que les personnes qui tentent d’occuper un bâtiment vide, seront considérées comme des criminels et des délinquants et seront punies par les autorités néerlandaises. Les sanctions sont très élevées et varient de un an à deux ans et huit mois de prison ! « A une époque, c’était peut-être romantique de squatter, mais maintenant nous avons du travail et des enfants. Les choses ont changé », a expliqué un conseiller municipal d’Amsterdam Frank van Dalen. Ce dernier appartient au parti libéral VVD, farouche opposant aux squats et à l’immigration, qui va former le prochain gouvernement de coalition, avec le soutien du parti de la Liberté du populiste raciste et xénophobe Geert Wilders.

De grandes villes ont décidé de ne pas exécuter la présente loi anti-squats. Ce qui n’est pas le cas d’Amsterdam. Lorsque le nouveau maire d’Amsterdam Eberhard van der Laan a annoncé il y a une semaine qu’il ferait expulser 200 squats dès que possible, le lendemain, le procureur principal en charge Otto van der Bijl et le chef de l’unité spéciale d’expulsion Leen Schaap ont été menacés et sont maintenant sous protection de la police.

Comme une réponse à la politique d’expulsion, 800 squatters et sympathisants ont organisé des manifestations le premier octobre à Amsterdam.

Pendant la manifestation devant une nouvelle maison squattée, un groupe est resté pendant un certain temps pour soutenir une première action de squat illégal. Après un moment, la manifestation s’est dirigée vers le point de rendez-vous où elle devait se terminer.
Après quelques centaines de mètres, les manifestant-e-s se sont fait violemment attaquer par les flics (des flics anti-émeutes et des flics à cheval) qui ont essayé d’abord de charger la manif par l’avant, mais se sont retrouvés face a une riposte qui a été un succès. Ce n’est que lorsque les flics à cheval ont pris d’assaut les gens à l’arrière que le groupe se sépara. Cela n’a pas empêché la lutte et la riposte des squatters. Les émeutes ont duré pendant plusieurs heures dans le centre-ville d’Amsterdam.

Pour la première fois en une décennie, les flics ont essayé d’arrêter l’émeute en lançant des grenades lacrymogènes sur les manifestant-e-s. Au total, 11 personnes ont été arrêtées, certains flics et des gens ont été blessés et certains manifestants ont été hospitalisés, dont une personne avec deux fractures au crâne. L’hôpital et cette personne vont poursuivre les flics pour tentative d’homicide. Toutes les personnes arrêtées ont depuis étés libérées.

Le lendemain, une autre manifestation contre l’interdiction des squats a eu lieu à Nimègue, il y avait environ 600 personnes. Ici aussi, une confrontation violente avec la police a eu lieu. La police à cheval a piétiné et chargé des manifestant-e-s, dont plusieurs ont été gravement blessé-e-s. 9 personnes ont été arrêtées et envoyées d’abord dans la prison de la ville, avant d’êtres libérées.

Dans les jours qui ont suivi, un poste de police à Amsterdam a été attaqué avec des cocktails Molotov. L’acte n’a pas été revendiqué. Depuis vendredi, les policiers anti-émeutes et certaines unités spéciales de la police militaire ont sorti des canons à eau, des hélicoptères ont été vus survolant Amsterdam à plusieurs reprises.

La stratégie de la ville d’Amsterdam semble être de garder un état d’urgence permanent contre tou-te-s les squatters, ce qui conduit à une montée des tensions dans la ville... Les gens s’attendent à une grande vague d’expulsions pour très bientôt.
Le maire a déclaré qu’il trouve la situation très désagréable et qu’il ferait payer des lourdes sommes de dommages et intérêts aux squatters, même s’il sait que qu’il n’y en aura pas beaucoup à en tirer.

Vidéo d’une des manifs à Amsterdam :
http://www.at5.nl/artikelen/49319/extra-uitzending-at5-nieuws-om-22-55-uur

Ce texte a été fait à partir de ce texte anglais :
http://squat.net/en/news/amsterdam061010.html

Dans leur appel à soutien, les suatteur-euse-s invitent à des actions de soutien :
« Si vous ne pouvez pas venir aux Pays-Bas s’il vous plaît pouvez vous organiser une protestation ou une action localement chez vous contre l’interdiction et la loi de prohibition des squats qui commence le 1er Octobre 2010. »

Suivre la suite des événements ici :http://squat.net/
et pour plus d’informations, consultez Indymedia-NL.

P.-S.

photo de l’article : rue Spuistraat à Amsterdam - à gauche squat Vrankrijk (un des plus vieux squat de la ville, ouvert en 1984)


Proposé par ag007
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