Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ACTUALITÉS ÉDUCATION - PARTAGE DES SAVOIRS / URBANISME - GENTRIFICATION - TRANSPORT
Publié le 20 février 2007 | Maj le 15 janvier 2019 | 2 compléments

Pas de quartier pour les inégalités


Chaque année, 20% d’une génération quitte le système scolaire sans qualification et 40% des jeunes dans les quartiers en difficulté sont sans emploi. L’exclusion d’une partie de la jeunesse est l’une des causes des troubles violents qui agitent les banlieues, les discréditent injustement et plongent leurs habitants et ceux qui y travaillent chaque jour un peu plus dans le découragement.

Cette situation n’est plus supportable. Il est urgent de renforcer la lutte contre les inégalités et les discriminations : la fatalité d’être né ou d’habiter dans un quartier ne doit plus exister !

Cette crise pointe notamment les limites des politiques publiques d’éducation. Elle ne pourra être dépassée sans un engagement résolu et renforcé de tous : pouvoirs publics, citoyens, société civile. De nouveaux projets adaptés à la situation doivent garantir à tous l’accès à l’éducation, et par conséquent à la culture, à la mobilité, au travail, au logement, à la santé et aux loisirs. Il est urgent que des travaux nationaux concertés entre les acteurs des quartiers et nos parlementaires s’enclenchent afin d’impulser ou de soutenir des initiatives permettant de contrecarrer radicalement l’exclusion d’une partie de la jeunesse.

En mobilisant chaque année 7500 étudiants bénévoles dans des accompagnements éducatifs réguliers auprès de 10000 jeunes en difficulté, l’AFEV crée du lien social dans les quartiers défavorisés et lutte activement contre les inégalités.

La relégation de 150000 jeunes chaque année est un scandale et doit être traitée comme une cause nationale. À partir de maintenant, personne ne doit plus sortir du système scolaire sans qualification.

En signant cet appel, je demande qu’une commission d’enquête parlementaire examine, dès la prochaine session, les motifs de ce désastre avec tous les acteurs des parcours éducatifs (jeunes, enseignants, établissements scolaires, associations, parents, élus, etc.).
Son travail devra déboucher sur un effort sans précédent et des actions ouvrant de réelles perspectives à la jeunesse des quartiers.

P.-S.


Proposé par dial
Partager cet article
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

2 compléments

  • Quelle analyse ridicule et au ras des paquerette.
    Et tu dis connaitre cette asso ? Mon cul ouai. tu fais des supositions et des déductions complétements fausses et sans fondements. J’ai vu leur affiches... j’ai entendu dire...Ils disent que...
    Une analyse de deux page de conneries. tu ne connais pas le structure, son fonctionnement ni ses valeurs.
    Pour y avoir été bénévole, et suivre leur actualité, il ne s’agit vraiment pas d’une structure toute puissante et complice des élus politiques comme tu le décris.
    Les enfants sont considérés comme des citoyens à part entière, sans distinction avec les étudiants qui interviennent.
    Mais les faits sont la. des jeunes sont en difficultés (pas que dans les quartiers c’est sur). Qu’est ce qu’on fait ? on les laisse ? On attend que ca se passe ? on attend tes fameuses initiatives qui ne voient jamais le jour ? Va sur le terrain bordel, rencontre ces jeunes, discute avec les parents au lieu de brasser du vent dans des discours merdiques.
    L’action de l’AFEV c’est une goutte d’eau. c’est complémentaire des autres actions, des initiatives qui se dévellopent dans les villes.

    retourne à tes réflexion de chiotte, moi je retourne sur le terrain pendant ce temps la.

  • Quelques commentaires, en vrac, pour expliquer mon écoeurement vis-à -vis d’un tel article...

    La première lecture de cet article m’a agacée sans que je puisse clairement me l’expliquer. Voilà quelques commentaires et réflexions en vrac suite à des relectures de "l’appel" et visites des sites liés à cet appel...

    Le constat, niais, sur lequel est basé cet appel : "ça va mal dans les banlieues", c’est parce que de nombreux jeunes sont exclus de l’école, il faut donc que l’école fonctionne mieux.* Heureusement qu’on peut inventer des équations aussi simplistes pour remplacer la politique (politique = prendre en main les affaires de la cité, questionner et agir pour le "vivre ensemble"...).
    L’aboutissement de cet appel est de demander au gouvernement d’analyser les raisons du "désastre", analyses dont doivent déboucher des "efforts" et des "actions".

    Premièrement, les études, enquêtes, et projets associatifs et institutionnels "contre les inégalités", ou "sur les discriminations" sont déjà nombreux. Quel est l’intérêt de monter une campagne qui demande au gouvernement de produire ces analyses alors qu’il en existe déjà plein** ? Les gens de l’AFEV ne sont-ils pas au courant de l’existence de toutes ces enquêtes ? Ou nous prennent-ils pour des con-ne-s ? Je me pose des questions, insolubles, à propos de ce qui fonde, réellement cet appel ...

    Autre chose qui me laisse sans voix, que l’on retrouve dans cet appel contre les inégalités, comme dans le site de l’AFEV, de manière plus ou moins explicite. Il y aurait d’un côté, "nous" qui devons agir et, d’un autre, "la jeunesse des quartiers" qui est en difficulté.
    Les "jeunes" dont on parle, ceux qui subissent les inégalités, deviennent un énorme fourre-tout, une catégorie de la population qu’il nous faut aller aider ("accompagner", pardon). Dans la lettre d’info n°1 de la campagne "contre les inégalités", les jeunes des quartiers sont "les plus fragiles, les plus démunis". On renvoie ces autres à une situation de faiblesse... Moi, quand je veux me battre parce qu’on m’inflige quelque chose d’injuste, je ne suporte pas qu’on me considère comme "fragile" ou "démunie".
    (Les gens qui ont cramé des magasins, des écoles, des voitures, affronté les flics qui leur font la vie dure au quotidien... étaient-ils "démunis et fragiles" ??? Ou est-ce que leur rage ne les avait pas plutôt rendus surpuissants ? )
    Oubliez-vous que ces "autres" de votre discours peuvent, eux aussi, être des sujets politiques ? Il semble que des propositions, actions et discours beaucoup plus intéressants peuvent émaner d’eux et elles. Où sont-ils dans vos discours ? Qui sont-ils à part des "élèves en difficultés", des "exclus" ? Où sont toutes les assos de quartier, mais aussi les groupes de jeunes, et de moins jeunes, qui agissent par eux-mêmes ? Les gens qui s’entr’aident au quotidien sans que de gentils petits étudiants ne viennent leur tendre la main ? Où sont passés les nombreux jeunes qui proposent des projets qui les motivent aux centres sociaux de leur quartier... et se font refouler ?
    Je n’ai pas eu le courage de lire toute la liste des signataires de votre pétition, j’aimerais savoir si on y trouve des assos de quartiers, si on y trouve ces "jeunes de quartiers" dont vous parlez... ?
    Où trouve-t-on, dans vos textes et actions, les gens qui luttent et mettent en oeuvre la solidarité au quotidien dans les quartiers ? Je pense au MIB*** bien sûr, mais il y en a beaucoup d’autres...
    Un exemple, trouvé sur la page "action" du site de "pas de quartier pour les inégalités" : "Que vous soyiez une association, un enseignant, un parent, un étudiant, un élu, etc. saisissez vous de l’appel afin de faire exister dans votre ville un débat autour de l’éducation et du malaise de la jeunesse des quartiers populaires" ... la "jeunesse" en question est-elle appelée à participer ? Mystérieusement, elle ne figure pas dans la liste de ceux qui peuvent agir.

    Après, quand on lit la liste des gens qui soutiennent l’appel, on peut aussi se poser quelques questions... A ce petit jeu là , avec un appel aussi creux politiquement, aussi consensuel et vide, tout le monde peut s’unir et se montrer mobilisé contre ce grave problème de société que sont "les inégalités"... : UDF, PC, PS, les Verts, UMP... et autres groupements variés, c’est la fête.

    Derrière cet appel, il y a l’AFEV, association qui va chercher les étudiant-e-s dans les facs, avec ses belles et grandes affiches en couleur et papier glacé, et leur dit (je sais de quoi je parle, je l’ai vu : ) "tu veux t’engager pour te sentir utile dans la société ? rejoins-nous". Alors on t’apprend qu’il faut aider des enfants à réussir à l’école. Voilà ce que c’est, l’engagement "contre les inégalités". Surtout, on ne questionne pas fondamentalement le système scolaire, l’état, l’exploitation salariale à laquelle devrait tranquillement mener l’école... Et on apprend que "s’engager", c’est devenu être un bon citoyen qui, comme il a quelques provilèges par rapport à d’autres, va donner deux heures de sa semaine pour aider un de "ces autres"...

    Et on ose comparer cela, sur la page de présentation du site de l’AFEV, aux "grandes causes" pour lesquelles les étudiants s’engageaient autrefois ! Moi je croyais qu’autrefois, et même, en partie, l’an dernier contre le CPE, les étudiants et étudiantes s’engageaient pour renverser ou subvertir un ordre social qu’ils et elles ne pouvaient plus supporter.

    Je ne parlerai pas de l’usage par l’AFEV du concept de "solidarité", qui remplace ce que j’appelle "humanitaire", et qui dénature complètement ce que peut être la solidarité réelle.

    Sinon, pour en rajouter une couche et faire comprendre comment fonctionne ce nouveau genre "d’associations citoyennes" comme l’AFEV :
    Les partenaires de l’association : "La Fondation BNP Paribas soutient l’afev depuis une dizaine d’années. Dans le cadre du « Projet Banlieues » lancé en décembre 2005 et destiné à favoriser l’emploi et l’intégration des Jeunes, BNP Paribas a renforcé son partenariat avec l’afev..." Et juste en dessous de ça, ahah, la BNP propose des offres promotionnelles de bienvenue "réservée aux étudiants bénévoles de l’afev"... "Les inégalités", bientôt un bon filon marketting ???
    Notons que, parmi d’autres, la FNAC aussi soutient l’afev. Bientôt ils vendront des compilations "contre les inégalités" de soupe commerciale pseudo-rap... tandis que les "jeunes", de quartier ou non, qui volent des CDs continueront à finir face aux flics...
    Par ailleurs, l’AFEV agit depuis ses débuts avec, et est soutenue par le "Ministère à la Ville", "la Délégation Interministérielle à la Ville", "le Ministère de l’Education Nationale". Je me demande pourquoi, dans cet "appel contre les inégalités", qui paraît si neutre, et qui adresse des "revendications" au gouvernement, on ne précise pas qu’il est écrit par une asso qui est déjà proche des organismes ministériels.

    J’ajouterai que selon moi ce genre d’articles n’a en définitive rien à faire ici : les associations soutenues par le gouvernement et sponsorisées par des banques et des supermarchés ont je pense d’autres espaces de communication qu’un site d’information alternatif.

    Pour finir, et revenir au modèle "d’engagement" proposé par l’AFEV : on nous propose de nous envoyer à la maison un "kit" tout prêt avec des affiches et des tracts pour participer à la campagne. ça ressemble à une campagne de pub. Comme si on n’était pas capables de lancer nos propres initiatives, de créer nos propres outils de communication, d’avoir notre propre langage...

    Je vais essayer de synthétiser tout ce que j’ai finalement voulu dire :

    Vous proposez le "volontariat", comme pansement des problèmes sociaux. Les citoyen-ne-s privilégié-e-s doivent aller au secours des dominé-e-s... Pas remettre en question leur position. Pas se battre, avec les autres, et contre ce qui nous tue.
    Vous dépolitisez la question des inégalités. Les inégalités sont le produit d’un système.
    Vous faites d’un problème éminément conflictuel une question humanitaire compatissante qui rend les personnes "victimes" des inégalités - que j’appelle, personnellement, des "dominé-e-s" - incapables d’agir par elles-mêmes .
    Vous ne proposez à aucun moment une analyse correcte de ce que vous appelez "inégalités". (Dommage car vous faites au moins référence à un sociologue, Stéphane Beaud, qui a au moins fourni quelques éléments plus riches de compréhension...)

    Vous entérinez un modèle de société inégalitaire dans lequel les individus qui ont un peu plus de pouvoir vont tendre la main à d’autres... et maintenir ce système.

    En deux mots : vous m’énervez.

    *Je ne dis surtout pas qu’il n’y a pas de discrimination à l’école, ou qu’elle n’est pas un lieu où naît, souvent et légitimement, le désespoir ou la rage contre une société dans laquelle l’école est censée nous faire entrer.

    **Je citerai la DRESS et la MiRe, dispositifs ministériels de recherche, dont plusieurs programmes en cours traitent des inégalités et discriminations....
    Combien de livres sont sortis sur "les émeutes de novembre 2005", mêlant sociologues et autres ... ?
    Je ne vous parle pas des multiples procédures associatives et / ou institutionnelles, qui existent depuis un moment, "contre les discriminations" : FASILD, HALDE...

    *** Mouvement de l’Immigration et des Banlieues : http://mibmib.free.fr

Comment publier sur lenumerozero.info?

Le Numéro Zéro n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez.
La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Voila quelques infos rapides pour comprendre la publication. Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir via notre mail lenumerozero [at] riseup.net

 

NEWSLETTER

Lire aussi dans URBANISME - GENTRIFICATION - TRANSPORT

Lire aussi dans ÉDUCATION - PARTAGE DES SAVOIRS

PROCHAINS RENDEZ-VOUS

À la une...

Rasemblement et action pour la réquisition des logements vacants
Publié le 18/04/2024

Tiens, voilà du bidasse !
Publié le 14/04/2024

GIGA-BASSINES, NI DANS LE 63, NI AILLEURS ! Réunion publique le 29 avril
Publié le 14/04/2024

Une cantine pour cantiner # 17
Publié le 8/04/2024

Programme des rencontres antinucléaire à Bure (17-23 avril)
Publié le 8/04/2024

Festival Intersquat en banlieue parisienne contre les expulsions !
Publié le 8/04/2024