En France un personne meurt sous les coups de la police tous les 20 jours, très très majoritairement des personnes issues des quartiers dits prioritaires, très très majoritairement des personnes non-blanches. Parce qu’ils et elles en ont plus que ras le bol de se faire prendre pour de la chair à canon, ces quartiers s’organisent. On l’a vu pendant le mouvement « black lives matter » et avant ça par toutes les manifs et les comités « Vérité et Justice » pour les mort’es et les blessé’es.
De son côté le pouvoir, lui, loin de prendre en considération ces vies bafouées par les exactions d’une police raciste et violente, donne toujours plus de budget aux keufs et... organise des après-midi sportives.
Le samedi 8 août c’est la ville de Saint-Étienne qui accueille une journée avec le « Prox’ ». Le Prox’, c’est une association de flics bénévoles qui viennent dans les « quartiers sensibles » pour faire du « rapprochement police/population ». On peut lire sur leur brochure de présentation de ces journées « raid aventure » que :
Les rapports entre les forces de l’ordre et une partie de la population, plus particulièrement les jeunes, sont régulièrement mis à mal par une méconnaissance réciproque. Ainsi une frange de la population considère rarement la police comme une protection. Chaque intervention de police est considérée comme une agression et une intrusion dans leur quartier.
Bah, normal si on risque de se prendre un outrage à chaque contrôle, des baffes, ou pire, on ne se sent pas tellement protégé, c’est logique. Alors pour combattre ce qu’ils appellent de « l’incompréhension », les flics de l’association « Prox’ » organisent une journée sportive au cours de laquelle les « jeunes » pourront faire de l’escalade, un parcours en tenue de flic, apprendre les gestes de premiers secours, etc.
On pourrait à la limite se dire, « pourquoi pas, si certains jeunes veulent aller faire du sport avec les kisdé, libres à eux ». Mais non, en regardant de plus près la brochure on se rend vite compte que tous les participant’es qui sont interviewé’es sont en fait obligé’es de se rendre à cette superbe journée éducative et sportive parce qu’ils et elles sont sous obligation pénale. Le témoignage le plus parlant, c’est quand même Dany qui nous explique que les flics ont tellement mal parlé à son père, insinuant notamment qu’il éduque mal son fils, que le père a voulu répondre et s’est pris une condamnation pour outrage et le fils une obligation de passer une journée avec le « Prox’ ». Sa conclusion, et ça doit être le retour le plus positif que les flics ont reçu puisqu’elle est citée dans leur brochure de présentation, c’est :
« Finalement, je me dis qu’au sein de la police, il n’y a pas que des cons. Il y en a qui sont biens ».
Bref, plutôt que brûler votre quartier, aller donc faire du basket avec des kisdé et tout ira mieux !
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