Arrivés à 20h à la gueule noire, on buvait des petits coups en lisant les textes qu’avait préparer le collectif «  Truc Machin », ce groupe d’individu’es révolté’es qui s’est crée pendant l’anticop21. On pouvait feuilleter le nouvel opus de «  le bruit du silence », des textes imprimés depuis le site Paris-luttes.info sur la convergence des luttes et bien sûr, les dernières brochures de l’infokiosque de la gueule noire, notamment le dernier journal «  l’envolée ».
Nous avons ensuite rejoins nos places pour regarder ensemble ce magnifique documentaire de Yanis Youloutas, de 89 minutes, regardable gratuitement en ligne :
«  Ne vivons plus comme des esclaves »
Ne vivons plus comme des esclaves, disent Les Bonnes dans la pièce de Jean Genet avant d’assassiner leur patron.
Ne vivons plus comme des esclaves, disent les ouvriers de l’usine VIO.ME près de Théssalonique, usine de produits reprise en autogestion après la crise,
Ne vivons plus comme des esclaves, dit l’animatrice de la radio libre d’Athène
Ne vivons plus comme des esclaves, disent les camarades qui animent les centres sociaux autogérés, les épiceries de produits coopératifs, les librairies, les cours de grec gratuit…
Ne vivons plus comme des esclaves, dit le migrant qui après un long voyage a trouver à Exarcheia le repos et la paix
Ne vivons plus comme des esclaves, dit la chirurgienne qui, ne pouvant plus exercer son métier normalement avec les coupes budgétaires, s’investit dans un dispensaire médical gratuit…
Puis en dernière partie de la soirée, nous avons pu échanger avec des camarades qui ont passé du temps là -bas en Grèce et surtout au quartier anarchisant d’Exarcheia à Athènes. Ils évoqueront cette culture grecque ouverte sur le monde grà ce à sa riche emmigration, qui aime parler des langues étrangères et s’interresse à l’actualité révoltés des autres pays. De ce peuple qui n’entend pas les discours populistes car il se rappelle de la souffrance du fascisme, pas si lointain.
On aura entendu parler de toutes ces initiatives d’extrême gauche qui essaiment de plus en plus, sans recours aux politiques politiciennes, sans vote, et sans subvention. On aura compris que ce sont vraiment des initiatives de gens simples sans représentants qui savent depuis la crise que eux seuls peuvent changer la vie quotidienne. La Grèce étant laminée, même avec toute la volonté possible, les politicards de Syriza ne pourrait rien faire de toute façon.
Un camarade récemment rentré d’Athène nous rappelle que la misère, ici comme la bas, s’étend inexorablement si on ne s’y attaque pas rapidement. Elle s’étend du lumpenproletariat, puis aux classes les plus défavorisées pour petit à petit grignoter jusqu’au classes dites «  moyennes ». Que quand des familles dorment à la rue, c’est notre quotidien mais aussi notre futur commun qui est en jeu. On se demande alors pourquoi ici à Saint Étienne on ne se mobilise pas plus, toutes et tous ensemble pour aider les plus malheureux/se mais aussi pour s’aider nous même. Pourquoi on ne sort pas de cette illusion que «  jusqu’ici tout va bien », qu’avec nos allocs de misère on arrive à joindre les deux bouts dans une ville bon marché comme Sainté alors on attend, même si on sait que les lendemains qui chantent ces pas prévu pour nous.
Avec tous ces constats et puis toute l’énergie que nous a inspirer le film de Yannis Youloutas, toutes ces initiatives autonomes et radicales, toute la rage et le courage vu sur les visages rencontrés ce soir, on rentre chez nous avec plein d’idées dans la tête, on regarde différemment tous ces espaces vides dans notre ville. On rêve de convergences de toutes les luttes, de quartier libres, de vie débordantes, de solidarité concrètes…
La semaine des convergences ça continue, on a hâte de s’y retrouver !
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