Après le mouvement lycéen dans la première moitié de l’année scolaire, les grèves basiques des professeurs et les cris de détresse des parents d’élèves, les enseignants ont enfin réussi à établir un rapport de force avec le gouvernement.
En effet, depuis le 17 juin, et après l’échec de la grève de la surveillance, ils menacent maintenant de ne pas rendre les notes du baccalauréat, de quoi mettre le ministre de l’éducation dans une situation très inconfortable.
Toutes les chaînes de télévision nationales annoncent un « bras de fer » entre les syndicats et le gouvernement.
La première annonce faite par le ministre lors de son interview sur BFM mercredi 4 juillet à 19h30 est que toutes les notes seront rendues ce matin – ce qui n’était toujours pas le cas en début de soirée. Le plan B qu’il a annoncé si toutes les notes ne sont pas rendues avant le jour des résultats, vendredi, a fait énormément réagir. La solution avancée est de donner les notes de contrôle continu en guise de notes provisoires en attendant le rendu des notes de la part des professeurs grévistes. Ce plan est évidemment illégal et anticonstitutionnel. Les syndicats lycéens eux aussi se retrouvent dans une situation inconfortable : ils veulent leurs résultats mais soutiennent les enseignants dans leur lutte contre cette réforme inégalitaire. Blanquer a aussi annoncé que si les notes du contrôle continu sont supérieures aux notes des épreuves, ce seront celles-ci qui seront retenues.
Selon lui, il n’y a que 2000 professeurs grévistes, qu’il menace d’ailleurs de « lourdes sanctions », mais ce chiffre est largement contesté par les organisations syndicales
Sur la question de la réforme, Blanquer utilise son argument démocratique comme quoi cette nouvelle loi a été décidée avec les syndicats de professeurs, d’élèves et de parents d’élèves. Comme nous la rappelé Louis Boyard (président de l’Union nationale lycéenne), le conseil de l’éducation a voté non à la proposition dès le début. Alors que monsieur le ministre ne se joue pas trop de la démocratie, sachant qu’il a fait passer cette loi sans l’avis des principaux concernés.
Pour finir, nous nous retrouvons à la veille du jour des résultats du bac, sans savoir si ces derniers sont au rendez-vous et avec un bras de fer se jouant entre les opposant.e.s à la réforme du lycée et un gouvernement plus dur que jamais.
Soutien aux professeur.e.s luttant pour l’avenir de l’éducation, soutien aussi aux bachelier.e.s privé de résultats.... Et espérons que le gouvernement plie face aux revendications...
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