Au cours des mois de mai et juin de cette année nous avons bien vu que face à une certaine radicalisation du mouvement social, le gouvernement n’était pas prêt à céder et préférait même se lancer dans une répression accentuée envers les militants. Que ce soit à Paris avec les incidents de l’Opéra (des manifestants encerclés et agressés par les forces de l’ordre), mais aussi à Lille avec des manifestations ponctuées de lancers de poubelles et de lessive devant le Medef et l’UMP, le mouvement s’est trouvé capable de dépasser les classiques défilés militants. Ce mouvement social dénonçant le changement des conditions de travail actuelles, avec les licenciements massifs, l’allongement des cotisations des retraites, les modifications des régimes des intermittents du spectacle, des fonctionnaires, des enseignants, il nous semblait intéressant de rapprocher ces revendications de la critique d’une autre forme de travail qui nous concerne : le travail intérimaire.
En effet, le travail temporaire se pose comme une mine d’or pour le patronat et cette location de main d’œuvre se présente comme une forme d’esclavagisme moderne. Alors qu’avec les réformes de l’Université il faudra attendre encore plus longtemps pour obtenir une qualification de moins en moins reconnue, les emplois au rabais proposés par les agences d’intérim restent presque les seuls accessibles aux étudiants. Mais n’oublions pas que le travail intérimaire étend son exploitation à une grande diversité de travailleurs qualifiés.
En peignant nos convictions sur des symboles du travail précaire que sont les agences d’intérim nous voulions à la fois toucher les exploités de ces entreprises, le personnel de ces agences ainsi que le reste du mouvement social. Malheureusement au vu des manifestations du mois de juin et de la répression qui les ont suivies, il n’était pas de bon ton de s’afficher en militant. Aussi, à la suite de notre action (le bombage de slogans anti-intérim sur quatre temples du travail précaire) nous avons subi la répression de l’état policier. 35 heures de garde à vue (l’équivalent d’une semaine de travail, avec tout ce que cela comprend : intimidations, pressions), des perquisitions (menottés) à nos domiciles, le report en dernière minute d’une comparution immédiate. Cette répression risque pour nous de se solder par de la prison avec sursis, des travaux d’intérêts généraux et des amendes conséquentes.
La démesure de cette répression est un bon exemple de la volonté du gouvernement d’essouffler et de décourager les participants au mouvement social, comme on a pu le voir dans la région avec les nombreuses arrestations de militants. Est-il normal d’en arriver là pour un peu de peinture sur les vitrines de grandes chaînes de distribution de main d’œuvre ?
La police sarkozienne a tenté de décourager le mouvement social : solidarité avec toutes les victimes de la répression ! Dès septembre c’est la lutte qu’il faudra reprendre face à la précarité du travail.
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