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ACTUALITÉS RACISME / RÉSISTANCES ET SOLIDARITÉS INTERNATIONALES
Publié le 29 septembre 2013 | Maj le 13 avril 2020

L’ascension d’Al Qaeda en Syrie : séparer les faits de la mythologie.


Dans la trajectoire de la révolution en Syrie, l’ascension des groupes djihadistes offensifs est l’un des plus inquiétants développements. Le danger qu’une puissance croissante de ces groupes pose à la Syrie et à cette région ne devrait pas être sous-estimé. Il existe encore beaucoup d’incompréhensions sur la nature et la domination de ces groupes, cet article va tenter de les éclairer. C’est seulement en séparant les faits de la mythologie que nous serons capables d’aller ensemble vers une stratégie éclairant la menace des forces contre-révolutionnaires, que nous aurons une meilleure compréhension de qui travaille pour les objectifs initiaux de la révolution et que nous pourrons leur apporter la solidarité méritée.
...Par Leila Shrooms pour Tahrir-ICN
Traduction française par Manuel Sanchaise.

Par Leila Shrooms pour Tahrir-ICN
Traduction française par Manuel Sanchaise.

Idéologie d’Al Qaeda
Al Qaeda ou les militants des groupes djihadistes [1] ont une perspective internationaliste et veulent établir un caliphat islamique global basé sur une interprétation stricte de la loi de la Sharia. L’idéologie des groupes Al Qaeda est reliée de près à l’idéologie Salafiste/Wahhabite (la doctrine politique totalitaire qui est pratiquée en Arabie Saoudite). Si le salafisme est une idéologie qui suit une interprétation littérale du Coran extrêmement répressive et puritaine, il est important de noter que tous les salafistes ne croient pas aux moyens violents pour atteindre leurs objectifs et qu’il y a des salafistes près à travailler dans un système démocratique. Au contraire, les groupes djihadistes violents rejettent le concept de démocratie en soutenant que l’Islam est mandaté par Dieu. Ils croient que défendre la communauté musulmane contre ses ennemies est un devoir religieux et sont préparés à mourir pour cette cause. Ils considèrent n’importe qui ne souscrivant pas à leur doctrine (y compris les libéraux sunnites et chiites) comme des hérétiques/kafir. Certains, connus comme takfiris, croient qu’ils ont le droit de tuer les hérétiques. Les groupes affiliés à Al Qaeda dans la régions sont le Dhihad Islamique Egyptien, Al Qaeda en Arabie Saoudite et au Yemen, Jund Ansar Allah en Palestine, Fatah Al Islam au Liban et Al Qaeda dans le Maghreb islamique, Algérie et Maroc [2]. Ces groupes n’ont pas un large soutien populaire de base, essentiellement à cause de l’utilisation de moyens terroristes qui prennent pour cible des civils dans les pays où ils opèrent et à cause de leur pratique et interprétation de l’Islam, étrangères à presque tout le monde.

Courant politique principal de l’Islam
Il est important de ne pas confondre les djihadistes avec des groupes tels que les Frères Musulmans du courant politique principal de l’Islam. Si les Frères Musulmans sont sans aucun doute conservateurs et réactionnaires, ils ont un large soutien populaire au Moyen Orient et en Afrique du Nord et ils ont gagné des élections en Palestine, Tunisie et Egypte. Ils ont gagné leur importance pendant le renouveau islamique des années 70s, en réponse directe à l’impérialisme occidental. Ils travaillent à réinstaller les lois islamiques et, bien qu’ils luttent essentiellement au niveau national, ils croient au concept de l’unité islamique ainsi qu’au retour du Califat abolit en 1924 par Ataturk. Ils soutiennent que l’Islam politique est compatible avec l’établissement d’un état moderne, démocratique, multi-partiste, qui respecte les droits humains, y compris les droits des minorités religieuses [3]. Réaliser la justice sociale, en particulier réduire le fossé entre les riches et les pauvres est un principe clé de leur idéologie et à ces fins, ils ont établi un vaste réseau de services sociaux qui leur ont acquis le soutien des pauvres ruraux et urbains [4]. Bien qu’ils aient été connus pour utiliser des moyens violents afin d’atteindre leurs objectifs, les Frères Musulmans rejettent officiellement l’utilisation de la violence [5].

L’expérience des pays qui ont été gouvernés par les Frères Mulsulmans montre un large fossé entre leur rhétorique et la réalité. Des régimes hautement autoritaires et répressifs ont été établis lorsqu’ils sont parvenus au pouvoir. Encore une fois, nous ne devrions pas regarder les Frères Musulmans comme une violente organisation terroriste ni fermer les yeux sur le soutien que l’organisation a parmi une grande partie d’une population religieusement conservatrice. Par conséquent, les stratégies pour traiter et s’opposer aux Frères Musulmans devraient être fondamentalement différentes de notre approche des groupes djihadistes violents. Les Frères Musulmans sont importants dans la Coalition Nationale Syrienne (l’opposition bourgeoise en exile qui est soutenue par l’Ouest, les États du Golfe et la Turquie et qui est influencée par des agendas étrangers). La Coalition Nationale Syrienne comprend aussi des groupes d’opposition laïques et gauchistes (y compris des partis chrétiens et kurdes), l’Armée Libre Syrienne ainsi que des groupes de base et indépendants. Elle prône l’établissement d’une Syrie démocratique et civile [6].

Entre les islamistes politiques ’modérés’ et Al Qaeda il existe un large spectre de groupe salafistes qui souscrivent aux versions puritaines de l’Islam et dont certains sont violents. Ils comprennent le parti Al Nour en Egypte, le Djihad Islamique et Jaysh al Islam en Palestine, Ansar al Islam et Ahrar al Sham en Syrie. De plus, bien que l’écrasante majorité de la population dans la région soit musulmane, beaucoup sont aussi des laïques, comprenant l’opposition civile de base. Des courants socialistes et anti-autoritaires/anarchistes existent aussi dans l’Islam, avec des racines qui peuvent être remontée jusqu’au dix-neuvième siècle [7].

Groupes Al Qaeda en Syrie.
Les deux groupes affiliés à Al Qaeda opérant en Syrie sont Jahbat Al Nousra (Front Al Nosra – FAN) et l’Etat Islamique d’Iraq et du Sham (EIIS). Les deux remontent à des groupes établis pour combattre l’occupation américaine en Irak et ont gagné en puissance grâce au sponsoring du gouvernement Syrien. C’est important à noter parce que si l’origine d’Al Qaeda remonte globalement à l’Afghanistan, où ils étaient soutenus par la CIA pour combattre les soviétiques dans les années 70s et 80s, ce n’est pas aujourd’hui l’expérience des groupes de Syrie et d’Irak qui combattent contre l’impérialisme US, le sionisme et l’influence occidentale.

Certains membres du FAN sont des syriens qui sont revenus des combats en Irak quand l’insurrection éclata en 2011, mais beaucoup d’étrangers ont aussi rejoints leurs rangs. Abu Bakr Al Baghdadi, le leader d’Al Qaeda en Irak, a affirmé que le FAN était sa branche en Syrie. Cependant, le leader du FAN, Abu Mohammed Al Golani, a rejeté cette affirmation tout en promettant simultanément une alliance avec Al Qaeda de façon globale. L’EIIS fait parti du réseau Al Qaeda et la majorité de ses membres sont des étrangers. Si leur nombre exact est inconnu, on estime que FAN et EIIS ensemble ont environ 10 000 membres, moins de 10% de l’estimation des combattants armés de l’opposition [8]. Les deux cherchent à renverser le gouvernement de Bashar Al Assad, établir un califat islamique avec une stricte interprétation de la loi islamique, et sont opposés à l’intervention occidentale, aux USA et à Israël.

Le nombre des FAN et EIIS est relativement petit, mais ils ont une puissance disproportionnée comparativement aux autres groupes d’opposition armée. Il ont l’expérience du feu acquise en Irak et ont reçu beaucoup de soutien militaire des pays du Golfe, particulièrement l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui cherche à déstabiliser la Syrie avec un conflit confessionnel de façon à prévenir le succès d’une révolution populaire. Par contre, les autres groupes armés dépendent surtout d’armes légères et de ce qu’ils peuvent saisir dans les bases militaires qu’ils ont capturées. FAN et ISIS sont concentrés au Nord, le long de la frontière avec la Turquie dans les gouvernorats d’Alep et d’Idlib, dans le gouvernorat d’Al Raqqa et à l’Est dans le gouvernorat de Deir Al Zour, le long de la frontière avec l’Irak. Ils ont tenté de mettre en place des émirats islamiques dans les zones sous leurs contrôles avec des Cours de la Sharia et ont placé des restrictions sur les droits des femmes et des minorités.

Les deux groupes sont responsables d’avoir porté des attaques contre des civils, y compris des attentats suicides, des arrestations d’opposants activistes, la torture et l’exécution extra-judiciaire de soldats de l’armée syrienne capturés ainsi que des massacres confessionnels. Plus récemment, ils se sont rendus responsables d’atrocités portées contre la population kurde, provoquant la fuite de 20 000 kurdes vers l’Irak en août. L’extrémisme et la violence pratiqués par ces groupes tendent à s’accroître et sont causes d’inquiétudes majeures. Mais, on doit garder à l’esprit que l’écrasante majorité des 120 000 morts estimées et la vaste majorité des cas de torture et de brutalité en Syrie ces 2,5 dernières années ont été conduites par le régime syrien [9].

Al Qaeda et les groupes affiliés ont le potentiel de causer le chaos et la violence en Syrie pour beaucoup d’années à venir. Cependant, leurs capacités à imposer leurs visions pour la Syrie du futur est grossièrement sur-estimée. Ils sont petits en nombre, ils n’ont pas de soutien populaire de base et la majorité de leurs rangs sont étrangers. Après 10 ans à causer des troubles en Irak, avec le massacre de milliers de civils, ils n’ont pas réussi à gagner le soutien de la population locale ou créer un état islamique. D’après le rebelle syrien d’une brigade laïque à Salamiyah : « Al Qaeda est la chose qui unira le peuple Syrien après la révolution, parce que tous les syriens voudront les mettre dehors – ceux qui sont maintenant avec le régime et ceux qui sont contre le régime. Personne n’aime ces gens... Après la chute du régime, il y aura une nouvelle formation militaire pour se confronter à ces mouvements radicaux » [10].

Relations entre ces groupes offensifs djihadistes et l’Armée Syrienne Libre (ASL).
L’Armée Syrienne Libre est le principal, et de loin le plus grand, groupe d’opposition armé en Syrie. Sa direction est liée au CNS. L’ASL est formée d’officiers et soldats qui ont déserté l’ASL aussi bien que des éléments anti-régime de la population civile. Elle est engagée pour renverser le régime d’Assad et pour établir une Syrie plurielle, civile et démocratique. L’ASL est formée de nombreux bataillons. Le leader de l’ASL, Salmin Idriss a déclaré qu’il est engagé pour la laïcité, les bataillons sont Islamistes (la plupart affiliés chez les Frères Musulmans), d’autres sont laïques et d’autres sont formés de Chrétiens, Kurdes et Alaouites. Il y a aussi des brigades de femmes uniquement.
Si des violations graves de Droits Humains ont été commises par des élément de l’ASL, il apparaît que celles-ci sont des incidents isolés plutôt que des attaques étendues et systématiques sur des civils et zones civiles. Human Rights Watch a noté que « la plupart des groupes antigouvernement qui ont commis des violations n’apparaissent pas appartenir à une structure de commandement organisé ou bien suivre les ordres du Conseil National Syrien » [11]. Quand de tels incidents se sont fait jour, le CNS et l’ASL les ont condamnés et ont appelé à poursuivre et arrêter les responsables, ce qui n’a jamais été fait par le régime d’Assad [12]. L’ASL est généralement tenue en haute estime par la population civile et considérée comme protectrice et défenseuse du peuple [13].

L’EIIS et le FAN opèrent en dehors de la chaine de commandement et rejettent le leadership du CNS. Mais, à cause de leurs capacités militaires avancées et de leurs succès contre le régime, des bataillons de l’ASL ont coopéré avec eux. La majorité refuse de le faire et donc, à mesure que les groupes djihadistes violents ont gagné en puissance et commis de plus en plus d’attaques contre les civiles, particulièrement des violences religieuses, la direction de l’ASL a pris ses distances vis à vis d’eux et a condamné leurs actions [14]. L’ASL a aussi été engagée dans des batailles féroces contre le FAN et l’EIIS (comme nous avons récemment vu à Bustan Al Qasr) et les groupes djihadistes ont expulsé des bataillons de l’ASL hors des zones sous leur contrôle et même assassiné des leaders de l’ASL [15]. Il est aussi intéressant de noter que FAN et EIIS ont de plus en plus refusé de combattre le gouvernement sur la ligne de front et au lieu de cela, ils se sont consacrés à consolider leur pouvoir dans les zones sous leur contrôle [16]. Cela témoigne clairement qu’ils ne travaillent pas pour les objectifs de la révolution mais pour aller plus loin dans leur propre agenda religieux extrémiste.

Il y a d’autres bataillons qui opèrent en dehors du contrôle de la chaine de commandement de l’ASL et qui sont ouvertement critiques de l’ASL et du CNS [17]. Il y a aussi bien des islamistes que des laïques. L’une des plus grande coalition islamique est le Front Islamique Syrien, formé essentiellement de bataillons salafistes comme Ahrar al Sham. Leur but est d’établir un état islamique gouverné par la Loi de la Sharia, bien qu’ils soient des Syriens nationalistes et qu’ils ne travaillent pas pour un califat global ni qu’ils soient liés à Al Qaeda [18]. Ils rejettent la notion occidentale de démocratie [19].

Stratégie du gouvernement syrien envers les djihadistes.
Quand le soulèvement pacifique a commencé en Syrie au début 2011, le gouvernement a faussement affirmé qu’il combattait des terroristes djihadistes sunnites et extrémistes. C’était une tentative pour discréditer les demandes légitimes du peuple Syrien pour la liberté, la justice sociale, la dignité et afin de justifier ses mesures répressives terrifiantes. Comme nous l’avons vu, cela est devenu dans une certaine mesure une prophétie auto-réalisatrice. Le gouvernement a envoyé la Shabiha (milices alaouites armées) pour arrêter ou tuer les manifestants et terroriser la population civile, introduisant ainsi la religion dans l’insurrection, malgré que des groupes minoritaires comme des Alaouites, des Chrétiens, des Kurdes aient joué un rôle actif dans l’opposition. Rien que dans les cinq premiers mois, quand les manifestations étaient encore pacifiques, l’ONU a estimé que des centaines de personnes ont été tuées [20]. Beaucoup d’autres ont été arrêtées et torturées brutalement. Assad a aussi libéré des prisons un grand nombre de militants djihadistes prisonniers dans les premiers jours de la révolution [21]. Le régime syrien à conclu des accords avec le Front Al Nosra, comme celui de les payer 150 millions de lires syriennes [1,15 millions de $] par mois pour garder le flux de pétrole de deux pipe-line majeurs à Banias et Lataquié [22]. Il est aussi clair que la grande majorité des attaques portées par le régime n’ont pas été sur les bastions du FAN et de l’EIIS mais plutôt dans des zones où des brigades laïques et islamistes ’modérées’ sont concentrées comme à Homs, Daraa et les parties d’Alep controlées par l’ASL. Tous ces facteurs pointent vers une stratégie du régime syrien afin de permettre que l’insurrection soit reprise par l’extrémisme islamique et religieux afin de faire en sorte que le régime gagne plus de soutien populaire.

Opposition au djihadisme violent en Syrie
Alors que nous focalisons cet article sur les groupes armés opérant en Syrie, il est important de noter qu’en Syrie la résistance civile de base reste dynamique et forte et fait face au régime d’Assad ainsi qu’aux groupes djihadistes violents et contre-révolutionnaires (et est souvent critique du leadership du CNS en exile). L’écrasante majorité des mouvements de la résistance civile est laïque, non-affiliée aux idéologies politiques traditionnelles et motivée par son désir de liberté, justice sociale et dignité. La plupart des groupements d’opposition de base, comme les Comités Locaux de Coordination ont réalisé des déclarations qui condamnent les actions du FAN et de l’EIIS et ont mis l’accent sur le fait qu’ils sont engagés pour « un Etat civil, démocratique et pluraliste » qui respecte les droits de tous les citoyens sans regarder leur religion ou identité ethnique [23].

Il y a eu un accroissement des protestations contre le FAN et l’EIIS, particulièrement dans les zones qu’ils contrôlent, rejetant les pratiques autoritaires et condamnant leur idéologie sectaire et les abus [24]. Par exemple à Al Raqqa, la première capitale provinciale libérée du régime, les groupes de militants djihadistes ont pris le contrôle du conseil civil local. Lorsqu’ils ont tenté de hisser le drapeau noir du djihad, les activistes locaux l’ont jeté à terre et remplacé par le drapeau révolutionnaire. L’EIIS a aussi tenté d’imposer le jeûne à la population pendant le mois du ramadan et a arrêté beaucoup de civils de la cité. Les habitants d’Al Raqqa ont continuellement tenu des manifestations contre l’EIIS et la cours islamique qu’ils ont établie, les enjoignant à s’en aller [25]. De même, à Idlib et Alep des manifestants ont mené des protestations contre le Comité de la Sharia et les tueries des extrémistes/Takfiris [26]. Avec le sectarisme croissant, il y a eu des manifestations appelant à l’unité nationale où différents groupes et ethniques ont participé [27]. Le 1er août à Alep une manifestation conjointe d’arabes et de kurdes s’est tenue où des centaines de personnes ont pris part, condamnant les atrocités récentes perpétrées contre la population kurde par les groupes djihadistes violents [28].

Des organisations de la société civile comme Nabd ont été établies pour promouvoir la coexistence et la fin du sectarisme [29]. De même, des organisations non-violentes comme la coalition Freedom Days, qui comprend un grand nombre de groupes, promeut la lutte pacifique et la coexistence entre ethnies et lignes religieuses [30]. Dans les jours récents, une campagne intitulée Goodbye Da3esh a été réalisée pour s’opposer aux arrestations généralisées des civils, y compris des activistes d’opposition, effectuées par l’EIIS [31].

De telles luttes et initiatives doivent être mises en valeur et soutenues. Il est trop facile d’adopter la binarité narrative simpliste promue par l’État et les penseurs de tous niveaux selon laquelle la figure du peuple Syrien se situe entre une dictature laïque et fasciste ou Al Qaeda. Comme les révolutionnaires espagnols des années 30 ont combattu sur deux fronts, à la fois contre les fascistes et les communistes, les révolutionnaires Syriens ont à combattre contre le régime et les groupes contre-révolutionnaires djihadistes et violents. La réponse est d’être debout en solidarité avec ceux qui luttent contre, avec l’espoir que leurs voix ne sera pas perdue pour toujours.

Notes

[1Cette note à deux parties : note de traduction, et traduction de la version originale en anglais.
- note de traduction : la difficulté est de traduire le terme ’militant’ en anglais qui n’a pas le exactement même sens qu’en français. Effectivement, ’militant’ comprend la notion de force ou violence physique en anglais, ainsi pour des anglo-saxons ’militant non-violent’ est un oxymore. J’ai parfois choisi de traduire par ’offensif’, d’autre fois par ’violent’ et parfois le terme est omis.
- version originale : emphase avec le mot ’militant’ car le concept de djihad est souvent mal compris. Le djihad est un devoir pour les musulmans et signifie ’lutte’. Cela peut-être interprété comme une lutte contre l’oppression ou bien les luttes interne de la vie personnelle de quelqu’un. Dans l’utilisation contemporaine, djihad(i) se réfère à ceux qui trouvent être une obligation religieuse de défendre la terre musulmane contre le kafir (non croyant).

[2Pour quelques rapports sur les groupes ’militants’ djihadistes dans la région, voir International Crisis Group, Radical Islam in Gaza (2011), http://www.crisisgroup.org/en/regions/middle-east-north-africa/israel-palestine/104-radical-islam-in-gaza.aspx
Institute for the Study of War, Jihad in Syria (2012), http://www.understandingwar.org/sites/default/files/Jihad-In-Syria-17SEPT.pdf.
Omayma Abdel-Latif, ‘Cedar Jihadis’[Lebanon] Al Ahram, http://weekly.ahram.org.eg/2008/895/re2.htm.

[3Pour l’engagement et la charte des Frères Musulmans Syriens (2012) voir : http://www.memri.org/report/en/print6250.htm.

[4Pour une excellente introduction sur le renouveau islamique (suivant une perspective féministe arabe) voir : Leila Ahmed, A Quiet Revolution : The Veil’s Resurgence, from the Middle East to America, (2011).

[5Voir : ’A declaration to the people’ http://asharqalarabi.org.uk/english/at-3.htm et ‘The pledge and charter of the Syrian Muslim Brotherhood’ (2012), http://www.memri.org/report/en/print6250.htm].

[6Voir ‘Syrian Coalition Principles’, http://www.etilaf.org/en/about-us/principles.html.

[7Voir par exemple Mohammed Jean Veneuse, Anarca Islam, (2009), http://tahriricn.wordpress.com/2013/07/05/anarca-islam/ et David Baker, Ninth-Century Muslim Anarchists, (2011), http://tahriricn.wordpress.com/2012/12/17/ninth-century-muslim-anarchists/.

[8Voir Aljazeera ‘Interactive : Mapping Syria’s rebellion’, http://www.aljazeera.com/indepth/interactive/2013/07/20137188552345899.html, quoique ces figures varient d’après les rapports, généralement de 6000 à 10000, les groupes d’opposition de base affirment à maintes reprises que les groupes djihadistes violents ont une présence faible parmi les groupes d’opposition armés. Voir par exemple ‘Our Revolution : A popular revolution for freedom, equality and social justice and against every kind of absolutism’, (août 2013), http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/08/04/our-revolution-a-popular-revolution-for-freedom-equality-and-social-justice-and-against-every-kind-of-absolutism/.

[9Voir par exemple : Amnesty International, ‘Annual Report 2013 : Syria’ (2013) http://www.amnesty.org/en/region/syria/report-2013 Human Rights Watch ‘Syria : Government Likely Culprit in Chemical Attack’, (septembre 2013), http://www.hrw.org/news/2013/09/10/syria-government-likely-culprit-chemical-attack et ’The Revolting Syrian ‘Does this not outrage you ?’ http://www.therevoltingsyrian.com/post/50495350134/does-this-not-outrage-you [Attention : les vidéos du dernier lien sont extrêmement choquantes].

[10Cité dans Syria Deeply, ‘The State of a Secular Rebel Fighting Force’, (septembre 2013), http://beta.syriadeeply.org/2013/09/state-secular-rebel-fighting-force/#.UjiZ7MZM9n2.

[11Human Rights Watch, ‘Syria : Armed Opposition Groups Committing Abuses’, (mars 2012), http://www.hrw.org/news/2012/03/20/syria-armed-opposition-groups-committing-abuses.

[12Voir par exemple : ‘Statement by the General Staff of the Free Syrian Army’ (mai 2013), https://www.facebook.com/photo.php?fbid=482097828528873&set=a.458923474179642.1073741828.458106567594666&type=1 et ‘Joint Statement from the FSA and Kurdish Front’ (July 2013) http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/07/22/translation-of-the-joint-statement-from-the-fsa-and-the-kurdish-front/.

[13Voir par exemple : ‘Statement by the General Staff of the Free Syrian Army’ (mai 2013), https://www.facebook.com/photo.php?fbid=482097828528873&set=a.458923474179642.1073741828.458106567594666&type=1 et ‘Joint Statement from the FSA and Kurdish Front’ (July 2013) http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/07/22/translation-of-the-joint-statement-from-the-fsa-and-the-kurdish-front/.

[15Martin Chulov, ‘Free Syrian Army clashes with jihadists in wake of commander’s assassination’, (juillet 2013), http://www.theguardian.com/world/2013/jul/14/free-syrian-army-jihadists-clashes-aleppo et Syria Freedom Forever, ‘Syria : the Kurdish question, the Islamists and the FSA’, (juillet 2013), http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/07/22/syria-the-kurdish-question-the-islamists-and-the-fsa/.

[16Syrian Freedom Forever, ‘You can jail a revolutionary but you can’t jail the revolution’, (août 2013), http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/08/24/you-can-jail-revolutionaries-but-you-cannot-kill-the-revolution-the-syrian-people-will-not-kneel/.

[17Pour un aperçu des groupes armés syriens voir : http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_armed_groups_in_the_Syrian_civil_war.

[19Aron Lund, ‘Syria’s Salafi Insurgents : The Rise of the Syrian Islamic Front’, (2012), http://www.ui.se/eng/upl/files/86861.pdf.

[20Organisation des Nations Unies : ‘Syria : Security Council condemns rights abuses and use of force against civilians’, (août 2011), http://www.un.org/apps/news/story.asp?newsid=39229&cr1=#.UjifEsZM9n2.

[21‘Bashar released Al Qaeda prisoners to cover his crimes’, Al Ahram, (mars 2013), http://english.ahram.org.eg/NewsContent/2/8/66953/World/Region/Bashar-released-AlQaeda-prisoners-to-cover-his-cri.aspx et Misbah Al Ali, ‘Rival Islamists loom large over Syria’, The Daily Star (mars 2013), http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2013/Mar-19/210649-rival-islamists-loom-large-over-syria.ashx#axzz2egSa7ZD9.

[22Syrian Freedom Forever, ‘Syria or elsewhere, there are no pure revolutions, just revolutions,’ http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/06/07/syriaor-elsewhere-there-are-no-pure-revolutions-just-revolutions/ et aussi Yasser Munif ‘The revolution and the war’, http://socialistworker.org/2013/09/11/the-revolution-and-the-war..

[24Voir Syrian Freedom Forever, ‘Self Organization of the popular struggles in Syria against the regime and Islamist groups ? Yes, it exists !’ http://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/09/08/self-organization-of-the-popular-struggles-in-syria-against-the-regime-and-islamist-groups-yes-it-exists/ (version originale en français à http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=3000%3Alauto-organisation-des-luttes-populaires-en-syrie-face-au-regime-et-aux-groupes-islamistes%E2%80%93oui-ca-existe-&option=com_content&Itemid=53) et Bassam Haddad, ‘The Growing Challenge to the Syrian regime and the Syrian Uprising’, Jadaliyya, (June 2013), http://www.jadaliyya.com/pages/index/12556/the-growing-challenge-to-the-syrian-regime-and-the.

[27Par exemple voir : https://www.youtube.com/watch?v=RaDFddXsJ3w (sous-titres anglais).

[30Voir leur page Facebook ici : https://en-gb.facebook.com/Freedom.Days.Syria.

[31Voir leur page Facebook ici : https://www.facebook.com/goodbyeda3esh.


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