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AUVERGNE-RHONE-ALPES  
Publié le 8 novembre 2021 | Maj le 29 novembre 2021

Des « brigades de sécurité » dans les lycées, le nouveau programme sécuritaire de Laurent Wauquiez


Alors que les classes sont surchargées, que le manque de personnel dans les lycées est criant à tous les niveaux. Que ce soit le manque d’enseignant·es, de surveillant·es, d’AVS, d’AESH, ou de personnel médico-social (infirmier·ères, psychologues, etc.), Laurent Wauquiez propose d’augmenter encore et toujours le budget de la sécurité et d’envoyer d’anciens « militaires ou gendarmes, ou alors issues du secteur de la sécurité » dans les lycées.

Article initialement publié sur rebellyon.info

Renaud Pfeffer, vice-président de la région délégué à la sécurité, confie à Lyon Capitale [1] son futur programme de « brigades de sécurité » pour les lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Même s’il s’en défend, on pourrait résumer son programme à la mise en place de milices privées, payées par nos impôts bien sûr, qui auront toute liberté à intervenir en dehors, mais aussi dans les lycées, voire dans les cars scolaires. Après des portiques, dont l’efficacité reste encore à démontrer, qui auront quand même coûté la bagatelle de 90 millions d’euros, ce sont encore des dépenses supplémentaires pour une politique du tout sécuritaire dans les lycées régionaux.

L’effectif de la brigade sera divisé en plusieurs unités de trois personnes « anciennement militaires ou gendarmes, ou alors issues du secteur de la sécurité, de l’Éducation nationale ». Les agents seront clairement identifiés avec des tenues spécifiques et des équipements de protection du même titre que les agents de sécurité. « Ils auront surtout un gabarit », s’amuse le vice-président, rappelant au passage que ces brigadiers ne seront « pas là pour faire de l’animation ». « Il y aura des femmes dans chacune des équipes. Car il faudra pouvoir instaurer un dialogue auprès des jeunes filles, cibles de nombreuses violences. » [2]

C’est aujourd’hui ne rien comprendre à la hausse des violences qui est réelle dans les établissements scolaires, notamment les lycées. Avec la crise sanitaire COVID, de nombreux élèves sont depuis plus d’un an et demi balancés entre cours en distanciel, incertitude sur l’avenir (avec notamment des examens annulés ou maintenus au bon vouloir de Blanquer), classes en demi-jauges, cours en semi-présentiel, drames familiaux, isolements, confinements - ce qui engendre angoisses, phobie scolaire, décrochage, déscolarisation, absentéisme, et crée depuis cette rentrée des tensions nouvelles et accentués dans les établissements scolaires et les activités péri-scolaires. L’année dernière de nombreux lycées ont su contenir les conséquences de la crise sanitaire grâce à des cours en demi-jauge et un investissement accru des personnels. Cette année le « retour à la normale », avec ces classes surchargés qui empêchent un suivi soutenu des élèves, un baccalauréat sans aménagement, Parcoursup, sans compter les nouvelles réformes (contrôle continu, semestrialisation), pousse les élèves et les personnels à bout. Les pédopsychiatres à l’échelle mondiale tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences sociales et psychiques sur les jeunes et adolescents depuis maintenant plusieurs mois et demandent, en vain, des moyens pour faire face à la crise.

En grève le 23 septembre [3], les exigences étaient pourtant claires :

  • Réduire la taille des classes pour enseigner autrement et favoriser la réussite des élèves.
  • Titulariser, recruter davantage, former mieux, rémunérer plus.
  • Mettre les moyens pour une école ouverte à tou-te-s les élèves : les élèves à besoins particuliers doivent bénéficier de l’accompagnement nécessaire à leur réussite.
  • Créer un vrai secteur médico-social de l’Éducation nationale.

Face à la crise sanitaire et sociale, la nécessité d’avoir plus de personnel est une évidence pour tous les acteurs de l’Éducation Nationale. C’est de personnels médico-sociaux, d’AVS, d’AESH [4], de surveillant·es, d’enseignant·es qu’ont besoin les lycées, pas de matons privées.

P.-S.

Article initialement publié sur rebellyon.info

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Proposé par kounéli
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