Cet après-midi, un groupe de 60 personnes a protesté contre un excès répressif de l’administration des réfugiés, le camp des AMA. La protestation a pris la forme d’un démantèlement de la barrière entourant le camp, séparant les AMA du reste de la société. Cette cloture a été enlevée pièce par pièce. Les manifestant-es croient que tous/tes les refugié-es doivent et peuvent vivre là où ils/elles le souhaitent en toute liberté.
Depuis Novembre 2002 il existe deux camps AMA (à l’essai depuis un an), un à Vught, l’autre à Deelen. Les camps sont, selon le gouvernement hollandais « des centres de détention sobres mais humains » dédiés aux expulsions et retours au pays. En réalité, il s’agit plus de prisons pour mineurs que d’autre chose. Les AMA sont soumis à un régime strict basé sur les punitions et les récompenses. En plus de celà ,ils sont séparés du reste de la société autant que possible.
Depuis l’ouverture de ces camps,les jeunes se battent pour leur liberté et pour un traitement humain. Le COA (Central Organisation for relief Asylum seakers) considère les AMA qui expriment leur révolte comme des faiseurs de troubles et refuse d’écouter leurs arguments. Demander l’égalité des soins médicaux, la liberté et une bonne éducation est à notre avis plus que normal.
Plutôt que de réaliser que les expressions de colère des jeunes sont créées par le système du camp lui-même,le COA a réagi avec des mesures répressives et a plusieurs fois fait appel à la police pour « résoudre leur problême ».
En Juillet, la tension à Deelen est tellement montée que le personnel d’encadrement hésitait à entrer dans le camp sans gardes. La nuit, après 22 heures seuls les gardes entrent dans le camp, avec des chiens et les AMAs ne sont pas autorisés à quitter leurs chambres. Le NIDOS, l’institution qui gère les AMAs, considérant l’insécurité de leur situation, les a transférés dans d’autres centres d’hébergement. Décision annulée quelques jours plus tard par le COA et le Ministère de la Justice. Les jeunes, ayant goûté un peu de liberté durent retourner à Deelen. Les autorités ont estimé que les difficultés dans le camp sont des erreurs de démarrage et non des problêmes fondamentaux dans l’organisation du camp. Cette opinion est dans la lignée de leur gestion, facilement définie comme répressive, des réfugié-es. En se basant sur la perspective d’une baisse du nombre d’AMA demandeurs d’asile,les autorités estiment que le camp est un succès.
L’enfermement de personnes est une forme d’abus psychologique avec des conséquences sérieuses et durables (traumas) pour beaucoup de ceux/celles qui en font l’objet. Il y a déjà eu plusieurs tentatives de suicides sur les camps d’AMAs. Peut-être à cause de la longue expérience du gouvernement en matière d’enfermement des réfugié-es et de leurs (parfois réussies) tentatives de suicides, les autorités ne voient pas en celà une raison suffisante pour une intervention immédiate.
Depuis 1990, le gouvernement néerlandais se préoccupe de la fermeture de ses frontières et de l’exclusion des réfugié-es.
L’introduction du « koppellingswet » (relier toutes les informations personnelles pour que les immigrés illégaux ou assimilés puissent être écartés de toute participation à la société) et la nouvelle législation de 2001 concernant les étrangers jouent un rôle important dans ce dossier. Beaucoup de gens sont désormais exclus des droits fondamentaux comme les soins médicaux,l’éducation et la liberté.
Une autre part importante de la gestion des immigrés est consacrée à l’expulsion et aux centres de détention qui ont été (et qui seront) ouverts ces dernières années (comme celui de Schiphol, Aéroport d’Amsterdam). Comme les personnes innocentes des camps d’AMA sont et seront enfermés sans égards pour les droits de l’homme. Pour beaucoup la détention mènera à une expulsion pouvant avoir des conséquences fatales pour leur existence.
Pour être bref, la gestion des réfugié-es par le gouvernement hollandais semble être basée sur l’exclusion, la détention et l’expulsion.
Bientôt, l’évaluation des camps d’AMAs va commencer. Avec cette action nous voulonsmontrer notre mécontentement et faire surgir un débat sur cette gestion inhumaine des réfugié-es. Nous préfererions voir les camps d’AMAs et tous les autres centres de rétention fermés, le plus tôt sera le mieux.
Personne ne s’exile volontairement, et de ce fait les réfugié-es méritent d’être accueilli-es et soutenu-es à leur arrivée.
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