Toujours mobilisé contre la loi de prévention de la délinquance (voir lien en bas de page), le Collectif Unitaire Anti Délation (CUAD42) faisait sa première apparition publique le Mardi 13 Juin 2007 devant les nouveaux bâtiments du Conseil Général dans lesquels se trouvent entre autres : la D.A.T.A (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’agriculture) et la D.I.E (direction de l’insertion par l’économie).
C’est à ce dernier service qu’est confié la gestion des dossiers des allocataires du R.M.I, alors que cette tache revenait auparavant aux assistants sociaux de quartiers. Cette réorganisation pose de nombreux problèmes à la fois d’ordre éthiques et professionels pour les travailleurs sociaux. Les rmistes quant à eux, subissent des pressions de plus en plus fortes et des menaces indirectes de suspension de leur ressource, sans pour autant qu’ils leur soit proposé de réelles perspectives d’avenir.
Pascal Clément est le président du Conseil Général stéphanois qui a la responsabilité depuis le 1er janvier 2004 du Revenu Minimum d’Insertion.
Durant l’année 2007, il posait un bilan de ses actions passées :
« sans crier victoire, le nombre de Rmistes est stabilisé à la baisse, le nombre de demandeurs d’emplois a encore baissé de 2,3% au mois de janvier, sur un an, la baisse du chômage est de 13,6% : c’est la plus forte baisse de toute la région, notre industrie vient de faire un bond spectaculaire, selon les chiffres de la Banque de France : +27% d’investissements en 2006, +11,9 de chiffre d’affaires à l’export, jamais nous n’avons connu de telles performances depuis 2001 ! Cela faisait très longtemps que nous attendions ces bonnes nouvelles, elles nous donnent le souffle de l’optimisme. »
« Bonnes nouvelles », « le souffle de l’optimisme », tout dépends de quel coté on se trouve. En effet, le nombre de RMIstes peu être « stabilisé à la baisse », vue le nombre de suspension opéré par la Commission Locale d’insertion (C.L.I), chargée de la validation ou non validation des contrats d’insertion auxquels sont obligés les prestataires. Sortir des chiffres ne veut pas forcément dire qu’on est retrouvé un emploi mais peut aussi signifier que l’on c’est fait radier.
Dans ce contexte, il devient donc urgent de lutter contre les présentes dérives qui s’installent petit à petit dans les fonctionements et dans les différents services.
Le cauchemard des rmistes : le « 101 », culpabilisation, intrusion dans la vie privée, jugements de valeur, mise à l’amende, ici on casse du pauvre :
Ils étaient donc une dizaine devant le 101 Cours Fauriel (ancienne polyclinique à coté du commissariat du 99 bis) pour diffuser un tract à l’intention des salariés de la D.I.E et des RMIstes. Le collectif est constitué d’assistantes sociales, d’éducateur, profs, militant-s-es et d’autres personnes sans étiquette. Dès 8h30, une table avec le café est installée pour l’occasion. Les premiers rmistes arrivent mais ne s’attardent pas trop, ils ne tiennent pas à arriver en retard à leur rendez vous dans les bureaux puisque c’est un prétexte suffisant pour se faire suspendre leur maigre allocation de 380 euro net : « une fois, je suis arrivé 10 minutes en retard à mon rendez vous et ils m’ont coupé le rmi », disait l’un d’entre eux.
Ce n’est pas un cas unique, en France, depuis que les Conseils Généraux ont prit en mains la gestion des dossiers, les suspensions de RMI et autres allocations vont bon train. La logique libérale à toujours comme principe de s’attaquer aux plus faibles. Dans la Loire, il y aurait 9.800 allocataires, dont plus de la moitié résideraient à Saint-Étienne.
Plus tard dans la matinée, trois personnes du CUAD décident d’aller à la rencontre des salariés de la D.I.E. Arrivé dans les bureaux, les salariés du service lisent le tract et veulent en savoir plus sur les buts du collectif, mais très vite la discussion trouve ses limites. « On va arrêter la conversation, vous êtes trop manichéens et bornés, vous ne savez pas de quoi vous parlez », c’est ce que s’entendra dire une personne du CUAD qui faisait part du ressenti des rmistes qui se sentent de plus en plus « mis sous pression » lors des rendez vous. Une autre salarié de la D.I.E prend la parole : « sortez des bureaux ! Notre directeur est en bas et discute avec vos collègues ». La discussion qui c’est passée sans heurts prend donc fin, les personnes du CUAD retournent dehors rejoindre les autres militant-s-es qui discutent avec le directeur. Quelques rmistes sont à la table et prennent le café, tout en écoutant sans grandes convictions les propos du responsable de la D.I.E. Ce dernier, limité par son devoir de réserve de fonctionnaire, entretiendra un dialogue de sourd avec les gens du Collectif.
Il est environ 12h30, la discussion se termine courtoisement, le collectif unitaire anti delation en a terminé pour aujourd’hui.
Le jour même, le Conseil Général dépose plainte contre le collectif et lui portera, via un communiqué dans « La tribune, le Progrès », des accusations mensongères dans le but de le discréditer pour ses futures apparitions publiques. En effet, le CUAD42 continuera ses diffusions de tract devant les bâtiments du Conseil Général et compte bien faire grossir ses rangs.
communiqué du CG de la Loire :
La prochaine réunion aura lieu le Mardi 7 Août à la Bourse du Travail, 6 Cours Victor Hugo 42028 Saint Etienne (entre la place du Peuple et la place Anatole France).
Loi de prévention de la délinquance :
http://www.inegalites.fr/article.ph...
Une plainte de l’ANPE contre l’association « AC ! » :
http://www.ac.eu.org/spip.php?article1712
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