Pourquoi le RESF de la Loire
Depuis la nuit des temps, l’immigration est un trait naturel de l’activité humaine. Le XXe siècle n’a pas fait exception. Le XXIe siècle mondialisé continuera sur la même voie.
La preuve en est dans notre département de la Loire. Les crassiers stéphanois ne témoignent-ils pas d’un temps où il fallait durement extraire le charbon pour se chauffer ? Les friches industrielles dans le bassin de l’Ondaine ou la vallée du Gier ne témoignent-elles pas de l’apogée d’une ère métallurgique et mécanique. Le rail, les routes et autoroutes nous permettent aujourd’hui de nous déplacer. Les immeubles d’habitation, les quartiers et les cités populaires ont hébergé et hébergent encore ce monde ouvrier.
Qui étaient-ils ces mineurs, ces ouvriers des usines et des chantiers ? Des paysans de l’Ardêche, du Pilat, du Forez ou de la Haute-Loire. Ils étaient des immigrants et ils immigrent encore. Ils venaient, ils viennent, d’autres contrées plus lointaines. Ils étaient, ils sont des polonais, des italiens, des algériens qui ont durement payé de leur personne pour notre confort à tous. Ils côtoyaient, ils côtoient, ces espagnols, ces marocains, ces portugais, ces ressortissants des DOM et des TOM, ils proviennent des anciennes colonies d’Afrique Noire ou d’Asie, ils viennent aussi d’ailleurs. Qu’importe d’où ! Ils étaient, ils sont, nous sommes des immigrés de première, seconde ou xième génération. Nous avons construit ce pays et le construisons encore.
Alors c’est clair : criminaliser l’immigration est un comportement criminel !
Bon gré, mal gré, l’Europe se construit sans que notre avis importe. Les gouvernements successifs ratifient les traités qui se présentent à eux. On aurait espéré qu’ils abolissent des frontières, quelques-unes au moins. C’est le contraire qui se produit. L’espace Shengen est une forteresse parlementaire et policière. Les pays y soumettent leurs législations. Ce qui était naturel hier devient aujourd’hui interdit.
Le seul fait d’être étranger, « sans-papiers », on devrait plutôt dire « privé de papier » ou bien « cent papiers » (tellement il y a des tracasseries administratives), vous conduit en prison, dans des centres de rétention (la prison des étrangers) ou vers une expulsion manu militari.
Criminaliser l’immigration a des conséquences bien réelles : des individus placés sous le règne de la terreur et de la précarité, des familles déchirées... Les luttes de sans-papiers défraient régulièrement la chronique. Dans nos écoles, républicaines dit-on, des enfants sont victimes de cette terreur nouvelle. Des instituteurs, des professeurs, travailleurs sociaux, des individus, des élus, des organisations syndicales, citoyennes, militantes ou associatives ont choisi de joindre leurs efforts pour résister à cette politique. « Laisser les grandir ici », « nous les prenons sous notre protection », tels sont les mots d’ordre du Réseau Education Sans Frontières. Depuis bientôt deux ans à Saint Etienne, depuis tout récemment à Montbrison, la Loire est engagée dans ce combat. Faites en aussi le vôtre.
Réseau Education Sans Frontière de la Loire.
Compléments d'info à l'article