Concrètement ça veut dire que les surveillants se mettent devant la porte dès le matin, font brûler des pneus et des palettes, et bloquent tout passage. Les différents intervenants ont été sommés de rester chez eux, et quelques chefs gèrent les étages. Les différents rendez vous, les activités, les promenades, les douches, les parloirs, les extractions prévues... tout est annulé, ou distribué au compte goutte. D’une prison à une autre, la situation peut varier, parfois une promenade l’après-midi, parfois on laisse miroiter que le lendemain les parloirs seront rétablis... mais dans tous les cas, tout est soumis au bon vouloir des décisions prises par les syndicats de matons.
De nombreuses personnes doivent faire plusieurs centaines de km pour se rendre au parloir, et doivent organiser en avance les visites qui peuvent être rares et coûteuses. Là elles sont dans l’incertitude totale.
En avril, la CEDH a condamné la France pour les conditions dégradantes dans lesquelles les détenus de la prison de Condé sont restés pendant les 3 semaines de blocages des matons en 2019. Les détenus avaient dû rester 24/24h en cellule, sans visite, sans accès au médical ou à quoi que ce soit, sans droit au téléphone ni au courrier, sans pouvoir même sortir leurs poubelles. Voir ici et là.
Et après on dit que les grévistes de la SNCF « prennent en otage » ceux qui vont en vacances...
Les surveillants font le forcing pour faire accepter leurs revendications. Parmi elles, le recours accru à la visio conférence pour ce qui concerne la justice. Pourquoi ne pas faire ça via une appli tant qu’ils y sont ?
Les extractions pour raisons médicales font aussi partie du chantage des matons. Déjà que beaucoup de détenu.es meurent par refus de soins, par manque de soins à l’intérieur des prisons, les trajets à l’hôpital vont être encore plus compliqués.
Ils veulent aussi plus d’armes. On rappelle que le 28 avril, un détenu de la prison de Poitiers est monté sur le toit de la prison pour demander son transfert. Les ERIS (les cow boys des prisons) lui ont tout simplement tiré dessus. Voir ici.
Comme d’habitude, les matons font leurs jaloux auprès des directions en affirmant que les détenus sont « chouchoutés » et pas eux. Non mais franchement, faites vous incarcérer si c’est tellement la belle vie !
Pour finir, au détour d’un article du Progrès consacré au blocage des matons de la Talaudière, on apprend qu’en début de semaine, une détenue a dû être emmenée à l’hôpital après avoir mis le feu à sa cellule.
Force aux détenu.es et à leurs proches dans ces jours difficiles et stressants.
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