Appel à l’Action Mercredi 17 Juin
Nous avons aperçu pour la première fois dans nos existences ce qui serait encore possible si la machine infernale s’arrêtait enfin. Nous devons maintenant agir concrètement pour qu’elle ne reparte pas comme avant.
Certes, nous ne reviendrons pas sur les espèces disparues, les millions d’hectares de terres ravagés, de forêts détruites, sur les océans de plastique et sur le réchauffement planétaire. Mais de manière inédite, les gaz à effet de serre ont diminué partout ou à peu près. Des pans de mers, de terres ont commencé doucement à se désintoxiquer, tout comme l’air des villes suffoquées de pollution. Les oiseaux sont revenus chanter. Alors, pour qui se soucie des formes de vie qui peuplent cette planète plutôt que d’achever de la rendre inhabitable, la pandémie mondiale dans laquelle nous sommes plongé.es, en dépit de tous les drames qu’elle charrie, pourrait aussi représenter un espoir historique.
Mais pour l’État et pour les lobbys agro-industriels, aéronautiques, chimiques ou nucléaires qui guident ses politiques, les conséquences à tirer de la crise sanitaire sont visiblement tout autres. Ils en ont tout simplement profité pour faire sauter quelques lois environnementales et déverser des pesticides encore plus près des maisons, pour relancer la construction d’avions ou l’extraction minière en Guyane… Il est donc maintenant avéré qu’aucune crise, aussi grave soit-elle, ne les fera dévier du nihilisme absolu de leur obsession économique. Nous avons eu deux longs mois pour nous en rendre compte. A nous maintenant d’agir et d’y mettre fin.
Rien ne les fera dévier de leur obsession destructrice, si on ne les y contraint pas maintenant !
Le gouvernement parle du mois de juin comme d’une “nouvelle marche” dans un déconfinement qui n’est pour lui qu’une remise en marche de l’économie et de la destruction du vivant. La seule “marche” sensée c’est d’agir concrètement pour l’arrêt des secteurs de production les plus empoisonnants. Nous appelons donc à une première série de mobilisations simultanées ce mercredi 17 juin.
Nous devons trouver des formes de mobilisations adéquates à la situation. Nous traversons une période où chacune d’entre elles peut avoir une portée décuplée. On peut initier beaucoup à peu mais on doit aussi se donner les moyens d’être nombreux-ses. Nous nous appuierons sur la ténacité des zads, la fougue des gilets jaunes, l’inclusivité et l’inventivité des grèves et occupations climatiques d’une jeunesse qui n’en peut plus de grandir dans un monde condamné. Nous agirons en occupant l’espace adéquat entre chaque personne et pourquoi pas masqués.es quand cela s’avère nécessaire pour se protéger les un.es les autres, mais nous agirons !
C’est en réponse à cet appel que nous, habitant.e.s Alti-ligériens.iennes, proposons de nous rassembler contre le projet de la RN88, par une action ce mercredi 17 juin au Pertuis.
RN 88 : un projet du Passé !
264 millions d’euros dont 236 de la Région : n’y a-t-il pas mieux à faire d’une telle somme à l’heure du dérèglement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de l’absolue et urgente nécessité d’une transition écologique et énergétique ?
La Région qui sera, de très loin, le 1er financeur (90 % ce qui doit être un record en France !), alors que les routes nationales ne sont pas dans ses compétences, utilise là bien mal l’argent public.
Les habitant.e.s de Haute Loire sont maintenu.e.s dans un état de dépendance quasi absolu à l’automobile, faute d’alternatives. Cette situation pénalise les ménages obligés de consacrer une part excessive de leur budget à l’acquisition, à l’usage et à l’entretien d’un et souvent de plusieurs véhicules. Quant à ceux qui n’en ont pas, ils sont quasiment exclus de l’emploi et d’une grande partie de la vie sociale et culturelle. Et demain, l’augmentation inévitable du prix de l’énergie va aggraver encore la situation.
Cette route c’est aussi plus de bruits, de pollutions diverses, d’émissions de particules fines jusqu’à 200 m de part et d’autre de la route (gaz d’échappement, particules des plaquettes de freins, gommes des pneus qui s’éparpillent...). Tout ceci est-t-il bien nécessaire ? durable ? responsable ? NON.
Cet état de fait n’a pourtant rien d’inéluctable. Il est simplement le résultat de choix politiques délibérés.
Le développement économique de la Haute Loire ne dépend pas de ces travaux pharaoniques dont l’impact environnemental sera très sévère. Que penser de l’artificialisation du village du Pertuis qui devrait devenir un « Village Service ». On ne sait pas vraiment quelle est la consistance d’un tel lieu, mais ce village pourrait avoir d’autres ambitions. Une déviation simple à 2 voies pour le confort et la sécurité des habitant.e.s du Pertuis et de St Hostien serait bien suffisante. Cet investissement lourd n’amorce pas le virage indispensable vers une nécessaire sobriété.
Ce projet qui date de l’ère industrielle, n’est ni dans l’air du temps ni du côté de la sauvegarde de ce qui reste de biodiversité, des terres agricoles et des espaces préservés. Il ne peut non plus rendre résilients nos territoires face aux grands changements de ce siècle…
Ce projet est à rebours d’une vision d’avenir qui prenne en compte les grands enjeux d’aujourd’hui.
Alors, opposons-nous fermement et durablement à ce projet du monde d’avant et parions sur nos forces présentes pour l’avenir des générations futures. Arrêtons là les frais inutiles, laissons au passé les démagogies politiques et commençons, dès aujourd’hui, à réfléchir aux réels moyens d’adaptation au monde de demain !
C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt immédiat de ce projet de déviation de la RN 88. Arrêtons la bétonisation inutile qui conduit au massacre du vivant !
Rejoignez-nous nombreux. ses, ce mercredi 17 juin à 16h au Pertuis.
Venez endimanchés.es ou en costumes d’animaux, avec vos peluches d’animaux, vos pancartes et vos masques !
Nous le pressentons tous, nous ne pouvons plus continuer à détruire le vivant et nous devons collectivement entamer un changement ! Nous sommes à un tournant de l’Histoire, alors allons-y, AGISSONS POUR LE VIVANT !
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