Pour l’immigration et les quartiers populaires le gouvernement socialiste au pouvoir depuis 2012 signifie la poursuite de la politique des gouvernements de droites précédents.
Les quartiers populaires et leurs populations ont continués à se paupériser, à se précariser et à être médiatiquement et politiquement stigmatisés. Les taux de chômages pour les jeunes des quartiers populaires dépassent les 30 ou 40% et sont accrus pour ceux issus de l’immigration. Les rapports des associations caritatives démontrent l’aggravation permanente d’une situation déjà gravissime. La violence retournée contre soi (toxicomanie, suicide, maladie mentale, violence de proximité, etc.) ne cesse de s’accroître. Les médias s’emparent ensuite de cette violence pour en masquer les bases économiques et sociales et stigmatiser encore plus nos quartiers et leurs populations. De victimes d’une situation d’oppression et de discriminations, ils deviennent par la construction médiatique du « fait divers » des coupables.
Pour l’immigration la déstabilisation des statuts acquis par nos luttes commencée depuis plusieurs décennies par les gouvernements de gauche comme de droite s’est poursuivie et approfondie : la carte de séjours de 10 ans est remise en cause, les chibanias et chibanis n’ont toujours pas la libre circulation entre leur pays d’origine et leurs pays de résidence, les sans-papiers continuent d’être plongés dans l’illégalité et l’invisibilité et de fait continuent à être contraint de devenir de la « chair à patron » surexploitée, les jeunes issus de l’immigration (comme leurs parents d’ailleurs) sont toujours plus victimes de discriminations systémiques massives, les contrôles au faciès et crimes racistes et/ou policiers endeuillent toujours nos quartiers avec toujours le même déni de justice, etc.
Les nouvelles formes de l’idéologie raciste que sont l’islamophobie, la Négrophobie et la Rromophobie non seulement ne reculent pas mais sont produites et reproduites par les discours et les pratiques gouvernementales. Des lois sur le foulard aux expulsions de campements Rrom, en passant par les justifications des guerres au Mali ou en Centrafrique et les discours "explicatifs" du "djihadisme", etc., l’essentialisme et le culturalisme des discours officiels autorise et encourage l’islamophobie, la Négrophobie et la Rromophobie. Plus grave, ils encouragent les passages à l’acte que ce soit sous la forme de discriminations ouvertes ou d’agressions physiques décomplexées.
Au niveau international enfin le gouvernement socialiste actuel s’illustre par la multiplication des guerres néocoloniales (Mali, Centrafrique, Côte-d’Ivoire pour ne parler que des dernières.) et un soutien sans faille à l’Etat sioniste d’Israël.
Organisation jeune et modeste, en cours de construction, le FUIQP ambitionne soutenir la création partout en France de comités de jeunes issus de l’immigration qui militent pour leur auto-organisation autonome qui rende visible leur colère et leurs propositions élaborés démocratiquement.
Le collectif de Saint-Étienne accueille les cinquièmes rencontres nationales des luttes de l’immigration qui seront comme les précédentes un moment fort d’échanges et de débats. Elles permettront de faire l’état des lieux de la situation et de nos luttes, d’échanger sur les obstacles et les difficultés à structurer un mouvement national pouvant peser sur le rapport des forces politiques, de prendre des décisions permettant le renforcement de la dynamique du FUIQP et enfin de décider d’actions militantes coordonnées permettant de frapper ensemble, en même temps et dans la même direction.
Pour cette année qui verra le dixième anniversaire de la révolte des quartiers populaires, voici une vidéo d’un entretien avec Saïd Bouamama à Blanc Mesnil dans la période de cette révolte : Novembre 2005 : Les raisons de la colère
PROGRAMME DES RENCONTRES
Samedi 18 avril 2015
Première table ronde
9H00-10H00 : Accueil des participantEs et intervenantEs avec petit déjeuner
10H00-10H30 :
Présentation des objectifs du FUIQP et des 5es rencontres nationales des luttes des immigrations, Kamel Badaoui et Said Bouamama
Présentation du programme, Sonia Moussaoui
10H35-10H50 : Islamophobie, Ismahane Shouder
10H55-11H10 : Négrophobie, Rokhaya Diallo
11H15-11H30 : Rromophobie, Saimir Mile
11H35-12H05 : Débat
12H05-12H20 : Analyse systémique des discriminations racistes, Said Bouamama
12H20-13H20 : Pause déjeuner
Deuxième table ronde
13H20-13H50 : Violences Policières, Amel Bentounsi et Farid el-Yemni
13H55-14H10 : Développement des forces de répression et crise du système capitaliste, Mathieu Rigouste
14H15-14H45 : Débat
Troisième table ronde
14H50-15H20 : Sexisme/racisme, Sonia Moussaoui et autre personne en attente de réponse
15H25-15H55 : Débat
16H00-16H30 : Pause goûter
Quatrième table ronde
16H30-16H45 : Les chibanis et chibaniyas, Nacer (ATMF)
16H50-17H20 : Mémoire des luttes, Youcef et Kaissa Titous
17H25-18H05 : Débat
Cinquième table ronde
18H10-18H25 : Impérialisme, Kamel Badaoui
18H30-19H : Débat
20H00 : Souper
Dimanche 19 avril 2015
9H00-10H : Accueil des participantEs et intervenantEs avec petit déjeuner
10H00-10H30 : Synthèse de la rencontre, Said Bouamama, Kamel Badaoui et Sonia Moussaoui
10H00-13H00 : Débat collectif
Amicale laïque de Beaulieu - Impasse George Clemenceau à Saint-Étienne
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