Le 1er avril 1802, une expédition de 3 410 hommes, commandée par le général Richepance, appareillait de Brest. Elle comprenait des soldats aguerris et quelques-uns de ceux qui deviendront les meilleurs officiers de Napoléon. Après avoir imposé sa loi aux monarques d’Europe et colonisé l’Egypte, la France lançait sa plus grande expédition maritime pour briser la volonté d’indépendance des Antillais. L’épopée Delgres, c’est une page de la résistance du peuple guadeloupéen et un chapitre peu connu de l’histoire napoléonienne.
Ròt Kozé a publié la pétition internationale de la Guadeloupe, Martinique, Haïti, Guyane, Réunion, concernant la ré-appropriation par les peuples de ces pays de la vérité historique et culturelle de leur région.
Le 28 mai 1802, soit 8 ans après avoir été aboli par la Convention, l’esclavage est rétabli en Guadeloupe après de violents combats. En cette même année l’armée de Napoléon tente en vain de rétablir l’esclavage en Haïti. En Guyane l’abolition de 1794 est abrogée en 1802, tandis que la Martinique redevient colonie française après une occupation britannique, et donc une continuité du système imposé au peuple noir déporté d’Afrique par les puissances esclavagistes européennes aux Amériques.
En Guadeloupe, dirigés par le Commandant Joseph IGNACE (né à la Guadeloupe) et le Colonel Louis DELGRES (né à la Martinique), des militaires noirs aidés par la population guadeloupéenne, résistèrent héroïquement pendant près d’un mois à 4.000 militaires français envoyés par Napoléon Bonaparte pour rétablir l’esclavage en Guadeloupe. A leur tête, deux hommes, les généraux Richepance et Gobert qui n’hésitèrent pas à éliminer près de 6.000 Guadeloupéens (morts aux combats, pendus, fusillés et déportés), soit 6 % de la population guadeloupéenne de l’époque.
Aujourd’hui, 200 ans après, Napoléon Bonaparte, les généraux Gobert et Richepance, directement responsables de ce crime contre l’humanité, reposent en paix respectivement aux Invalides, au cimetière du Père Lachaise à Paris en France et au fort Delgrès en Guadeloupe. A l’inverse, nos aïeux, martyrs de la guerre antiesclavagiste de mai 1802 en Guadeloupe n’ont toujours pas de tombes ! Il est aujourd’hui de notre devoir à nous, leurs arrières petites filles et petits-fils, de restituer l’honneur, la dignité et l’humanité de femmes et d’hommes qui se sont battus pour notre Liberté. Il est de notre devoir de remettre « les choses à leur place ».
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