Avec le développement et la rapidité de traitement de l’informatique, de nouvelles biotechnologies (NBT, new breeding technologies) ont émergé et gagnent en puissance. Le coût du séquençage est devenu de plus en plus bas, et les multinationales de la semence développent des techniques de manipulation du génôme de plus en plus artificialisées ; elles espèrent ainsi grossir leur porte-feuille de brevets au détriment des droits des paysans et des consommateurs.
Aujourd’hui, sont appelés OGM les seuls organismes issus de la transgénèse, c’est-à-dire de l’insertion dans leur génome d’un gène étranger. D’autres OGM sont reconnus comme tels par la directive européenne 2001-18 (mutagénèse, fusion cellulaire), mais exemptés de son champ d’application. Du colza et du tournesol rendus tolérants aux herbicides par cette technique (VrTH) sont cultivés en France, et échappent ainsi à la réglementation sur les OGM (évaluation, traçabilité, étiquetage). Sous les pressions des industriels, les nouvelles biotechnologies (NBT) sont en passe de prendre le même chemin, évitant la dénomination OGM et ses interdictions. Les firmes phyto-semencières vont progressivement contrôler nos agricultures et le contenu de notre alimentation.
La modification et l’appropriation du vivant risquent d’être instaurées, sans être évaluées, par des technocrates en catimini, sans aucun débat public. Le commerce prime sur le politique, la dictature économique s’installe dans le silence à l’ombre des médias.
Ces nouveaux OGM masqués peuvent être dissimulés parce que leurs manipulations génétiques ne laissent plus de trace et deviennent ainsi indétectables. Il n’est plus possible de savoir si ces organismes ont été génétiquement trafiqués ou pas. Il n’y a plus que dans les brevets déposés que sont inscrits les marqueurs de ces modifications, et on risque de retrouver dans nos champs et nos jardins avec des plantes pré-existantes pour lesquelles les firmes pourront venir revendiquer leur droit de propriété (brevets sur traits natifs). La razzia sur le vivant n’a plus de limite. La dénaturation et la marchandisation de la vie se répandent sans contrôle et sans entrave.
Ces nouvelles espèces mutées ou trafiquées, développées par clonages, sont homogènes, stabilisées et figées. Leur production et leur dissémination à grande échelle vont provoquer un effondrement de la biodiversité, sans compter les effets non intentionnels qui n’ont pas été étudiés. Elles se répandent dès à présent sur la planète sans discussion. Pour les gens de pouvoir, le marché ne peut être entravé. Les apprentis sorciers du commerce du vivant avancent et passent en force, sans se soucier des conséquences pour les écosystèmes et les générations futures, ne prenant en compte que leurs profits personnels à court terme.
Achevant son programme de dévastation lucrative du monde, la marchandisation s’accapare les derniers replis cachés du vivant, en usurpant tout les droits de son exploitation sans limite.
Nanar
—
INFOS
http://www.faucheurs-volontaires.fr/
http://www.infogm.org/
http://www.vigilanceogm.org/
Stop aux nouveaux OGM cachés !
http://confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Livret_OGM_V3_web.pdf
Occupation de Vilmorin-Limagrain : Mobilisés contre les nouveaux OGM
http://confederationpaysanne.fr/rp_article.php?id=4633
Nouveaux OGM : 7 organisations de la société civile claquent la porte du Haut Conseil des Biotechnologies
http://confederationpaysanne.fr/rp_article.php?id=4519
Nouvelles techniques de modifications génétiques : Le Haut Conseil des Biotechnologies passe sous silence les avis divergents
http://confederationpaysanne.fr/actu.php?id=4289
Biodiversité et OGM
http://resistance-verte.over-blog.com/2016/01/biodiversite.html
http://resistance-verte.over-blog.com/tag/ogm/
Compléments d'info à l'article