Depuis deux ans, le Carnaval de l’Inutile dédie un moment de fête sauvage aux luttes en cours sur Sainté et ses alentours. Né des luttes contre l’extension de la carrière de Saint-Julien Molette et contre la construction de l’autoroute A45, le Carnaval de l’Inutile fut l’occasion de « faire leur fête » à tous les projets inutiles.
En pleine Biennale du Design, la seconde édition ciblait principalement la gentrification et les politiques urbaines. Cette année-là , gilets jaunes et carnavalier.ères défilaient ensemble.
Si l’A45 n’a pas encore bétonnée les coteaux de la région,
Si la dernière Biennale du Design fut pour beaucoup ratée et pour tout le monde d’un ennui mortel,
La métropole, ses institutions et ses acteur.ices privilégié.es continuent pourtant de nous rendre la ville invivable. Elle se construit toujours au bénéfice des mêmes, ceux qui ont l’argent et le pouvoir, empêchant les plus modestes et précaires de mener une vie digne, imposant une certaine idée de ce que devrait être la « culture », abandonnant celles et ceux qui n’ont pas de logement à leur sort, réprimant violemment celles et ceux qui tentent de s’y opposer.
Face à cela des gens luttent pour vivre, s’organisent pour dénoncer le sexisme ou l’islamophobie ambiante, pour empêcher la surveillance généralisée de la population, pour aider les plus démuni.es à manger et avoir un toit pour l’hiver, pour offrir d’autres moyens d’expressions que l’espace normé et policé du Progrès ou des conseils municipaux.
D’autres s’organisent déjà pour dénoncer les réformes de la retraite et du chômage, ou la précarité subie sous toutes ses formes.
Cette année encore, vos « inutiles » composeront les cibles de moqueries du carnaval.
Plus que jamais, le Carnaval se veut un moment de fête et de rencontres pour tous.tes celles et ceux qui luttent – de manière organisée ou spontanée – contre toutes les pratiques et gestions sécuritaires et discriminantes qui façonnent nos quotidiens.
Si les élections qui viennent seront très certainement le théâtre de l’escroquerie et de la dépossession des habitant-e-s, la vie politique de Sainté ne s’y réduira pourtant pas.
Le printemps sera encore l’occasion de le revendiquer et d’investir joyeusement les rues et les places.
Le carnaval aura lieu le week-end du 4 et 5 avril.
Il ne demande à exister que par les groupes et les personnes qui s’y reconnaîtront.
Nous vous invitons à rejoindre son organisation, que ce soit en participant à sa logistique, en fabriquant des chars ou en proposant des pratiques ou des revendications qui lui donneront son plus beau visage, le jour même ou les semaines qui le précède.
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